HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre VII

Chapitre 20

  Chapitre 20

[7,20] Καὶ πέμπτης που λοιπὸν καὶ ἕκτης ἡμέρας παρῳχηκυίας ἤδη καὶ τὴν Χαρίκλειαν τῆς Ἀρσάκης ἅπαξ που καὶ δεύτερον προσκεκλημένης καὶ εἰς τὸ τῷ Θεαγένει κεχαρισμένον μετὰ τιμῆς καὶ φιλοφροσύνης ἑωρακυίας ἀναγκάζεται καὶ λευκότερον διαλεχθῆναι τῷ Θεαγένει καὶ τὸν ἔρωτα ἀπαρακαλύπτως ἐξηγόρευε, πολλὰ καὶ μυρία ἀγαθὰ συγκατατιθεμένῳ διεγγυωμένη καὶ «Τίς ἀτολμία;» προστιθεῖσα «τί δὲ τὸ ἀναφρόδιτον; νέος οὕτω καὶ καλὸς καὶ ἀκμαῖος γυναῖκα ὁμοίαν καὶ προστετηκυῖαν ἀπωθεῖται καὶ οὐχ ἅρπαγμα οὐδὲ ἕρμαιον ποιεῖται τὸ πρᾶγμα δέους μὲν οὐδενὸς ἐπόντος τῇ πράξει μήτε τἀνδρὸς παρόντος κἀμοῦ τῆς θρεψαμένης καὶ πάντα ἀπόρρητα διὰ χειρὸς ἐχούσης τὴν ὁμιλίαν διακονούσης, μήτε σοί τινος ἐπόντος κωλύματος, οὐ νύμφης οὐ γαμετῆς παρούσης. Καίτοι καὶ τούτων ὑπερεῖδον πολλοὶ πολλάκις ὅσοι δὴ νοῦν ἔχοντες τοὺς μὲν οἰκείους ἔγνωσαν οὐδὲν ἐκ τούτου καταβλάψειν αὑτοὺς δὲ ὠφελήσειν κτήσεως χρημάτων προσγενομένης καὶ τῶν καθ´ ἡδονὴν ἀπολαύσεωνΤελευτῶσα δὲ καὶ ἀπειλήν τινα κατεμίγνυ τοῖς λεγομένοις «Αἱ χρησταὶ» λέγουσα «καὶ φιλόνεοι γυναῖκες ἀμείλικτοι γίνονται καὶ βαρυμήνιδες ἀποτυγχάνουσαι καὶ τοὺς ὑπερόπτας ὡς ὑβριστὰς εἰκότως ἀμύνονται. Ταύτην δὲ ὅτι καὶ Περσὶς τὸ γένος ἐννόει καὶ ὡς βασίλειον αἷμα - τοῦτο δὴ τὸ τῆς σῆς προσρήσεως - καὶ ὡς πολλὴν ἐξουσίαν καὶ δύναμιν περιβέβληται, ὑφ´ ἧς αὐτῇ καὶ τιμῆσαι τὸν εὔνουν καὶ κολάσαι τὸν ἐναντιούμενον ἐπ´ ἀδείας, σὺ δὲ καὶ ξένος καὶ ἔρημος καὶ προστησόμενος οὐδείς. Φεῖσαι τὸ μέρος καὶ σαυτοῦ φεῖσαι κἀκείνης· ἀξία δέ ἐστι παρὰ σοῦ φειδοῦς, εἰς τἄδικα διὰ τὸν σὸν πόθον οὕτως ἐκμεμηνυῖα. Εὐλαβήθητι καὶ μῆνιν ἐρωτικὴν φύλαξαι καὶ τὸ ἐκ τῆς ὑπεροψίας νεμεσητόν· πολλοὺς οἶδα μεταμεληθέντας, πεῖραν ἔχω σοῦ μᾶλλον τῶν Ἀφροδίτης, πολιὰ θρὶξ ἣν ὁρᾷς αὕτη πολλοῖς τοιούτοις ἐνήθλησεν ἀλλ´ οὕτως ἄτεγκτον καὶ ἀνήμερον οὐκ ἔγνωκαΚαὶ ἀποστρέψασα τὸν λόγον πρὸς τὴν Χαρίκλειαν, ὑπ´ ἀνάγκης γὰρ κἀκείνης εἰς ἐπήκοον ἀπεθάρσησε τὰ τοιαῦτα διαλέγεσθαι, «Συμπαρακάλεσον» ἔφη « θύγατερ, καὶ σὺ τὸν οὐκ οἶδ´ ὅντινα προσείπω προσηκόντως ἀδελφόν σου τοῦτον. Συνοίσει καὶ σοὶ τὸ πρᾶγμα· οὐκ ἔλαττον ἀγαπηθήσῃ, πλέον τιμηθήσῃ· πλουτήσεις εἰς κόρον, γάμου σοι προνοήσει λαμπροῦ. Ζηλωτὰ δὲ ταῦτα καὶ εὖ πράττουσι, μή τί γε δὴ ξένοις καὶ ἐν ἐνδείᾳ τὸ παρὸν ἐξεταζομένοις[7,20] Cinq jours, puis six, s'étaient écoulés déjà et Arsacé avait reçu Chariclée une première fois, puis une seconde et, pour faire plaisir à Théagène, l'avait traitée avec égards et beaucoup de bienveillance : alors, Cybèle contrainte de parler clairement à Théagène, lui déclara sans ambages l'amour d'Arsacé et lui