[7,24] Εἰσῆλθεν ὁ Ἀχαιμένης καὶ πάντα διελθούσης
τῆς πρεσβύτιδος ἐπώμοσεν ἡ Ἀρσάκη παρέξειν τὸν γάμον
τῆς ἀδελφῆς Θεαγένους. Ὁ δὲ Ἀχαιμένης «Δέσποινα» ἔφη
«πεπαύσθω λοιπὸν Θεαγένης, δοῦλος ὤν, {καὶ} θρυπτόμενος
κατὰ δεσποίνης ἰδίας.» «Καὶ πῶς τοῦτο λέγεις;»
ἐρωτώσης ἅπαντα ἐξηγόρευεν· ὡς πολέμου νόμῳ ληφθείη
καὶ γένοιτο αἰχμάλωτος ὁ Θεαγένης, ὡς Μιτράνης
ἐκπέμψειεν αὐτὸν πρὸς Ὀροονδάτην ἀναπεμφθησόμενον
βασιλεῖ τῷ μεγάλῳ, ὡς αὐτὸς ἵνα ἄγοι παραλαβὼν ἀπολέσειεν
ἔφοδον Βησσαέων καὶ Θυάμιδος κατατολμησάντων,
ὡς μόλις αὐτὸς διαδράσειε καὶ ἐπὶ πᾶσι τὸ γράμμα τὸ
Μιτράνου πρὸς Ὀροονδάτην προηυτρεπισμένος ἐπεδείκνυε
τῇ Ἀρσάκῃ, καὶ εἰ προσδέοιτο καὶ ἑτέρων ἀποδείξεων
ἕξειν μαρτυροῦντα καὶ τὸν Θύαμιν. Ἀνέπνει πρὸς
ταῦτα ἡ Ἀρσάκη· καὶ οὐδὲν ὅσον μελλήσασα πρόεισί τε
τοῦ θαλάμου καὶ εἰς τὸν οἶκον οὗ προκαθημένη χρηματίζειν
εἰώθει παρελθοῦσα ἄγεσθαι τὸν Θεαγένην ἐκέλευσεν.
Ἐπεὶ δὲ ἤχθη ἐπηρώτα εἰ γνωρίζει τὸν Ἀχαιμένην, ἑστῶτα
πλησίον ἐπιδεικνύουσα· τοῦ δὲ φήσαντος «Οὔκουν καὶ αἰχμάλωτον
ἦγέ σε παραλαβών;» αὖθις ἠρώτα.
Συμφήσαντος δὲ καὶ τοῦτο τοῦ Θεαγένους «Δοῦλος τοίνυν
ἡμέτερος ὢν ἴσθι· καὶ σὺ μὲν πράξεις τὰ τῶν οἰκετῶν, τοῖς
ἡμετέροις νεύμασι καὶ ἄκων ἑπόμενος, ἀδελφὴν δὲ τὴν σὴν
Ἀχαιμένει τῷδε πρὸς γάμον κατεγγυῶ τὰ πρῶτα φερομένῳ
παρ´ ἡμῖν τῆς τε μητρὸς ἕνεκεν καὶ τῆς ἄλλης αὐτοῦ
περὶ ἡμᾶς εὐνοίας, ὑπερθεμένη τοσοῦτον ὅσον ἡμέραν
προορίσαι καὶ τὰ πρὸς τὴν εὐωχίαν λαμπρότερον εὐτρεπισθῆναι.»
