HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre IX

Chapitre 22

  Chapitre 22

[9,22] Τοιαῦτα εἰπὼν καὶ ἀκούσας Ὑδάσπης ἐπῄνει τε καὶ εἰς τὴν Συήνην εἰσέπεμπεν, ἐπιμεληθῆναι αὐτοῦ παντοίως τοῖς ἰατρεύουσιν ἐπιστείλας. Εἰσῄει δὲ καὶ αὐτὸς ἅμα τοῖς ἐπιλέκτοις τοῦ στρατοῦ, πάσης μὲν τῆς πόλεως καὶ διὰ πάσης ἡλικίας προϋπαντώσης, στεφάνοις δὲ καὶ ἄνθεσι νειλῴοις τὴν στρατιὰν βαλλούσης καὶ ταῖς ἐπινικίοις εὐφημίαις τὸν Ὑδάσπην ἀνυμνούσης. Ἐπεὶ δὲ τειχῶν ἐντὸς εἰσήλασεν ὥσπερ ἐφ´ ἅρματος τοῦ ἐλέφαντος, μὲν αὐτίκα πρὸς ἱεροῖς ἦν καὶ θεραπείαις τῶν κρειττόνων χαριστηρίοις, τῶν τε Νειλῴων ἥτις γένεσις παρὰ τῶν ἱερέων ἐκπυνθανόμενος καὶ εἴ τι θαύματος θεάματος ἄξιον κατὰ τὴν πόλιν ἐπιδεικνύναι ἔχουσιν. Οἱ δὲ τήν τε φρεατίαν τὸ νειλομέτριον ἐδείκνυσαν, τῷ κατὰ τὴν Μέμφιν παραπλήσιον, συννόμῳ μὲν καὶ ξεστῷ λίθῳ κατεσκευασμένον γραμμαῖς δὲ ἐκ πηχυαίου διαστήματος κεχαραγμένον, εἰς ἃς τὸ ποτάμιον ὕδωρ ὑπὸ γῆς διηθούμενον καὶ ταῖς γραμμαῖς ἐμπῖπτον τάς τε αὐξήσεις τοῦ Νείλου καὶ ὑπονοστήσεις τοῖς ἐγχωρίοις διασημαίνει, τῷ ἀριθμῷ τῶν σκεπομένων καὶ γυμνουμένων χαραγμάτων τὸ πόσον τῆς πλημμύρας τῆς λειψυδρίας μετρουμένων. Ἐδείκνυσαν δὲ καὶ τοὺς τῶν ὡρονομίων γνώμονας ἀσκίους κατὰ μεσημβρίαν ὄντας, τῆς ἡλιακῆς ἀκτῖνος κατὰ τροπὰς θερινὰς ἐν τοῖς περὶ Συήνην εἰς ἀκρίβειαν κατὰ κορυφὴν ἱσταμένης καὶ τῷ πανταχόθεν περιφωτισμῷ τὴν παρέμπτωσιν τῆς σκιᾶς ἀπελαυνούσης, ὡς καὶ τῶν φρεάτων τὸ κατὰ βάθος ὕδωρ καταυγάζεσθαι διὰ τὴν ὁμοίαν αἰτίαν. Καὶ ταῦτα μὲν Ὑδάσπης οὐ σφόδρα ὡς ξένα ἐθαύμαζε· συμβαίνειν γὰρ τὰ ἴσα καὶ κατὰ Μερόην τὴν Αἰθιόπων· ὡς δὲ τὴν ἑορτὴν ἐξεθείαζον, ἐπὶ μέγα τὸν Νεῖλον αἴροντες, Ὧρόν τε καὶ ζείδωρον ἀποκαλοῦντες, Αἰγύπτου τε ὅλης, τῆς μὲν ἄνω σωτῆρα, τῆς κάτω δὲ καὶ πατέρα καὶ δημιουργὸν νέαν ἰλὺν δι´ ἔτους ἐπάγοντα, καὶ Νεῖλον ἐντεῦθεν ὀνομαζόμενον, τάς τε ἐτησίους ὥρας φράζοντα, θερινὴν μὲν ταῖς αὐξήσεσι μετοπωρινὴν δὲ ταῖς ὑπονοστήσεσι καὶ τὴν ἠρινὴν τοῖς τε κατ´ αὐτὸν φυομένοις ἄνθεσι καὶ ταῖς τῶν κροκοδείλων ᾠοτοκίαις, καὶ οὐδὲν ἀλλ´ τὸν ἐνιαυτὸν ἀντικρὺς εἶναι τὸν Νεῖλον, τοῦτο καὶ τῆς προσηγορίας ἐκβεβαιουμένης (τῶν γοῦν κατὰ τοὔνομα στοιχείων εἰς ψήφους μεταλαμβανομένων, πέντε καὶ ἑξήκοντα καὶ τριακόσιαι μονάδες, ὅσαι καὶ τοῦ ἔτους ἡμέραι, συναχθήσονται), φυτῶν δὲ καὶ ἀνθέων καὶ ζῴων ἰδιότητας καὶ ἕτερα πλείονα τούτοις προστιθέντων, «Ἀλλ´ οὐκ Αἰγύπτια ταῦτα» εἶπεν Ὑδάσπης «ἀλλ´ Αἰθιοπικὰ τὰ σεμνολογήματα· τὸν γοῦν ποταμὸν τοῦτον, εἴτε καὶ καθ´ ὑμᾶς θεόν, καὶ κῆτος ἅπαν ποτάμιον Αἰθιόπων δεῦρο παραπέμπουσα δικαίως ἂν παρ´ ὑμῶν τυγχάνοι σεβάσματος, μήτηρ ὑμῖν γινομένη θεῶν». «Καὶ τοιγαροῦν καὶ σέβομεν» ἔφασαν οἱ ἱερεῖς «τῶν τε ἄλλων ἕνεκεν καὶ ὅτι σὲ σωτῆρα ἡμῖν καὶ θεὸν ἀνέδειξεν[9,22] Après cette conversation, Hydaspe avoua qu'il avait raison et l'envoya à Syéné, en recommandant aux médecins d'avoir le plus grand soin de lui. Et lui-même fit son entrée, avec l'élite de ses troupes, cependant que toute la population de la