promit, s'il se montrait complaisant, quantité d'avantages. Elle ajouta Qu'est-ce que c'est que cette timidité? Qu'est-ce que c'est que cette peur de l'amour? Si jeune, si beau, dans la force de l'âge, refuser une femme digne de lui, et qui s'offre? Ne pas sauter sur une affaire aussi inespérée, aussi belle, et qui ne comporte aucun risque, puisque le mari n'est pas là et que c'est moi, la nourrice, moi qui détiens tous les secrets, qui ménage ce rendez-vous. De ton côté, il n'existe aucun empêchement, car tu n'as ni fiancée ni femme. D'ailleurs, bien souvent, il y en a eu beaucoup qui n'ont pas été arrêtés par cela, tous ceux qui étaient intelligents, et qui avaient compris qu'ils ne feraient aucun tort aux leurs et qu'ils en tireraient, pour eux-mêmes, de l'argent, en même temps que du plaisir. » Finalement, elle mêla une menace à ses paroles : « Les grandes dames, qui aiment les jeunes gens, deviennent amères et vindicatives quand elles essuient un refus et, c'est bien naturel, punissent ceux qui les méprisent de l'injure qu'ils leur font. Songe que cette femme est perse et de sang royal — tu l'as reconnu toi-même en la saluant — qu'elle a autour d'elle de grands moyens et beaucoup de puissance, qui lui permettent aussi bien de te récompenser, si tu es gentil avec elle, que de te punir si tu lui résistes, et elle ne risque rien. Toi, au contraire, tu es étranger, sans amis ni personne pour te protéger. Epargne-toi toi-même, en ce qui te concerne, et épargne-la aussi elle; elle mérite que tu sois bon avec elle, car sa faute provient de la folle passion que tu lui inspires. Prends bien garde au ressentiment d'une amoureuse, attention à la colère d'une femme méprisée! J'en connais beaucoup qui s'en sont repentis, car j'ai plus d'expérience que toi des choses d'Aphrodite; ces cheveux blancs que tu vois ont été mêlés à bien des luttes pareilles, mais d'homme aussi intraitable et aussi farouche, je n'en ai jamais vu. » Elle se tourna ensuite vers Chariclée, en présence de qui elle avait eu l'audace de tenir un pareil langage : « Aide-moi, ma fille, dit-elle, à décider ce garçon, que je ne sais comment nommer d'un nom qu'il mérite, et qui est ton frère. Tu profiteras toi-même de la chose; tu ne seras pas moins aimée, tu en auras davantage d'honneurs; tu auras de l'argent à satiété, et tu pourras songer à un brillant mariage. Tout cela serait fort enviable, même pour des gens prospères, et à plus forte raison pour des étrangers que leur dénuement oblige à vivre au jour le jour.


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Dernière mise à jour : 8/03/2007