HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre VIII

Chapitre 11

  Chapitre 11

[8,11] Καὶ ἔτι ταῦτα λέγουσα τοῦ Θεαγένους εὐφημεῖν παρακαλοῦντος καὶ τοῦ εὐσεβεῖν πλέον καὶ σωφρονεῖν ἀντέχεσθαι παραινοῦντος «Ἱλήκοιτε, θεοί» ἀνεβόησεν «οἷον γάρ μοι νῦν ὄναρ εἴτε καὶ ὕπαρ ἦν ἐνθύμιον γέγονεν τῆς προτεραίας ἰδοῦσα νυκτὸς τότε μὲν οὐκ οἶδ´ ὅπως τῆς διανοίας ἀπέβαλον νυνὶ δέ μοι εἰς μνήμην παραγέγονε. Τὸ δὲ ὄναρ ἔπος ἦν εἰς μέτρον ἡρμοσμένον, ἔλεγε δὲ τὸ ἔπος θειότατος Καλάσιρις, εἴτε καταδαρθεῖν λαθούσῃ φανείς, εἴτε καὶ ἐναργῶς ὀφθείς· εἶχε δέ, οἶμαι, ὧδέ πως παντάρβην φορέουσα πυρὸς μὴ τάρβει ἐρωήν, ῥηίδι´ ὡς μοίραις χἄ τ´ ἀδόκητα πέλειΚαὶ Θεαγένης διεσείσθη τε ὥσπερ οἱ κάτοχοι καὶ ἐφ´ ὅσον ἐνεδίδου τὰ δεσμὰ ἀνήλατο καὶ «Εὐμενεῖς εἴητε, θεοί» ἀνέκραγε· «κἀγὼ γάρ τοι ποιητὴς ἐξ ὑπομνήσεως ἀναδείκνυμαι καὶ χρησμὸς δή μοι παρ´ ὁμοίου τοῦ μάντεως, εἴτε Καλάσιρις ἦν εἴτε θεὸς εἰς Καλάσιριν φαινόμενος, πεφοίτηκε καὶ λέγειν ἐδόκει τοιάδε Αἰθιόπων εἰς γαῖαν ἀφίξεαι ἄμμιγα κούρῃ δεσμῶν Ἀρσακέων αὔριον ἐκπροφυγών. Ἐμοὶ μὲν οὖν ὅποι τείνει τὸ χρήσμιον ἔχω συμβάλλειν γῆν μὲν γὰρ Αἰθιόπων τὴν τῶν καταχθονίων ἔοικε λέγειν ἄμμιγα δὲ κούρῃ τῇ Περσεφόνῃ με συνέσεσθαι καὶ λύσιν δεσμῶν τὴν ἐνθένδε ἀπὸ τοῦ σώματος ἀπαλλαγήν. Σοὶ δὲ ἄρα τί φράζει τὸ ἔπος οὕτως ἐξ ἐναντίων πρὸς ἑαυτὸ συγκείμενον; Τοὔνομα μὲν γὰρ παντάρβη πάντα φοβουμένη δηλοῖ, τὸ παράγγελμα δὲ μὴ δεδοικέναι τὴν πυρὰν ἀξιοῖΚαὶ Χαρίκλεια « γλυκύτατε» ἔφη «Θεάγενες, συνήθειά σε τῶν δυστυχημάτων πάντα πρὸς τὸ φαυλότατον νοεῖν τε καὶ εἰκάζειν παρεσκεύασε, φιλεῖ γὰρ ἄνθρωπος πρὸς τὰ συμπίπτοντα τρέπειν τὴν γνώμην. Χρηστότερα δὲ ὡς σοὶ παρίσταται μηνύειν μοι τὰ μαντευθέντα φαίνεται, καὶ κόρη τάχ´ ἂν εἴην ἐγώ, μεθ´ ἧς σε πατρίδος τῆς ἐμῆς Αἰθιοπίας ἐπιβήσεσθαι ἐπαγγέλλεται, Ἀρσάκην καὶ δεσμὰ τὰ Ἀρσάκης ἀποφυγόντα. Τὸ δὲ ὅπως ἡμῖν μὲν οὔτε δῆλα οὔτε εὔπιστα, θεοῖς δὲ καὶ δυνατὰ καὶ μελήσει τοῖς καὶ τὰ μαντεύματα φήνασιν· γοῦν εἰς ἐμὲ πρόρρησις ἤδη, ὡς οἶσθα, βουλήματι τῷ ἐκείνων τετέλεσται καὶ ζῶ σοι τὸ παρὸν παντοίως ἀπελπισθεῖσα, καὶ σωτηρίαν ἐμαυτῆς ἐπαγομένη τότε μὲν ἠγνόουν συνίημι δὲ τὸ παρὸν ὡς ἔοικε. Τὰ γὰρ συνεκτεθέντα μοι γνωρίσματα καὶ παρὰ τοὺς ἔμπροσθεν ἀεὶ χρόνους ἐπιφέρεσθαι προνοουμένη, τότε καὶ πλέον, τῆς κρίσεως μοι γενησομένης καὶ τῆς τελευταίας προσδοκωμένης, περὶ τῇ γαστρὶ ζωσαμένη κρύφα ἐτύγχανον, εἰ μὲν σῳζοίμην εὐπορίαν βίου καὶ τῶν ἀναγκαίων, εἰ δέ τι πάσχοιμι καλλωπίσματα ἔσχατα καὶ ἐντάφια γενησόμενα. Ἐν δὴ τούτοις, Θεάγενες, οὖσιν ὅρμοις πολυτελέσι καὶ λίθοις ἐριτίμοις Ἰνδικοῖς τε καὶ Αἰθιοπικοῖς ἔστι καὶ δακτύλιος δῶρον μὲν παρὰ τοῦ πατρὸς τοὐμοῦ τῇ μητρὶ παρὰ τὴν μνηστείαν δοθείς, λίθῳ δὲ τῇ καλουμένῃ παντάρβῃ τὴν σφενδόνην διάδετος γράμμασι δὲ ἱεροῖς τισιν ἀνάγραπτος καὶ τελετῆς, ὡς ἔοικε, θειοτέρας ἀνάμεστος παρ´ ἧς εἰκάζω δύναμίν τινα ἥκειν τῇ λίθῳ πυρὸς φυγαδευτικήν, ἀπάθειαν τοῖς ἔχουσιν ἐν ταῖς φλογώσεσι