ville, sans distinction d'âge, venait à sa rencontre, jetant aux soldats des guirlandes et des fleurs du Nil et célébrant Hydaspe par des bénédictions et des cris de victoire. Une fois parvenu à l'intérieur des murs, monté sur son éléphant, comme sur un char il alla immédiatement faire ses dévotions et rendre hommage aux divinités, demandant aux prêtres quelle était l'origine des fêtes du Nil, et s'ils pouvaient lui montrer dans la ville quelque chose de remarquable qui valût la peine d'être vu. Les prêtres lui montrèrent le puits servant à mesurer le niveau du Nil, qui ressemble à celui de Memphis et est construit en pierres de taille polies, avec des lignes gravées, distantes entre elles d'une coudée; l'eau du fleuve, s'infiltrant sous la terre, s'élève le long de cette graduation, ce qui indique aux habitants si le Nil monte ou descend, selon le nombre des traits qui sont recouverts ou découverts et qui mesurent ainsi la crue et la décrue du fleuve. Ils lui montrèrent aussi les cadrans solaires dont les aiguilles ne projettent pas d'ombre à midi, car, dans la région de Syéné, au solstice d'été, les rayons du soleil tombent exactement à la verticale et, éclairant de tous les côtés l'aiguille, empêchent qu'il y ait une ombre portée, de telle sorte aussi, que, dans les puits, l'eau se trouve illuminée jusqu'au fond, pour la même raison. Tout cela ne frappa pas beaucoup Hydaspe, à qui ces choses étaient familières, car elles se produisent de la même façon à Méroé, en Ethiopie. Ils exaltèrent devant lui la fête du Nil, et firent un grand éloge du fleuve, qu'ils appelèrent Horus et le Père de Toute Vie dans l'Egypte entière : sauveur de la Haute-Egypte, père et créateur de la Basse-Egypte, lui qui, chaque année, apporte un nouveau limon, ce qui lui a valu son nom; c'est lui, dirent-ils, qui définit les saisons de l'année, l'été par ses crues, l'automne par sa décrue, le printemps par les fleurs qu'il fait naître et par la ponte des crocodiles. Bref, ajoutaient-ils, le Nil n'est autre que l'année elle-même, comme le prouve son nom, car, si l'on représente les lettres de son nom par leur valeur numérique, le total donne 365 unités, autant qu'il y a de jours dans l'année; et ils lui parlèrent encore des plantes, des fleurs, des animaux qui lui sont particuliers, et de bien d'autres choses encore. « Mais toutes ces belles choses dont vous me parlez, répondit Hydaspe ne sont pas égyptiennes, elles sont éthiopiennes; ce fleuve, que vous divinisez, et toutes les merveilles qu'il nourrit, c'est la terre d'Ethiopie qui vous l'envoie, et c'est elle qui mérite vos hommages, puisqu'elle est la mère de vos dieux. — Aussi lui rendons-nous un culte, répondirent les prêtres, pour bien des raisons, et surtout parce qu'elle nous a montré en toi un sauveur et un dieu. »


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Dernière mise à jour : 29/03/2007