HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre VII

Chapitre 9

  Chapitre 9

[7,9] Ἐκβοήσαντος δὲ πρὸς ταῦτα τοῦ δήμου καὶ συγκατατίθεσθαι διὰ τῶν ἐπαίνων παραδηλοῦντος, αὐτὸς μὲν τοῦ νεὼ μέρος τι καταλαβὼν δὴ τοῖς προφητεύουσιν ἀποκεκλήρωτο τούς τε παῖδας ἔχων ἅμα καὶ τοὺς περὶ τὸν Θεαγένην ἐγκατέμεινεν· οἱ λοιποὶ δὲ εἰς οἴκησιν ἕκαστος τὴν ἑαυτῶν ἀπεχώρουν· ἀπεχώρει δὲ καὶ Ἀρσάκη μόλις μὲν καὶ πολλάκις ἀναστρέφουσα καὶ πλείονι θεραπείᾳ δῆθεν τῇ περὶ τὴν θεὸν ἐναλύουσα πλὴν ἀλλ´ ἀπεχώρει γε ὀψέ ποτε καὶ θαμὰ πρὸς τὸν Θεαγένην ἕως ἐξῆν ἐπιστρέφουσα. Ἐπεὶ δ´ οὖν εἰς τὴν βασίλειον αὐλὴν ἦλθε, διαμπὰξ ἐπὶ τὸν θάλαμον ἵεται καὶ καταβαλοῦσα ἑαυτὴν ἐπὶ τῆς κλίνης ὡς εἶχε σχήματος ἔκειτο ἄναυδος, γύναιον καὶ ἄλλως πρὸς ἄσεμνον ἡδονὴν ἐπίφορον τότε δὲ πλέον ὑπὸ θέας ἀμάχου τῆς Θεαγένους καὶ τὰς πώποτε εἰς πεῖραν ἐλθούσας ὄψεις ὑπερπαιούσης ἀνακαόμενον. Παννύχιος γοῦν ἔκειτο, πυκνὰ μὲν πρὸς ἑκατέραν πλευρὰν τὸ σῶμα διαστρέφουσα πυκνὰ δὲ καὶ βύθιον ἐπιστένουσα καὶ νῦν μὲν ὀρθουμένη νῦν δὲ ὀκλάζουσα ἐπὶ τῆς στρωμνῆς καὶ τῆς ἐσθῆτος ἑαυτὴν κατὰ μέρος ἀπογυμνοῦσα καὶ αὖθις ἀθρόον ἐπὶ τὴν εὐνὴν καταφέρουσα καί ποτε καὶ παιδίσκην ἀπροφασίστως προσκαλέσασα αὖθις ἀπέπεμπεν οὐδὲν ἐπιστείλασα. Καὶ ἁπλῶς εἰς μανίαν λοιπὸν ἐλάνθανεν ἔρως ὑποφερόμενος, ἕως δή τις πρεσβῦτις ὄνομα Κυβέλη τῶν θαλαμηπόλων καὶ συνήθως τὰ ἐρωτικὰ τῇ Ἀρσάκῃ διακονουμένων εἰσδραμοῦσα εἰς τὸν θάλαμον, ἔλαθε γὰρ αὐτὴν οὐδ´ ὁτιοῦν τῶν γινομένων ἅτε λύχνου φαίνοντος καὶ οἷον συνεξάπτοντος τῇ Ἀρσάκῃ τὸν ἔρωτα, «Τί ταῦτα» ἔλεγεν « δέσποινα; τί σε νέον καινὸν ἀλγύνει πάθος; τίς πάλιν ὀφθεὶς τὴν ἐμὴν διαταράττει τροφίμην; τίς οὕτως ἀλαζὼν καὶ ἔκφρων ὡς τοῦ κατὰ σὲ τοσούτου κάλλους μὴ ἡττῆσθαι μηδὲ εὐδαιμονίαν ἡγεῖσθαι τὴν σὴν ἐράσμιον ὁμιλίαν ἀλλὰ νεῦμα τὸ σὸν καὶ βουλὴν ὑπερφρονεῖν; Ἔξειπε μόνον, γλυκύτατον ἐμοὶ παιδίον· οὐδεὶς οὕτως ἀδαμάντινος ὡς μὴ τοῖς ἡμετέροις ἁλῶναι θελγήτροις· ἔξειπε καὶ οὐκ ἂν φθάνοις ἀνύουσα τὰ κατὰ γνώμην. Ἔργοις δὲ οἶμαι πολλάκις τὴν πεῖραν εἴληφας[7,9] Le peuple se mit alors à pousser des acclamations et à montrer par ses cris son accord avec Calasiris, qui se retira avec ses fils et Théagène dans la partie du temple réservée aux prêtres. Le reste de la foule rentra chacun chez soi; Arsacé se retira aussi, mais avec peine, en revenant à plusieurs reprises, faisant semblant de vouloir encore accomplir un acte de dévotion envers la déesse, jusqu'au moment où elle finit par s'en aller, en se retournant, aussi longtemps qu'elle le put, pour regarder Théagène. Lorsqu'elle fut rentrée au palais royal, aussitôt elle se dirigea vers sa chambre, se jeta sur son lit, telle qu'elle était, et resta étendue, sans un mot. Cette femme, portée en tout temps à des plaisirs coupables, se trouvait, à la vue de l'irrésistible Théagène, qui surpassait tout ce qu'il lui avait été donné de connaître jusque-là, toute brûlante de passion. Toute la nuit elle demeura sur son lit, se tournant et se retournant sans cesse d'un côté sur l'autre, poussant de profonds soupirs; tantôt elle se dressait, tantôt elle se laissait retomber sur sa couche, ou bien enlevait une partie de ses vêtements, puis, brusquement, s'étendait à nouveau, ou bien elle appelait, sans raison, sa petite suivante et la renvoyait sans lui avoir rien commandé. Bref, son amour était sur le point de dégénérer, à son insu, en folie lorsqu'une vieille, du nom de Cybèle, qui était l'une de ses femmes de chambre et avait coutume de favoriser ses aventures, pénétra dans la chambre; elle ne fut pas sans s'apercevoir de ce qui se passait, car la lampe allumée lui révéla l'amour d'Arsacé, qui brûlait en quelque sorte, autant qu'elle. « Qu'est-ce qu'il y donc, maîtresse? demanda-t-elle, quelle est cette passion nouvelle qui te tourmente? Qui as-tu vu, encore, qui fait de la peine à ma petite fille? Qui est assez fier et assez fou pour ne pas succomber à ta beauté et ne pas regarder comme un bonheur l'amour que tu lui offres et pour mépriser, au contraire, tes avances et ton désir? Dis-le moi seulement, ma toute petite enfant chérie; il n'y a personne qui soit de fer au point de pouvoir résister à mes sortilèges; dis-le moi et tu ne saurais manquer d'obtenir ce que tu souhaites. Je crois t'en avoir souvent donné effectivement la preuve. »


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/03/2007