HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre VII

Chapitre 12

  Chapitre 12

[7,12] Ταῦτα ἐκεῖνος μὲν ἔλεγεν ἐποίουν δὲ οἱ περὶ τὸν Θεαγένην, τὸ μέν τι πρὸς τῶν παρ´ ἐλπίδα προσπεπτωκότων βεβυθισμένοι τὴν διάνοιαν τὸ δὲ ἀγαπῶντες ὅπου δὴ τὸ παρὸν καταγωγῆς τε καὶ καταφυγῆς τυχεῖν, φυλαξάμενοι ἄν, ὡς τὸ εἰκός, εἰ τὸ τραγικὸν τῆς οἰκήσεως καὶ ὑπέρογκον καὶ πρὸς κακοῦ γενησόμενον αὐτοῖς ὑπείδοντο. Νυνὶ δὲ τὰ κατ´ αὐτοὺς ἀθλοθετοῦσα τύχη πρὸς ὀλίγων ὡρῶν μέρος ἀναπαύσασα καὶ εἰς χαρὰν ἐφήμερον ἀνεῖσα, παραχρῆμα τὰ λυποῦντα ἐπισυνῆπτε καὶ δεσμώτας ὥσπερ αὐθαιρέτους τῇ πολεμίᾳ προσῆγε, δι´ ὀνόματος φιλανθρώπου ξενίας νέους καὶ ξένους καὶ ἀπείρους τοῦ μέλλοντος αἰχμαλωτίζουσα· οὕτως ἄρα πλανήτης βίος οἷον τυφλότητα τὴν ἄγνοιαν ἐπιβάλλει τοῖς ξενιτεύουσιν. Οὗτοι γοῦν ἐπειδὴ τάχιστα παρῆλθον εἰς τὰ σατραπεῖα προπυλαίοις τε ἐντυχόντες ὑπερόγκοις καὶ πλέον κατὰ ἰδιωτικὴν οἴκησιν ἐξηρμένοις φαντασίας τε δορυφόρων καὶ κόμπου τῆς ἄλλης θεραπείας ἐμπεπλησμένοις, ἐθαύμαζον μὲν καὶ διεταράττοντο τῆς παρούσης κατ´ αὐτοὺς τύχης τὴν οἴκησιν ὑπερέχουσαν ὁρῶντες· εἵποντο δ´ οὖν τῇ Κυβέλῃ πολλὰ προτρεπομένῃ καὶ θαρσεῖν παρακελευομένῃ καὶ τεκνία συνεχῶς καὶ φιλτάτους ἀνακαλούσῃ καὶ ὡς εὐθύμους χρὴ προσδοκᾶν τὰ διαδεξόμενα παρεγγυώσῃ. Καὶ τέλος ἐπειδήπερ αὐτοὺς εἰς τὸ δωμάτιον οὗ κατήγετο πρεσβῦτις ἀνακεχωρηκός πως καὶ ἰδιάζον ἐγκατέστησε, μεταστησαμένη τοὺς παρόντας καὶ μόνη παρακαθισαμένη « τέκνα» ἔλεγε «τῆς μὲν κατειληφυίας ὑμᾶς κατηφείας τὸ παρὸν τὴν αἰτίαν ἔγνων καὶ ὡς προφήτης ὑμᾶς Καλάσιρις τελευτήσας λελύπηκεν, ἐν πατρὸς ὑμῖν χώρᾳ γεγονώς· δίκαια δ´ ἂν ποιοῖτε καὶ οἵτινες πόθεν ἔστε λέγοντες. Ὅτι μὲν γὰρ Ἕλληνες καὶ τοῦτο ἔγνων καὶ ὅτι τῶν εὖ γεγονότων πάρεστι τοῖς ὁρωμένοις τεκμαίρεσθαι, βλέμμα γὰρ οὕτω λαμπρὸν καὶ εὐσχήμων ὄψις ἅμα καὶ ἐπέραστος εὐγενείας ἔμφασιν παρίστησιν. Ἀλλὰ τῆς ποίας Ἑλλάδος πόλεως τίνος καὶ τίνες ὄντες ὅπως δεῦρο πλανηθέντες ἀφίκεσθε βουλομένῃ μοι μαθεῖν ὑπὲρ συνοίσοντος τοῦ ὑμετέρου κατείπατε, ὡς ἂν καὶ πρὸς δέσποιναν τὴν ἐμὴν Ἀρσάκην τὴν μεγάλου μὲν βασιλέως ἀδελφὴν Ὀροονδάτῃ δὲ τῷ μεγίστῳ σατραπῶν συνοικοῦσαν φιλέλληνά τε καὶ φίλαβρον καὶ ξένων εὐεργέτιν ἔχοιμι τὰ καθ´ ὑμᾶς ἐξαγγέλλειν, ὑπὲρ τοῦ καὶ μετὰ πλείονος ὑμᾶς καὶ τῆς χρεωστουμένης τιμῆς ὀφθῆναι. Ἐρεῖτε δὲ πρὸς γυναῖκα οὐ παντάπασιν ἀλλοτρίαν ὑμῖν· εἰμὶ γάρ τοι καὶ αὐτὴ τὸ γένος Ἑλληνὶς καὶ Λεσβία τὴν πόλιν, ὑπ´ αἰχμαλωσίας μὲν ἀχθεῖσα δεῦρο πράττουσα δὲ τῶν οἴκοι βέλτιον· εἰμὶ γάρ τοι τῇ δεσποίνῃ τὰ πάντα καὶ μόνον οὐκ ἀναπνεῖ με καὶ ὁρᾷ, καὶ νοῦς ἐκείνῃ καὶ ὦτα καὶ πάντα τυγχάνω, τοὺς καλοὺς αὐτῇ κἀγαθοὺς γνωρίζουσα ἀεὶ καὶ τὸ πιστὸν αὐτῇ διὰ πάντων ἀπορρήτων φυλάττουσαΤοῦ δὴ Θεαγένους τὰ εἰρημένα παρὰ τῆς Κυβέλης τοῖς πεπραγμένοις τῇ προτεραίᾳ παρὰ τῆς Ἀρσάκης παράλληλα καθ´ ἑαυτὸν ἀντεξετάζοντος, καὶ ὡς ἀτενὲς αὐτῷ καὶ ἰταμὸν συνεχές τε καὶ τῶν ἀπρεπεστέρων δηλωτικὸν προσέβλεπεν ἐννοοῦντος καὶ ἀγαθὸν οὐδὲν ἐπὶ τοῖς μέλλουσι καταμαντευομένου, μέλλοντός τε ἤδη τι λέγειν πρὸς τὴν πρεσβῦτιν, ἠρέμα προσκύψασα πρὸς τὸ οὖς Χαρίκλεια «Τῆς ἀδελφῆς» ἔφη «μέμνησο ἐφ´ οἷς ἂν λέγῃς[7,12] Voilà ce que dit le gardien, et Théagène et son amie obéirent, à la fois parce que le malheur imprévu qui les avait frappés avait engourdi leur esprit et aussi parce qu'ils étaient satisfaits d'avoir un endroit où se retirer tout de suite et se réfugier, mais ils s'en seraient naturellement bien gardés s'ils avaient pu prévoir le drame que leur réservait cette maison