HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre VII

Chapitre 8

  Chapitre 8

[7,8] Λέλυτο μὲν ἄθεσμος ἀδελφῶν πόλεμος καὶ ἀγὼν δι´ αἵματος κριθήσεσθαι προσδοκώμενος εἰς κωμικὸν ἐκ τραγικοῦ τὸ τέλος κατέστρεφε. Πατὴρ τοὺς παῖδας ξιφήρεις ἐπ´ ἀλλήλους καὶ μονομαχοῦντας θεασάμενος καὶ τὸν παρὰ τοσοῦτον τῶν τέκνων θάνατον ἐν ὀφθαλμοῖς τοῖς γεννήσασι δυστυχῆσαι κινδυνεύσας εἰρήνης αὐτὸς ἐγίνετο πρύτανις, διαδρᾶναι μὲν τὸ προωρισμένον ἐκ μοιρῶν ἀδυνατήσας εἰς καιρὸν δὲ ἐπιστῆναι τοῖς ἀποκεκληρωμένοις εὐτυχήσας. Παῖδες τὸν φύντα μετὰ δεκαετοῦς ἄλης χρόνον ἐκομίζοντο καὶ τὸν αἴτιον τῆς ἐπὶ τῇ προφητείᾳ καὶ μέχρις αἵματος στάσεως αὐτοὶ μικρὸν ὕστερον κατέστεφον καὶ τοῖς {τε} συμβόλοις τῆς ἱερωσύνης ἀναδοῦντες παρέπεμπον. Ἐφ´ ἅπασι τὸ ἐρωτικὸν μέρος τοῦ δράματος Χαρίκλεια καὶ Θεαγένης ἐπήκμαζεν, ὡραῖοι καὶ χαρίεντες οὕτω νέοι παρ´ ἐλπίδα πᾶσαν ἀλλήλους ἀπειληφότες καὶ πλέον τῶν ἄλλων εἰς τὴν ἐφ´ ἑαυτοὺς θέαν τὴν πόλιν ἐπιστρέφοντες. Ἐξεχέθη γοῦν πᾶσα διὰ πυλῶν καὶ τὸ προκείμενον πεδίον ἐπλήρου διὰ πάσης ἡλικίας, τοῦ μὲν ἐφηβεύοντος τῆς πόλεως καὶ εἰς ἄνδρας ἄρτι παραλλάττοντος τῷ Θεαγένει προστρέχοντος, τῷ δὲ Θυάμιδι τῆς ἀκμαζούσης ἡλικίας καὶ τοὺς ἄνδρας ὁλοκλήρως πληρούσης καί τι καὶ ἀναγνωρίζειν τὸν Θύαμιν ἐχούσης· τὸ δὲ παρθενεῦον τοῦ ἄστεως καὶ νυμφῶνας ἤδη φανταζόμενον τὴν Χαρίκλειαν περιεῖπε, πρεσβυτικὸν δὲ καὶ ἱερὸν ἅπαν γένος ἐδορυφόρει τὸν Καλάσιριν. Καὶ πομπή τις ἱεροπρεπὴς αὐτοσχέδιος ἐστέλλετο, τοὺς μὲν Βησσαέας τοῦ Θυάμιδος ἀποπέμψαντος καὶ χάριν τε τὴν γενομένην ὑπὲρ τῆς προθυμίας ὁμολογήσαντος καὶ βοῦς μὲν ἑκατὸν χίλια δὲ πρόβατα καὶ δραχμὰς ἑκάστῳ δέκα μικρὸν ὕστερον καὶ εἰς πληρουμένην τὴν σελήνην ἀποστέλλειν ἐπαγγειλαμένου, τὸν αὐχένα δὲ ὑπάγοντος ταῖς χερσὶ τοῦ πατρὸς καὶ τὴν πορείαν ἐπικουφίζοντος καὶ τὴν βάσιν τοῦ πρεσβύτου πρὸς τὸ παρ´ ἐλπίδα χαῖρον ἠρέμα παραλυομένην ἐφεδράζοντος. Ἐποίει δὲ ταὐτὸν ἐκ θατέρων καὶ Πετόσιρις καὶ ὑπὸ λάμπασιν ἡμμέναις ἐπὶ τὸν νεὼν τῆς Ἴσιδος κατήγετο πρεσβύτης, ὑπὸ κρότῳ καὶ εὐφημίᾳ πολλῇ δορυφορούμενος, πολλῶν ἅμα συρίγγων καὶ αὐλῶν ἱερῶν ἐπηχούντων καὶ πρὸς χοροὺς τὸ ἀγέρωχον τῆς ἡλικίας ἐκβακχευόντων. Οὐ μὴν οὐδὲ Ἀρσάκη κατόπιν ἐλείπετο τῶν δρωμένων, ἀλλ´ ἴδιον δορυφόρημα καὶ πομπείαν καθ´ ἑαυτὴν ὑπέρογκόν τινα σοβοῦσα ὅρμους καὶ πολὺν χρυσὸν ἐνέβαλεν εἰς τὸ Ἰσεῖον, οὑτωσὶ μὲν δοκεῖν δι´ ἅπερ καὶ λοιπὴ πόλις, ἐκ μόνου δὲ τοῦ Θεαγένους τὸν ὀφθαλμὸν ἀναρτήσασα καὶ πλέον τῶν ἄλλων τῆς ἐκείνου θέας ἐμφορουμένη, οὐ μὴν ἔχουσά γε καθαρὸν τὸ ἡδόμενον· ἀλλὰ τὴν Χαρίκλειαν Θεαγένης ἐξ ὠλένης χειραγωγῶν καὶ τὴν ὀχλικὴν ἐπιφορὰν ἀναστέλλων δριμύ τι τῇ Ἀρσάκῃ ζηλοτυπίας κέντρον ἐνέβαλλεν. Ὡς οὖν ἐντὸς ἐγεγόνει τῶν ἀνακτόρων Καλάσιρις ῥίπτει μὲν ἑαυτὸν ἐπὶ πρόσωπον τοῖς δὲ ἴχνεσι προσφὺς τοῦ ἀγάλματος ὡρῶν τε ἐπὶ πλεῖστον οὕτως ἔχων ὀλίγου μὲν καὶ ἐκθανεῖν ἐδέησεν. Ἀναλαβόντων δὲ τῶν περιεστώτων μόλις διαναστὰς καὶ σπείσας τε τῇ θεῷ καὶ κατευξάμενος, ἀφελὼν τῆς ἑαυτοῦ κεφαλῆς τὸν τῆς ἱερωσύνης στέφανον τὸν παῖδα τὸν Θύαμιν κατέστεφεν, αὐτὸς μὲν ἤδη γηραιός τε εἶναι πρὸς τὸ πλῆθος εἰπὼν καὶ ἄλλως προορᾶν τὴν τελευταίαν πλησιάζουσαν, τὸν δὲ παῖδα πρεσβύτερον ὄντα τοῦ γένους χρεωστεῖσθαί τε τὰ σύμβολα τῆς προφητείας ἐκ τοῦ νόμου καὶ ἱκανῶς γε ἔχειν ψυχῆς τε ἅμα καὶ σώματος πρὸς τὰς τῆς ἱερωσύνης λειτουργίας. [7,8] C'était la fin de cette guerre impie entre des frères; leur lutte, qui semblait ne devoir trouver sa décision que dans le sang, avait eu un dénouement heureux, au lieu de se terminer en tragédie. Le père, qui avait vu ses enfants combattre l'un contre l'autre l'épée en main et s'affronter en combat singulier, et qui avait bien failli avoir le malheur, lui qui les