| [9,13] Ταῦτα εἰπόντων καὶ εἰσιέναι εἰς τὴν πόλιν ὡς
 ἰδίαν καὶ μεθεῖναι τῆς κατ´ αὐτῶν ὀργῆς ἱκετευόντων, τὸ
 μὲν παρελθεῖν αὐτὸς εἰς τὴν πόλιν τὸ παρὸν ὁ Ὑδάσπης
 οὐκ ἐδοκίμαζε, δύο δὲ φάλαγγας ὁπλιτῶν εἰσπέμψας εἰς
 ἀπόπειράν τε ὑποπτευομένης ἐνέδρας καί, εἰ μηδὲν εἴη
 τοιοῦτον, εἰς φρουρὰν τῆς πόλεως, τούς τε Συηναίους ἐπὶ
 χρησταῖς ταῖς ὑποσχέσεσιν ἀποπέμψας αὐτὸς εἰς τάξιν
 καθίστη τὸν στρατὸν ὡς ἢ δεξόμενος ἐπιόντας τοὺς Πέρσας
 ἢ καθυστεροῦσιν ἐπελευσόμενος.  Καὶ οὔπω πᾶν διετέτακτο 
 καὶ σκοποὶ προσελαύνοντες ἔφοδον τῶν Περσῶν
 εἰς μάχην ἐκτεταγμένων ἐμήνυον. Ὁ γὰρ Ὀροονδάτης τὴν
 μὲν ἄλλην στρατιὰν εἰς τὴν Ἐλεφαντίνην ἀθροίζεσθαι 
 διατεταγμένος, αὐτὸς δὲ, ὅτε τοὺς Αἰθίοπας ἐπιόντας παρ´
 ἐλπίδα κατώπτευεν, εἰσδραμεῖν σὺν ὀλίγοις εἰς τὴν Συήνην
 ἀναγκασθεὶς καὶ τοῖς χώμασιν ἀποτειχισθείς, σωτηρίαν τε
 αἰτήσας καὶ καθ´ ὑπόσχεσιν τοῦ Ὑδάσπου λαβὼν ἀπιστότατος
 ἀνθρώπων γίνεται·  καὶ δύο Περσῶν ἅμα τοῖς Αἰθίοψι
 περαιωθῆναι παρασκευάσας δῆθεν ὡς τὴν γνώμην τῶν κατὰ 
 τὴν Ἐλεφαντίνην, ἐφ´ οἷς ἂν ἕλοιντο διαλύσασθαι πρὸς
 Ὑδάσπην, μαθησομένους ἐξέπεμπε, τὸ δ´ ἀληθές, εἰ 
 παρασκευάζεσθαι πρὸς μάχην προαιροῦνται ὅταν αὐτός ποτε
 διαδρᾶναι δυνηθῇ.  Καὶ τὸ τῆς γνώμης ἄπιστον εἰς
 ἔργον ἦγεν, ηὐτρεπισμένους τε καταλαβὼν αὐτίκα ἐξῆγεν
 οὐδὲ εἰς βραχὺ τὴν ἔφοδον ὑπερθέμενος, ἀλλὰ τῷ τάχει
 τὴν παρασκευήν, ὡς ἐδόκει, τῶν ἐναντίων ὑποτεμνόμενος.
 
 | [9,13] Telle fut leur réponse; ils y joignirent des supplications 
pour qu'il consentît à entrer dans leur ville, qui 
était la sienne, et qu'il leur épargnât les effets de sa colère. 
Mais Hydaspe ne jugea pas opportun, pour le moment, 
de faire lui-même son entrée dans la ville; il y envoya 
deux phalanges d'hoplites se rendre compte si ce 
n'était pas un piège et, au cas où il n'y aurait rien de 
tel, occuper la ville; puis il renvoya les gens de 
Syéné avec les plus belles promesses et disposa son armée 
en ordre de bataille, pour recevoir les Perses, s'ils 
l'attaquaient, ou, s'ils tardaient, pour les attaquer lui-même. 
Tout n'était pas encore entièrement disposé 
lorsque des éclaireurs vinrent, à bride abattue, annoncer 
l'arrivée des Perses rangés en formation de combat. 
Oroondatès, en effet, qui avait donné l'ordre au gros de 
son armée de se concentrer à Eléphantine et qui, lorsque 
ses espions lui avaient annoncé l'arrivée inopinée des 
Ethiopiens, avait été contraint de courir, avec quelques 
soldats seulement, s'enfermer dans Syéné, où il avait éte 
coupé par les travaux de siège de l'ennemi, avait imploré 
son salut et Hydaspe, sur sa parole, le lui avait accorde; 
mais le satrape avait commis la pire des traîtrises; il 
s'était arrangé pour faire traverser deux Perses avec les 
Ethiopiens, sous prétexte de les envoyer sonder les 
intentions des gens d'Eléphantine relativement aux
conditions auxquelles ils accepteraient de se rendre à 
Hydaspe, mais, en réalité, pour savoir s'ils accepteraient 
de se preparer à la bataille le jour où lui-même pourrait 
s'échapper. Il avait réussi à mener à bien cette manoeuvre 
déloyale; il avait trouvé ses soldats tout prêts et, aussitôt, 
sans perdre un seul instant, il avait donné l'ordre de 
marche, dans l'espoir, apparemment, de surprendre par 
sa rapidité les préparatifs ennemis.
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