HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre VII

Chapitre 10

  Chapitre 10

[7,10] μὲν ταῦτα καὶ ὅμοια ἕτερα κατεπῇδε πολλὰ τοῖς ποσὶ τῆς Ἀρσάκης προσκνυζωμένη καὶ παντοίαις κολακείαις ἐξειπεῖν τὸ πάθος ἐπαγομένη. δὲ μικρὸν ἐφησυχάσασα «Βέβλημαι» εἶπεν « μῆτερ ὡς οὔπω πρότερον καὶ πολλὰ δὴ πρὸς σοῦ καὶ πολλάκις εὖ παθοῦσα ἐν ὁμοίαις ταῖς χρείαις οὐκ οἶδα εἰ καὶ νῦν ἕξω κατορθοῦσαν. γάρ τοι πόλεμος πρὸ τῶν τειχῶν τήμερον ὀλίγου μὲν συγκροτηθεὶς ἀθρόον δὲ κατασταλεὶς τοῖς μὲν ἄλλοις ἀναίμακτος ἀπεφάνθη καὶ εἰς εἰρήνην κατέστρεψεν, ἐμοὶ δὲ ἀρχή τις ἀληθεστέρου πολέμου καὶ τραῦμα οὐ μέρους μόνον μέλους ἀλλὰ καὶ ψυχῆς αὐτῆς γέγονε, τὸν ξένον ἐκεῖνον νεανίαν τὸν τῷ Θυάμιδι κατὰ τὴν μονομαχίαν παραθέοντα οὐκ εὐτυχῶς ἐπιδείξας. Οἶσθά που πάντως, μητέριον, ὃν λέγω· οὐ γὰρ μικρῷ τῷ μέσῳ τοὺς ἄλλους τῷ κάλλει κατήστραπτεν οὔθ´ ὥστε καὶ ἄγροικόν τινα λαθεῖν καὶ τῶν καλῶν ἀνέραστον, μή τί γε δὴ σὲ καὶ τὴν σὴν πολυπειρίαν. Ὥστε, φιλτάτη, τὸ μὲν βέλος τοὐμὸν ἔγνωκας, ὥρα δέ σοι κινεῖν πᾶσαν μηχανὴν πᾶσαν πρεσβυτικὴν ἴυγγα καὶ αἱμυλίαν, εἴπερ δὴ βούλει σοι περιεῖναι τὴν τροφίμην· ὡς οὐκ ἔστιν ὅπως βιώσομαι μὴ πάντως ἐκείνου τυγχάνουσα.» «Γινώσκω» ἔφη «τὸν νεανίαν» γραῦς. «Εὐρύς τις ἦν τὰ στέρνα καὶ τοὺς ὤμους καὶ τὸν αὐχένα ὄρθιον καὶ ἐλεύθερον ὑπὲρ τοὺς ἄλλους αἴρων καὶ εἰς κορυφὴν τοὺς ἅπαντας ὑπερέχων γλαυκιῶν τὸ βλέμμα καὶ ἐραστὸν ἅμα καὶ γοργὸν προσβλέπων, καταβόστρυχός που πάντως ἐκεῖνος τὴν παρειὰν ἄρτι ξανθῷ τῷ ἰούλῳ περιστέφων, γύναιόν τι ξενικὸν οὐκ ἄωρον μὲν ἄλλως δὲ ἰταμόν, ὡς ἐδόκει, προσδραμὸν αἰφνίδιον περιέφυ καὶ περιπλακὲν ἐξήρτητο· οὐ τοῦτον λέγεις, δέσποινα;» «Τοῦτον» ἔφη «μαμμίδιον· εὖ γάρ με καὶ τὸ παράσημον ὑπέμνησας, τὴν ἀλιτήριον ἐκείνην καὶ τῶν ἀπ´ οἰκήματος ἐπὶ μικρῷ καὶ τῶν πολλῶν καὶ ἐπιτετηδευμένῳ κάλλει μέγα μὲν φανταζομένη, πλὴν ἀλλ´ ἐμοῦ γε δὴ εὐτυχοῦσαν πλέον, τοιοῦτον κεκλήρωται τὸν ἐρώμενονΒραχὺ δὴ πρὸς ταῦτα καὶ σεσηρὸς ὑπομειδιάσασα πρεσβῦτις «Θάρσει» ἔφη « δέσποινα· εἰς τὴν τήμερον ἐκείνη καλὴ τῷ ξένῳ νενόμισται, εἰ δὲ σοὶ καὶ τῷ σῷ κάλλει προσσχεῖν αὐτὸν ἀνύσαιμι χρυσᾶ, φασί, χαλκῶν ἀλλάξεται, ὡς ἑταιρίδιον τὸ ἐθελάστειον ἐκεῖνο καὶ μάτην θρυπτόμενον παραγκωνισάμενος.» «Εἰ γὰρ οὕτω ποιήσειας, Κυβέλιον φίλτατον· δυεῖν δι´ ἑνός μοι γενήσῃ νόσων ἰατρός, ἔρωτός τε καὶ ζηλοτυπίας, τὸν μὲν ἐμπλήσασα τῆς δὲ ἀπαλλάξασαΚαὶ «Γενήσεται» εἶπεν «τό γε ἐπ´ ἐμοί. Σὺ δέ μοι σαυτὴν ἀναλαμβάνειν καὶ τὸ παρὸν ἡσυχάζειν μηδὲ δυσθυμοῦσα προαποκάμνειν ἀλλ´ εὔελπις εἶναι[7,10] Tels étaient les propos qu'elle tenait, avec beaucoup d'autres semblables, aux pieds d'Arsacé, la cajolant, la flattant de mille manières, pour l'amener à avouer sa passion. Arsacé, après un moment de silence, répondit: « Je suis atteinte, Mère, comme jamais je ne l'ai encore été, et bien que