Ὁ δὲ Θεαγένης ἐβέβλητο μὲν ὡς ὑπὸ
τρώσεως τῶν λόγων· ἔγνω δ´ οὖν μὴ ὁμόσε χωρεῖν ἀλλὰ
καθάπερ θηρίου τὴν ὁρμὴν ἐκκλῖναι καὶ «Ὦ δέσποινα»
ἔλεγε «θεοῖς χάρις ὅτι εὐγενείας τὰ πρῶτα ὄντες ταῦτα
γοῦν ὡς ἐν δυστυχήμασιν εὐπραγοῦμεν, τὸ μὴ ἄλλοις σοὶ
δὲ δουλεύειν ἣ καὶ ἀλλοτρίους εἶναι δοκοῦντας καὶ ξένους
οὕτως ἡμέρως τε καὶ φιλοφρόνως ἑώρας. Ἀδελφῆς δὲ
τῆς ἐμῆς ἕνεκεν, αἰχμαλώτου μὲν οὐκ οὔσης οὐδὲ διὰ
τοῦτο δούλης αἱρουμένης δέ σε θεραπεύειν καὶ κεκλῆσθαι
τὸ σοὶ καθ´ ἡδονήν, βουλευσαμένη πρᾶττε τοῦθ´ ὅπερ ἂν
ἔχειν ὀρθῶς δοκιμάζῃς.» Ἡ δὲ Ἀρσάκη «Κατατετάχθω»
ἔφη «ἐν τοῖς τραπεζοκόμοις καὶ οἰνοχοεῖν πρὸς Ἀχαιμένους
ἐκδιδασκέσθω, πρὸς τὴν βασιλικὴν διακονίαν πόρρωθεν
προεθιζόμενος.»
| [7,24] Achaeménès entra, et, lorsque la vieille l'eut mise
au courant, Arsacé jura qu'elle lui donnerait en mariage
la soeur de Théagène. Alors Achaeménès : « Maîtresse,
dit-il, qu'à l'avenir Théagène cesse de faire des façons
avec sa maîtresse. — Que veux-tu dire par là? » lui
demanda-t-elle; alors, il lui raconta tout, comment
Théagène avait été fait prisonnier selon la loi de la guerre
et qu'il avait la condition de prisonnier, comment Mitranès
l'avait fait envoyer sous escorte à Oroondatès pour
qu'il l'expédie ensuite au Grand Roi, comment lui-même
avait reçu mission de l'accompagner mais l'avait
perdu lorsque les gens de Bessa et Thyamis avaient eu
l'audace de les attaquer, comment il avait eu lui-même
toutes les peines du monde à s'échapper et, par-dessus
le marché, il montra à Arsacé la lettre de Mitranès à
Oroondatès, qu'il avait eu soin d'apporter et proposa,
s'il fallait encore d'autres preuves, de demander son
témoignage à Thyamis. A ce récit, Arsacé respira; sans
perdre un intrant, elle sortit de sa chambre, se rendit
dans la salle où elle avait coutume de donner ses
audiences du haut de son trône et ordonna de faire
comparaître Théagène. Lorsqu'on l'eut amené, elle lui
demanda s'il connaissait Achaeménès, qu'elle lui montra,
debout auprès d'elle; il dit que oui. « N'en-il pas vrai
aussi qu'on t'avait confié à lui pour qu'il t'escorte,
comme prisonnier de guerre? » demanda-t-elle encore.
Théagène convint que cela aussi était exact. « Sache
donc que tu es notre esclave; tu auras à accomplir les
besognes d'un serviteur et à obéir, bon gré mal gré, a
nos moindres signes; quant à ta soeur, je la promets a
Achaeménès, que voici, pour qu'il l'épouse; c'est un
personnage qui occupe le premier rang dans notre maison,
aussi bien par égard pour sa mère qu'à cause de son
dévouement pour nous; la cérémonie aura lieu aussitôt
que l'on aura pu fixer un jour et faire les préparatifs
nécessaires pour que la fête soit brillante." Théagène
ressentit ces paroles comme une blessure; pourtant, il
crut bon de ne pas résister et d'esquiver cette attaque,
pareille à celle d'une bête fauve. « Maîtresse, dit-il,
grâce aux dieux, nous qui sommes de haute noblesse,
nous avons, dans notre malheur, cette consolation de
n'être esclave de personne d'autre que toi, qui nous
as traités avec tant de douceur et de bonté lorsque tu
croyais que nous n'étions que des étrangers et des hôtes.
Quant à ma soeur, qui, elle, n'est pas une prisonnière, et,
par conséquent, n'en pas ton esclave, elle acceptera
pourtant de se mettre à ton service et la condition que
tu voudras bien lui donner; réfléchis et agis donc comme
bon te semblera. » Alors Arsacé reprit : « Qu'il soit
placé parmi les serviteurs de la table et qu'il apprenne
avec Achaeménès la fonction d'échanson; il s'habituera
ainsi de loin au service du roi. »
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