avait engendrés, d'assister au spectacle de leur mort, se trouva être lui-même l'instrument de leur réconciliation. Il n'avait pas eu le pouvoir de se soustraire à ce qu'avaient décidé les Destinées, mais il eut le bonheur de revenir juste à temps pour assister à la réalisation du destin. Des enfants retrouvaient leur père après une période de dix ans d'errances et bientôt, ils couronnaient celui qui avait été cause de leur rivalité au sujet du sacerdoce, rivalité qui avait failli faire couler leur sang; ils le revêtirent des insignes de prêtre et lui firent cortège. Mais, aux yeux de tous ce fut l'épisode amoureux du drame qui passa pour le plus beau. Théagène et Chariclée tous deux beaux et charmants, et jeunes, qui s'étaient retrouvés, contre tout espoir, attiraient plus encore que les autres les regards de la ville entière. Les habitants avaient franchi les portes et s'étaient répandus devant la ville dans la plaine, qui se trouvait emplie d'une foule de tous les âges : les éphèbes, et ceux qui étaient à peine arrivés à l'âge d'homme accouraient vers Théagène; vers Thyamis allaient les hommes dans la force de l'âge, ceux dont l'existence était assez avancée pour leur permettre de l'avoir connu; toutes les jeunes filles de la ville, celles qui déjà rêvaient de mariage, entourèrent Chariclée; quant aux vieux et aux prêtres, tous, autant qu'ils étaient, ils faisaient cortège à Calasiris. Une sorte de procession se forma spontanément. Thyamis avait renvoyé les gens de Bessa, en leur exprimant sa reconnaissance pour leur dévouement, et leur promettant de leur faire parvenir, bientôt, à la pleine lune, cent boeufs, mille moutons et dix drachmes pour chacun. Il avait passé son cou sous les bras de son père pour l'aider à marcher et soutenir les pas du vieillard à qui la joie, inespérée pour lui, avait quelque peu brisé les jambes. De l'autre côté, Pétosiris avait fait la même chose et ainsi, à la lueur des flambeaux allumés, le vieil homme se dirigea vers le temple d'Isis, au milieu des applaudissements et des bénédictions, tandis que syrinx et flûtes sacrées résonnaient et entraînaient dans une danse folle la jeunesse ardente. Il ne fut jusqu'à Arsacé qui ne suivît le mouvement : s'avançant fièrement avec ses gardes particuliers et toute sa suite, couverte de bijoux et d'or, elle entra, elle aussi, dans le temple d'Isis, en apparence pour faire la même chose que tout le peuple, en réalité elle avait les yeux attachés sur le seul Théagene et s'abandonnait, plus que quiconque, au plaisir de le contempler; mais son plaisir n'était pas sans mélange, car le fait que Théagène tînt Chariclée par le bras et lui frayât un chemin à travers la foule enfonçait l'aiguillon acéré de la jalousie dans le coeur d'Arsacé. Lorsqu'il fut parvenu à l'intérieur du sanctuaire, Calasiris se jeta la face contre terre, embrassant les pieds de la statue et demeura ainsi pendant de longues heures; et peu s'en fallut qu'il ne trépassât. Lorsque les assistants l'eurent relevé, il eut grand'peine à se tenir debout et à offrir les libations et les prières à la déesse; ensuite il enleva de sa tête la couronne du prêtre et la posa sur le front de son fils Thyamis, disant à la foule qu'il était désormais trop vieux et que, d'ailleurs, il sentait que sa fin était proche, que l'aîné de ses fils devait, conformément à la loi, recevoir les insignes du sacerdoce, et qu'il avait toutes les qualités de l'âme et du corps pour accomplir les devoirs de cette fonction sacrée.


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Dernière mise à jour : 8/03/2007