δωρουμένην, κἀμὲ τυχὸν συμβουλήσει θεῶν περιέσωσε. Ταῦτα δ´ ἔχω καὶ συμβάλλειν καὶ γινώσκειν ἐξ ὧν θειότατός μοι Καλάσιρις ὑπετίθετο, πολλάκις ταῦτα καὶ φράζεσθαι καὶ ἐκδεδιδάχθαι πρὸς τῶν ἐνεστιγμένων τῇ συνεκτεθείσῃ μοι ταινία (νυνὶ δὲ κατὰ γαστέρα τὴν ἐμὴν εἰλημένῃ) διηγούμενος.» «Ταῦτα μὲν εἰκότα καὶ ὄντα, πλέον καὶ τοῖς ὑπηργμένοις συμβαίνοντα» ἔφη Θεαγένης· «ἐκ δὲ τῶν εἰς αὔριον κινδύνων ποία τις ἄρα παντάρβη ἄλλη ἐξαιρήσεται; οὐ γάρ που καὶ ἀθανασίαν ὡς ὤφελε, καθὰ τὴν πρὸς τὰς πυρκαϊὰς ἀντιπάθειαν, ἐπαγγέλλεται, τῆς ἀλάστορος Ἀρσάκης, ὡς εἰκάζειν ἔνεστιν, ἕτερόν που καὶ καινότερον τιμωρίας τρόπον τὰ νῦν ἐπινοούσης. Καὶ εἴθε γε ἅμα κατ´ ἀμφοτέρων καὶ θάνατον ἕνα καὶ ἐν ὥρᾳ μιᾷ καταδικάσειεν ὡς οὐδὲ τελευτὴν ἂν τοῦτο ἐθέμην ἀλλὰ πάντων κακῶν ἀνάπαυλανΚαὶ Χαρίκλεια «Θάρσει» ἔφη· «παντάρβην ἑτέραν ἔχομεν τὰ μεμαντευμένα καὶ θεοῖς ἐπανέχοντες σῳζοίμεθά τε ἂν ἥδιον καί, εἰ δέοι, πάσχοιμεν ὁσιώτερον[8,11] Elle allait continuer mais Théagène la supplia de ne pas blasphémer, de montrer plus de piété et de conserver une sage retenue. Soudain, elle s'écria : « Dieux, soyez-nous propices! Quel songe, ou plutôt, peut-être, quelle apparition vient maintenant me préoccuper! Je l'ai vue la nuit dernière et je ne sais comment cela m'était sorti de l'esprit et me revient seulement maintenant. Dans mon rêve j'entendais des paroles en vers épiques que prononçait le divin Calasiris : ai-je cru le voir au cours d'un sommeil auquel je m'étais abandonnée à mon insu, l'ai-je réellement vu, de mes yeux? Voici, à peu près, ce qu'il me dit : « Si tu portes une pantarbe, ne crains aucunement la violence du feu. Aisément le Destin accomplit des prodiges. » Théagène fut saisi d'un frisson, comme si un dieu le possédait et bondit, autant que le lui permettaient ses liens : « Protégez-nous, ô dieux! cria-t-il, moi aussi j'ai dans ma mémoire de quoi passer pour poète! J'ai eu la visite du même devin, que ce soit Calasiris ou un dieu ayant pris l'aspect de Calasiris, et il m'a fait la prédiction suivante : « Vers la terre d'Ethiopie, demain tu parviendras avec la jeune fille, et tu fuiras demain la prison d'Arsacé. » Il est aisé de comprendre ce que signifie cet oracle apparemment, il veut dire, par « terre d'Ethiopie », l'empire souterrain, et « avec la jeune fille » annonce que j'habiterai en compagnie de Perséphone; ma délivrance de cette prison symbolise celle qui me libérera de mon corps. Mais, à toi-même, que te paraît signifier cet oracle dont tous les mots se contredisent? Le nom de la pantarbe signifie : « qui peut tout craindre », et l'oracle t'invite cependant à ne pas craindre le bûcher?» Alors Chariclée : « Mon très doux Théagène, l'habitude du malheur t'a accoutumé à tout interpréter dans le plus mauvais sens et à t'attendre au pire, car l'homme se plaît à se faire des idées conformes aux événements. Mais je