[7,11] Ταῦτ´ εἶπε καὶ ἀφελοῦσα τὸν λύχνον ἐπικλεισαμένη
τε τοῦ θαλάμου τὰς θύρας ἐξώρμησεν. Οὔπω δὲ ἀκριβῶς
ἡμέρας ἐπῃσθημένη τῶν τε βασιλείων εὐνούχων ἕνα
παραλαβοῦσα καὶ ἄλλην θεράπαιναν ἅμα ποπάνοις καὶ
ἑτέροις δή τισι θύμασιν ἕπεσθαι προστάξασα ἐπὶ τὸ Ἰσεῖον
ἔσπευδεν. Ὡς δὲ τοῖς προθύροις ἐπέστη θυσίαν ἄγειν
τῇ θεῷ λέγουσα ὑπὲρ τῆς δεσποίνης Ἀρσάκης, ἐκ τινῶν
ὀνειράτων τεταραγμένης καὶ ἐξιλεώσασθαι τὰ ὀφθέντα
βουλομένης, τῶν νεωκόρων τις διεκώλυέ τε καὶ ἀπέπεμπε,
κατηφείας τὰ περὶ τὸ ἱερὸν ἐμπεπλῆσθαι φάσκων.
Τὸν γὰρ δὴ προφήτην τὸν Καλάσιριν μακροῖς χρόνοις εἰς τὴν
οἰκείαν ἐπανήκοντα ἑστιαθῆναι μὲν λαμπρῶς ἅμα τοῖς
φιλτάτοις κατὰ τὴν ἑσπέραν καὶ πρὸς πᾶσαν ἄνεσιν καὶ
ψυχαγωγίαν ἑαυτὸν ἐκδοῦναι· μετὰ δὲ τὴν εὐωχίαν σπεῖσαί
τε καὶ πολλὰ ἐπεύξασθαι τῇ θεῷ. καὶ τοῖς παισὶν
εἰπόντα ὡς ἄχρι τοῦ παρόντος ὄψονται τὸν πατέρα, καὶ
πολλὰ ἐπισκήψαντα τῶν σὺν αὐτῷ νέων Ἑλλήνων ἀφιγμένων
ὡς ἔνι μάλιστα προνοεῖν καὶ ἐν οἷς ἂν βουλομένοις
αὐτοῖς γένηται τὰ δυνατὰ συμπράττειν, κατακλίναντά τε
ἑαυτὸν καὶ εἴτε διὰ τὸ τῆς χαρᾶς μέγεθος τῶν πνευματικῶν
πόρων εἰς ὑπερβολὴν ἀνεθέντων καὶ χαλασθέντων,
οἷα δὴ γηραιοῦ τοῦ σώματος ἀθρόον διαφορηθέντος, εἴτε
καὶ θεῶν αἰτήσαντι τοῦτο παρασχομένων, εἰς ἀλεκτρυόνων
ᾠδὰς τετελευτηκότα γνωσθῆναι, τῶν παίδων ἐξ ὧν προὔλεγεν
ὁ πρεσβύτης παννύχιον παρατηρούντων. «Καὶ
νῦν» ἔφη «διεπεμψάμεθα τοὺς μετακαλέσοντας τὸ λοιπὸν
τῶν κατὰ τὴν πόλιν προφητικόν τε καὶ ἱερατικὸν γένος,
ὡς ἂν τὰ νομιζόμενα ἐπ´ αὐτῷ τῆς κηδείας κατὰ τὸν
πάτριον νόμον τελοῖεν. Ἀποχωρητέον οὖν ὑμῖν, οὐ γὰρ
θέμις μὴ ὅτι γε θύειν ἀλλ´ οὐδὲ ἐπιβαίνειν τοῦ νεὼ πλὴν
τοῖς ἱερωμένοις ἑπτὰ τούτων ὅλων τῶν ἐχομένων ἡμερῶν.»
«Πῶς οὖν οἱ ξένοι διάξουσιν οὓς ἔφασκες;» ἡ
Κυβέλη. Καὶ ὃς «Καταγώγιον αὐτοῖς εὐτρεπισθῆναι πλησίον
καὶ ἔξω που περὶ τὸν νεὼν ὁ νέος προφήτης ὁ Θύαμις
ἐπέστειλε, καὶ ὡς ὁρᾷς αὐτοί γε οὗτοι προσίασι τῷ νόμῳ
πειθόμενοι καὶ ἐξοικίζοντες ἑαυτοὺς τῶν ἱερῶν τὸ παρόν.»
