[7,23] Λαβοῦσα δὴ αὐτὸν καὶ εἴς τι μέρος τοῦ
παραδείσου χωρισθεῖσα «Ἄλλῳ μὲν οὐκ ἄν» ἔφη «ἐξεῖπον
τὰ ἐμαυτῆς τε καὶ δεσποίνης κακά· ἐπεὶ δὲ ἐκείνη
τε ἐν τῷ παντὶ σαλεύει κἀγὼ τὸν περὶ τοῦ ζῆν προσδοκῶ
κίνδυνον, οἶδα γὰρ ὡς ἡ Ἀρσάκης ἀνία καὶ μανία εἰς ἐμὲ
ἀποσκήψει, λέγειν ἀναγκάζομαι εἰ δή τινα καὶ ἐπικουρίαν
τῇ γεννησάσῃ καὶ εἰς φῶς προαγαγούσῃ καὶ τουτοισὶ
ἐκθρεψαμένῃ σε τοῖς μαζοῖς ἐπινοήσειας. Ἐρᾷ τοῦ
νέου τοῦ παρ´ ἡμῖν ἡ δέσποινα καὶ ἐρᾷ οὐ φορητόν τινα
οὐδὲ νενομισμένον ἀλλὰ ἀνίατον ἔρωτα καὶ ὃν εἰς δεῦρο
κατορθώσειν ἐγώ τε κἀκείνη μάτην ἠπατώμεθα. Καὶ αὗται
ἦσαν αἱ πολλαὶ φιλοφροσύναι καὶ ποικίλαι δεξιώσεις αἱ
περὶ τοὺς ξένους. Ἐπεὶ δὲ εὐήθης τις καὶ θρασὺς
καὶ ἀπηνὴς ὢν ὁ νεανίας ἀπεῖπε τὰ πρὸς ἡμᾶς, οὐδὲ
ἐκείνην οἶδα βιωσομένην καὶ ἐμαυτὴν ἀναιρησομένην ὡς
χλευάσασαν ταῖς ἐπαγγελίαις καὶ διαψευσαμένην. Ταῦτα
ἔστιν, ὦ παῖ, καὶ εἰ μὲν ἔχεις τι βοηθεῖν σύμπραττε· εἰ δὲ
μή, τελευτήσασαν τὴν μητέρα κήδευε.» Καὶ ὃς
«Μισθὸς δέ μοι τίς ἔσται» ἔφη «ὦ μῆτερ; οὐ γάρ μοι
καιρὸς θρύπτεσθαι πρός σε οὐδὲ ἐκ περιόδων οὐδὲ κυκλούμενον
τοῖς λόγοις τὴν βοήθειαν ἐπαγγέλλεσθαι πρὸς οὕτως
ἀγωνιῶσαν καὶ ἐγγὺς λειποψυχοῦσαν.» «Πᾶν ὅ τι βούλει»
ἔφη «προσδόκα» ἡ Κυβέλη. «Ἀρχιοινοχόον μὲν γάρ σε
καὶ νῦν εἰς ἐμὴν τιμὴν πεποίηται· εἰ δέ τι μεῖζον ἀξίωμα
περινοεῖς, ἀπάγγελλε· πλούτου γὰρ οὐδὲ ἀριθμὸς ἔσται ὅσον
ἂν κομίσαιο, σωτὴρ τῆς ἀθλίας γενόμενος.» «Πάλαι
ταῦτα» ἔφη «δι´ ὑποψίας ἔχων, ὦ μῆτερ, ἐγὼ καὶ συνιεὶς
ἐσιώπων, τὸ μέλλον ἀπεκδεχόμενος. Ἀλλ´ οὐδὲ ἀξιώματος
οὐδὲ πλούτου μεταποιοῦμαι· τὴν δὲ κόρην τὴν ἀδελφὴν
λεγομένην τοῦ Θεαγένους εἴ μοι πρὸς γάμον ἐκδοίη, πάντα
αὐτῇ τὰ κατὰ γνώμην πεπράξεται· ἐρῶ δέ, ὦ μῆτερ, τῆς
κόρης οὐχὶ μετρίως, ὥστε ἐκ τῶν ἰδίων γινώσκουσα τὸ
πάθος ἡ δέσποινα καὶ ὅσον τι καὶ οἷόν ἐστι δικαίως ἂν
καὶ αὐτὴ συμπράττοι τῷ ταὐτὰ νοσοῦντι, καὶ ἄλλως τοσοῦτον
κατόρθωμα ἐπαγγελλομένῳ.» «Μηδὲν ἀμφίβαλλε»
εἶπεν ἡ Κυβέλη· «ἥ τε γὰρ δέσποινα δώσει τὴν
χάριν ἀνενδοιάστως εὐεργέτῃ σοι καὶ σωτῆρι γεγενημένῳ
καὶ ἄλλως τάχα ἂν καὶ καθ´ ἑαυτοὺς πείσαιμεν τὴν κόρην.