j'aie eu souvent à me louer de tes bons offices en de semblables circonstances, je ne sais si, cette fois encore, tu pourras réussir. La guerre qui, aujourd'hui, a failli éclater devant les remparts et s'est soudain apaisée, n'a pas coûté de sang aux autres et s'est terminée par la paix, mais elle a marqué pour moi le début d'une autre guerre, plus véritable, et m'a causé une blessure non pas dans une partie de mon corps ou dans l'un de mes membres, mais dans mon âme même, lorsque j'ai vu, pour mon malheur, ce jeune étranger qui courait aux côtés de Thyamis pendant le combat singulier. Tu sais certainement, Mère, de qui je parle; il brillait en effet au milieu des autres d'une beauté extraordinaire, qui n'eût pas échappé même à un rustre, indifférent aux belles choses, à plus forte raison elle ne t'a pas échappé à toi et à ta longue expérience. Maintenant, ma chère, tu connais le coup qui m'a frappée; à toi de mettre tout en oeuvre, toute ta magie de vieille, toutes tes ruses, si tu veux que vive ta petite fille. Car il m'est impossible de vivre si je ne l'obtiens, à tout prix. — Je connais le jeune homme, dit la vieille. Il est large de poitrine et d'épaules, il porte le cou droit, d'un air noble, au-dessus de tous, et domine les autres de la tête; il a les yeux bleus et son regard est à la fois amoureux et farouche, ses longues boucles encadrent ses joues où croît un duvet blond; c'est vers lui que s'est précipitée une femme étrangère, non sans beauté, mais effrontée, apparemment, qui s'est mise à l'embrasser et le tenait enlacé. C'est bien celui dont tu parles, n'est-ce pas, maîtresse? — C'est lui, petite maman, répondit Arsacé; tu fais bien de me rappeler cette fille de mauvais genre, cette espèce de misérable, cette échappée de maison, d'une vulgarité! une beauté fabriquée, et qui a des prétentions! Oui, mais, en tout cas, elle a plus de chance que moi, d'avoir un pareil amant! » A ces mots, la vieille eut un petit sourire qui découvrit ses dents : « Sois tranquille, maîtresse, dit-elle, jusqu'à aujourd'hui, elle a paru belle à cet étranger; mais si je parviens à faire qu'il te voit, toi et ta beauté, il distinguera, comme on dit, le cuivre de l'or et enverra promener cette petite putain maniérée, que ses grâces n'avanceront pas. Si tu fais cela, Cybèle, tu m'auras guérie de deux maladies, de mon amour et de ma jalousie; du premier en le satisfaisant, de l'autre, en m'en délivrant. » Et l'autre : « Cela se fera, dit-elle, dans la mesure où cela dépend de moi. Toi, remets-t'en à moi, et, pour l'instant, repose-toi, ne perds pas courage et ne te laisse pas abattre d'avance; aie bon espoir. »


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Dernière mise à jour : 8/03/2007