pense que cette prophétie prévoit un sort meilleur que tu ne l'imagines; la « jeune fille » serait peut-être bien moi, avec qui l'on t'annonce que tu iras en Ethiopie, dans ma patrie, une fois délivré d'Arsacé et de sa prison. Par quels moyens, nous l'ignorons et ne pouvons l'imaginer, mais tout est possible aux dieux, et ceux qui nous ont rendu cet oracle y pourvoiront. En tout cas, leur promesse en ce qui me concerne, s'est déjà réalisée, comme tu le sais, par leur volonté; je suis vivante, avec toi, contre tout espoir; j'avais avec moi l'instrument de mon salut; je ne le savais pas alors, mais maintenant, je crois le comprendre. J'ai toujours eu la précaution de porter sur moi les signes de reconnaissance qui avaient exposés avec moi; je n'y ai pas manqué lorsque je fus sur le point d'être jugée et que je m'attendais à mourir; je m'en ceignis secrètement la poitrine et ainsi, j'étais sauvée, j'aurais le moyen de vivre largement, si, au contraire, il m'arrivait malheur, ce serait pour moi ma dernière parure et comme ma toilette funèbre. Or, Théagène, il y a, parmi ces riches colliers et ces pierres précieuses de l'Inde et de l'Ethiopie, une bague, donnée autrefois par mon père à ma mère à l'occasion de leurs fiançailles; dans le chaton est enchâssée une pierre que l'on appelle pantarbe, et sur laquelle sont inscrits des caractères sacrés; cette inscription, apparemment, est chargée d'une puissance mystérieuse qui, je le suppose, communique à la pierre la vertu de repousser le feu et de rendre insensibles aux flammes ceux qui la portent; c'est elle qui se trouve m'avoir sauvée, avec l'aide des dieux. Ce qui me le fait supposer, c'est ce que m'a appris le divin Calasiris, qui, bien souvent, m'a raconté que tout cela était exposé tout au long dans les broderies de la bande qui avait été exposée en même temps que moi, et que je porte maintenant enroulée autour de mon corps. — Tout cela est vraisemblable et vrai, et concorde bien avec ce qui s'est passé, répondit Théagène, mais des dangers de demain, quelle autre pantarbe pourra te tirer? Car cette pierre, malheureusement, ne te promet pas l'immortalité, comme elle te met à l'abri des bûchers, et cette abominable Arsacé, comme on peut bien le penser, est dès maintenant en train d'imaginer un autre moyen de supplice auquel nous ne nous attendons pas. Si seulement elle nous condamnait à mourir tous deux ensemble, de la même mort, au même instant! Je ne considérerais pas que ce fût là mourir, mais parvenir au terme de tous mes maux. » Alors Chariclée : « Courage, nous avons une autre pantarbe : la prédiction dont tu parles; remettons-nous en aux dieux et notre salut n'en sera que plus doux, et, s'il le faut, nous subirons notre sort avec d'autant plus de piété. »


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Dernière mise à jour : 29/03/2007