[9,12] Ὁ δὲ Ὑδάσπης ταῦτα ὁρῶν καὶ τὴν πάλαι ἱκεσίαν
ἐπιτείνειν αὐτοὺς καὶ εἰς τὸ παντελὲς ἐξομολογεῖσθαι
οἰηθείς, ἀποστείλας ἠρώτα τί βούλοιντο καὶ ὅπως μόνοι
καὶ οὐ μετὰ τῶν Περσῶν ἥκοιεν. Οἱ δὲ πάντα ἔλεγον,
τὸν δρασμὸν τῶν Περσῶν, τὸ ἑαυτῶν ἀνυπαίτιον, τὴν
πάτριον ἑορτήν, καὶ ὡς πρὸς θεραπείαν τῶν κρειττόνων
ὄντας καὶ πρὸς τῆς εὐωχίας ἀφυπνωμένους διαλάθοιεν,
ἴσως ἂν διαδράντες καὶ εἰδότων καὶ γυμνῶν τοὺς ἐνόπλους
κωλύειν ἀδυνατούντων. Ὁ δὴ οὖν Ὑδάσπης, τούτων
πρὸς αὐτὸν ἀπαγγελθέντων, ὑποτοπήσας, ὅπερ ἦν, ἀπάτην
τινὰ καὶ ἐνέδραν πρὸς τοῦ Ὀροονδάτου γενησομένην, τοὺς
ἱερέας μόνους μετακαλεσάμενος καὶ τοῖς ἀγάλμασι τῶν
θεῶν ἃ συνεπήγοντο πρὸς τὸ μᾶλλον καταιδέσαι προσκυνήσας,
εἴ τι πλέον ἔχοιεν ἀναδιδάσκειν περὶ τῶν Περσῶν
ἐπυνθάνετο καὶ ὅποι μὲν ὥρμησαν, τίνι δὲ θαρσεῖν ἔχουσιν
ἢ τίσιν ἐπιχειρήσουσιν. Οἱ δὲ τὰ μὲν ἄλλα ἀγνοεῖν
ἔφασαν, εἰκάζειν δὲ εἰς τὴν Ἐλεφαντίνην ὡρμηκέναι, τοῦ
πλείστου στρατοῦ κατ´ ἐκείνην συνειλεγμένου καὶ τοῦ
Ὀροονδάτου τοῖς τε ἄλλοις καὶ πλέον τοῖς καταφράκτοις
ἱππεῦσιν ἐπανέχοντος.
| [9,12] Hydaspe, à ce spectacle, constatant qu'ils renouvelaient,
avec plus de force encore, leurs supplications premières,
jugea qu'ils étaient entièrement disposés à
accepter ses conditions, et il leur fit demander ce qu'ils
voulaient et pourquoi ils venaient seuls, sans les Perses.
Ils lui racontèrent tout, la fuite des Perses, leur propre
innocence, leur fête traditionnelle, lui expliquant comment,
occupés tout entiers de leurs cérémonies religieuses
et surpris par le sommeil à la suite du banquet, ils ne
s'étaient pas aperçus de l'évasion des Perses et que
d'ailleurs, même s'ils avaient été au courant, ils n'auraient
pu, désarmés, s'opposer au départ d'hommes en
armes. Hydaspe, devant ce récit, soupçonna — comme
c'était effeèiivement le cas — qu'Oroondatès lui préparait
quelque ruse et quelque embûche; il fit appeler les
prêtres, et eux seuls, se prosterna devant les statues des
dieux qu'ils avaient apportées avec eux pour inspirer
plus de respect, et leur demanda s'ils pouvaient lui donner
de plus amples renseignements au sujet des Perses
dans quelle direction ils étaient partis, sur quoi ils pouvaient
compter ou qui ils pensaient attaquer. Les prêtres
répondirent qu'ils ignoraient tout, mais que, à leur avis,
Oroondatès était parti pour Eléphantine, où se trouvait
réunie la plus grande partie de son armée et ils ajoutèrent
qu'Oroondatès plaçait son espoir, de façon toute
particulière, sur ses cavaliers cuirassés.
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