Ἀλλὰ τίς ὁ τρόπος εἰπὲ τῆς βοηθείας;» «Οὐκ ἂν εἴποιμι»
ἔφη, «πρὶν ὅρκοις ἐμπεδωθῆναί μοι τὴν ἐπαγγελίαν παρὰ
τῆς δεσποίνης. Σὺ δὲ μὴ ἀποπειραθῇς τὴν ἀρχὴν τῆς
κόρης, ὁρῶ γάρ πως κἀκείνην ἄνω τε καὶ μέγα φρονοῦσαν,
μὴ καὶ λάθῃς τὸ πρᾶγμα διαστρέφουσα.» «Πάντα
γενήσεται» εἰποῦσα εἰσέδραμεν εἰς τὸν θάλαμον ὡς τὴν
Ἀρσάκην καὶ προσπεσοῦσα τοῖς γόνασιν «Εὔθυμος ἔσο»
ἔφη· «πάντα σοι θεῶν βουλήσει κατορθοῦται· τὸν παῖδα
μόνον τὸν ἐμὸν Ἀχαιμένην εἰσκληθῆναι πρόσταξον.»
«Εἰσκεκλήσθω» εἶπεν ἡ Ἀρσάκη «εἰ μή τί με πάλιν
ἀπατᾶν μέλλεις.»
| [7,23] Elle finit par le prendre par le bras et l'entraîner,
à l'écart, dans un coin du parc. « A quelqu'un d'autre,
commença-t-elle, je n'aurais jamais dit mes ennuis et
ceux de la maîtresse; mais elle est complètement bouleversée
et je m'attends moi-même à risquer la mort, car
je ais que le chagrin d'Arsacé et sa fureur retomberont
sur moi ; il me faut donc absolument parler, car, peut-être
peux-tu trouver un moyen de secourir ta mère, qui
t'a donné le jour et qui t'a nourri de ces mamelles-ci.
La maîtresse est amoureuse du jeune homme qui est
chez nous; elle l'aime, non pas d'un amour supportable
et ordinaire, mais d'un amour incurable, que nous espérions
jusqu'ici elle et moi pouvoir satisfaire, mais nous
nous trompions. C'était la raison des innombrables
bontés et des prévenances de toute sorte que l'on avait
pour ces étrangers. Mais maintenant que ce nigaud,
cet insolent, ce barbare a repoussé nos avances, je sais
qu'elle ne survivra pas et qu'elle me fera mourir moi-même
pour l'avoir trompée par de fausses promesses et
lui avoir menti. Voilà ce qu'il y a, mon fils; si tu peux
m'aider, viens à mon secours; sinon, enterre ta mère
lorsqu'elle n'y sera plus. » Alors lui : « Et quelle sera
ma récompense, mère? dit-il, car ce n'est pas le moment
de faire des façons avec toi, de prendre des détours et de
te tenir des propos tortueux pour te promettre mon
aide alors que tu es dans une telle angoisse et sur le
point de rendre l'âme. — Tout ce que tu voudras,
dit-elle, sois-en sûr. Elle vient de te faire grand échanson,
par égard pour moi; si tu convoites quelque plus
grande distinction, dis-le moi; de l'argent, tu en auras
sans compter, si tu sauves cette malheureuse. — Il y a
longtemps, dit-il, que je soupçonne la chose, mère; j'avais
compris, mais je me taisais, attendant la suite. Non, je
ne réclame ni honneurs ni argent; ce que je veux c'est cette
jeune fille, que l'on dit la sœur de Théagène; que la maîtresse
me la donne en mariage, et elle aura tout ce qu'elle
désire. Je suis amoureux de cette fille, mère, amoureux
fou, et il est juste que la maîtresse, qui sait, par sa propre
expérience, ce qu'est la passion, vienne au secours autant
qu'elle pourra d'un homme qui souffre de la même maladie
qu'elle, et qui, de plus, lui promet d'obtenir ce qu'elle
désire tant. — N'aie aucun doute, dit Cybèle, la maîtresse
aura certainement de la reconnaissance pour son bienfaiteur
et son sauveur; d'ailleurs, peut-être parviendrons-nous
nous-mêmes à persuader la jeune fille. Mais
de quelle manière prétends-tu l'aider? — Je ne le dirai
pas, répondit-il, avant que la maîtresse ne se soit engagée
sous serment à me donner la jeune fille. Quant à
toi, ne commence pas à pressentir la jeune fille toi-même,
car je vois qu'elle est quelque peu hautaine et
fière, et j'aurais peur que, sans le vouloir, tu compromettes
la chose — Entendu, répondit-elle, et elle courut
dans la chambre trouver Arsacé; elle se jeta à ses genoux
et dit : « Courage, tout va s'arranger pour toi, grâce
aux dieux; fais seulement appeler mon fils Achaeménès.
— Qu'on l'appelle, répondit Arsacé, à moins que tu ne
veuilles encore une fois me tromper. »
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