trop magnifique et qui ne devait leur apporter que le mal. Mais en réalité, la Fortune qui s'acharnait contre eux et qui, depuis quelques heures, leur avait laissé un peu de répit et permis de goûter une joie éphémère, se remit aussitôt à leur infliger de nouveaux chagrins et les conduisit, prisonniers, pour ainsi dire, volontaires, chez leur ennemie, qui allait, sous couleur de leur offrir une généreuse hospitalité, faire des jeunes étrangers sans défiance de véritables captifs. Tant il est vrai que la vie errante rend en quelque sorte aveugles, par suite de leur ignorance du pays, les hommes qui voyagent à l'étranger! Dès que Théagène et Chariclée arrivèrent au palais du satrape et se trouvèrent devant le magnifique porche d'entrée, plus élevé que celui d'une maison particulière et rempli d'un nombre incroyable de gardes et de serviteurs divers, ils furent étonnés de voir cette maison dont la splendeur était bien au-dessus de leur condition actuelle. Ils suivirent pourtant Cybèle, qui multipliait les exhortations et les invitait à se rassurer; elle ne cessait de les appeler ses petits enfants et ses chéris, et leur assurait qu'ils pouvaient attendre avec pleine confiance l'accueil qui leur était réservé. Enfin, lorsqu'elle les eut menés jusqu'à l'appartement qui était le sien, un peu à l'écart des autres, elle les fit entrer, renvoya les personnes présentes et, seule avec eux, s'assit et leur dit : « Mes enfants, je connais la cause de votre tristesse présente et je sais que c'est la mort du prêtre Calasiris qui vous rend tristes car il vous tenait lieu de père; mais vous devriez bien me dire qui vous êtes et de quel pays vous venez. Que vous êtes grecs, cela, je le sais, et, à vous voir, il est facile de deviner que vous êtes de bonne naissance : l'éclat de votre regard, la grâce de votre visage, votre charme prouvent votre noblesse. Mais de quelle partie de la Grèce, de quelle cité venez-vous? Qui êtes-vous, comment avez-vous fini par arriver jusqu'ici? Je voudrais l'apprendre; dites-le moi, dans votre propre intérêt, pour que je puisse donner quelques renseignements sur vous à ma maîtresse, Arsacé, la soeur du Grand Roi et la femme d'Oroondatès, le plus élevé de tous les satrapes; elle aime les Grecs, elle est bonne, elle se plaît à rendre service à ses hôtes. Ce que je lui dirai de vous fera qu'elle aura pour vous plus de considération, et autant d'égards que vous le méritez. Et vous aurez pour vous écouter une femme qui n'est pas tout à fait une étrangère pour vous. Car je suis, moi aussi, de race grecque; mon pays est Lesbos; j'ai été emmenée jusqu'ici comme captive, et j'y vis plus heureuse que chez moi, car je suis tout pour ma maîtresse, c'est tout juste si elle ne respire et ne voit pas que par moi; je suis son esprit, ses oreilles, son tout; c'est moi qui lui fais connaître, chaque fois, les gens distingués, et je garde fidèlement tous ses secrets. » Théagène rapprocha en lui-même ce que disait Cybèle de l'attitude qu'Arsacé avait eue la veille, il se rappela ses regards insistants, impudents, qui révélaient si bien ses désirs inconvenants, et il n'augura rien de bon de l'avenir. Au moment où il allait répondre à la vieille, Chariclée se pencha vers son oreille et murmura : « Souviens-toi de ta soeur, dans ce que tu diras ! »


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Dernière mise à jour : 8/03/2007