Ἡ δὴ Κυβέλη τὴν ξυντυχίαν ἅρπαγμα καὶ ὥσπερ ἄγρας
ἀρχὴν ποιησαμένη «Οὐκοῦν» ἔφη «ὦ νεωκόρων θεοφιλέστατε,
καιρὸς τούς τε ξένους καὶ ἡμᾶς ἅμα εὖ ποιεῖν,
μᾶλλον δὲ Ἀρσάκην μεγάλου βασιλέως ἀδελφήν· οἶσθα γὰρ
ὡς φιλέλλην τέ ἐστι καὶ δεξιόν τι χρῆμα περὶ ξένων ὑποδοχήν.
Λέγε οὖν πρὸς τοὺς νέους ὡς κατὰ πρόσταγμα τοῦ
Θυάμιδος ἐν ἡμετέρου τὸ καταγώγιον αὐτοῖς ηὐτρέπισται.»
Ἐποίησεν οὕτως ὁ νεωκόρος, οὐδὲν τῶν βυσσοδομευομένων
ὑπὸ τῆς Κυβέλης ὑποτοπήσας, ἀλλ´ εὐεργετήσειν
τε οἰόμενος τοὺς ξένους εἰ πρόξενος αὐτοῖς
αὐλῆς σατραπικῆς γένοιτο καὶ ἅμα τοῖς αἰτοῦσι τὴν χάριν,
ἀβλαβῆ καὶ ταῦτα οὖσαν καὶ ἀζήμιον, καθικετεύσειν.
Κατηφεῖς δὲ καὶ δεδακρυμένους ἰδὼν πλησιάσαντας
τοὺς περὶ τὸν Θεαγένην ὁ νεωκόρος «Οὐκ ἔννομα μὲν»
ἔφη «οὐδὲ συγκεχωρημένα ἐκ τῶν πατρίων διαπράττεσθε,
καὶ ταῦτα προαπηγορευμένον ὑμῖν, ὀδυρόμενοι καὶ θρηνοῦντες
ἄνδρα προφήτην, ὃν χαίροντας καὶ εὐφημοῦντας
ἐκπέμπειν ὡς τῆς βελτίονος μετειληχότα λήξεως καὶ
πρὸς τῶν κρειττόνων κεκληρωμένον ὁ θεῖος καὶ ἱερὸς
παρεγγυᾷ λόγος· πλὴν ἀλλὰ συγγνωστὰ μὲν ὑμῖν πατέρα,
ὥς φατε, καὶ κηδεμόνα καὶ ἐλπίδα τὴν μόνην ἀποβεβληκόσιν.
Οὐ μὴν ἀθυμητέα παντάπασιν, ὁ γὰρ Θύαμις οὐ
τῆς ἱερωσύνης μόνον τῆς ἐκείνου ἔοικεν εἶναι διάδοχος
ἀλλὰ καὶ τῆς περὶ ὑμᾶς διαθέσεως. Τὰ γοῦν πρῶτα προνοηθῆναι
ὑμῶν ἐπέστειλε καὶ καταγώγιον ὑμῖν ηὐτρέπισται
λαμπρὸν καὶ οἷον εὔξαιτ´ ἄν τις καὶ εὐδαιμόνων καὶ ἐγχωρίων,
μή τί γε δὴ ξένων καὶ εὐτελέστερον τὸ νυνὶ πράττειν
δοκούντων. Ἕπεσθε δὴ κοινὴν ὑμῶν μητέρα τήνδε
νομίσαντες» δείξας τὴν Κυβέλην «καὶ ξεναγούσῃ πείθεσθε.»
| [7,11] Après quoi, elle emporta la lampe, ferma à clef la
porte de la chambre et s'en alla. Lorsqu'elle vit que l'aube
commençait à poindre, elle prit avec elle l'un des
eunuques du palais et une servante, à qui elle enjoignit
de la suivre avec des gâteaux et d'autres offrandes et
se hâta vers le temple d'Isis. Lorsqu'elle fut devant le
portail extérieur elle dit qu'elle venait offrir un sacrifice
a la déesse au nom de sa maîtresse Arsacé, qui avait été
terrifiée par un songe et qui voulait conjurer le présage
de sa vision; mais l'un des serviteurs du temple l'en
empêcha et la renvoya, disant que le temple était plongé
dans le deuil. Le prêtre Calasiris, qui était revenu chez
lui après une longue absence, avait fait, la veille au soir,
avec ses amis, un dîner de fête, et il s'était diverti et
montré joyeux; après le festin, il avait offert des libations
à la déesse et lui avait adressé une longue prière.
Ensuite, il avait dit à ses enfants que, désormais, ils
ne verraient plus leur père, et il leur recommanda
beaucoup de veiller, avant toute chose, sur les jeunes
Grecs arrivés avec lui, et de faire tout leur possible pour
les aider à réaliser leurs projets; ensuite, il se coucha, et
soit que l'excès de sa joie ait alternativement retenu et
relâché de façon exagérée ses voies respiratoires, au point
de briser brutalement son corps vieilli, soit que les dieux
sur sa demande, lui aient accordé cette fin, on s'aperçut
vers l'heure où le coq chante, qu'il était mort; ses fils
inquiets de ce que leur avait dit le vieillard, l'avaient
veillé toute la nuit. « Et maintenant, ajouta-t-il, nous
avons envoyé des gens pour convoquer le reste du clergé
de la ville afin qu'ils lui rendent les honneurs funèbres
traditionnels. Il vous faut donc vous en aller, car il est
interdit et d'offrir un sacrifice et même de pénétrer dans
le temple si l'on n'appartient pas aux desservants consacrés,
et cela pendant sept jours consécutifs. — Comment,
alors, demanda Cybèle, vivront les étrangers dont tu
parlais ? » Et lui : « Dans un logement que leur a fait
préparer le nouveau prêtre, Thyamis, non loin d'ici et
hors du temple; tiens, regarde, les voici qui sortent
pour obéir à la loi et qui sont en train de quitter les lieux
consacrés. » Cybèle sauta sur l'occasion et en profita
pour commencer à tendre ses pièges. « Alors, dit-elle,
sacristain cher aux dieux, l'occasion se présente de rendre
service à ces étrangers, et à moi-même, ou plutôt à
Arsacé, la soeur du Grand Roi; tu sais qu'elle aime les
Grecs et qu'elle et très accueillante pour les hôtes.
Dis donc à ces jeunes gens que, sur l'ordre de Thyamis,
c'est chez nous qu'on leur a préparé un logement. »
Le sacristain y consentit, car il ne soupçonnait rien des
mauvais desseins de Cybèle, mais il s'imaginait rendre
service aux étrangers en les introduisant à la cour du
satrape et, en même temps, à ceux qui lui faisaient cette
prière, et cela, sans causer aucun mal à qui que ce fût, et
sans danger pour lui-même. Donc lorsqu'il vit approcher
Théagène et sa compagne, tristes et en larmes, le sacristain
leur dit : « Ce que vous faites est interdit, et absolument
défendu par les traditions, et pourtant on vous
en a averti : l'on ne doit pas se lamenter ni pleurer sur
la mort d'un prêtre; il faut l'accompagner au milieu de
la joie et des bénédictions, en se disant qu'il a en partage
un sort meilleur et qu'il compte désormais au nombre des
êtres divins : c'est ce que prescrit notre tradition sacrée;
mais, au reste, vous êtes excusables, car vous venez de
perdre, ainsi que vous le dites, votre père, votre protecteur
et votre seul espoir. Mais il ne faut pas vous
désespérer, car Thyamis, apparemment, n'a pas seulement
hérité de son sacerdoce, mais aussi de sa bienveillance
envers vous. Il a en effet commencé par ordonner
que l'on s'occupe de vous; on vous a préparé un logement
magnifique, tel que pourrait en souhaiter l'un des
riches habitants du pays, et non des étrangers qui, pour
le moment, semblent n'être pas fort prospères. Suivez
cette femme (dit-il en leur montrant Cybèle), considérez-la
comme votre mère à tous deux; elle vous
conduira; obéissez-lui. »
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