[7,19] Καὶ ὅπως δεήσει τὴν ἔντευξιν ποιεῖσθαι καὶ
τὸν τρόπον τῆς προσηγορίας ὑφηγουμένοις καὶ ὡς ἔθος
προσκυνεῖν τοὺς εἰσιόντας οὐδὲν μὲν ἀπεκρίνατο· εἰσελθὼν
δὲ καὶ προκαθημένην ἐφ´ ὑψηλοῦ καταλαβὼν ἁλουργῷ μὲν
καὶ χρυσοπάστῳ τῇ ἐσθῆτι φαιδρυνομένην ὅρμων δὲ πολυτελείᾳ
καὶ τιάρας ἀξιώματι μεγαλαυχουμένην καὶ παντοίᾳ
κομμωτικῇ πρὸς τὸ ἁβρότερον ἐξηνθισμένην δορυφόρων τε
παρεστώτων καὶ τῶν ἐπὶ δόξης ἑκατέρωθεν προέδρων
παρακαθημένων, οὐκ ἔπτηξε τὸ φρόνημα, ἀλλ´, ὥσπερ
τῶν συγκειμένων αὐτῷ πρὸς τὴν Χαρίκλειαν ὑπὲρ τῆς
θεραπευτικῆς ὑποκρίσεως ἐπιλελησμένος, ἀντεξανέστη
πλέον εἰς μεγαλοφροσύνην πρὸς τὸ ἀλαζονικὸν τῆς Περσικῆς
θέας, καὶ οὔτε ὀκλάσας οὔτε προσκυνήσας ἀλλ´
ἀπ´ ὀρθῆς τῆς κεφαλῆς «Χαῖρε» ἔφη «βασίλειον αἷμα
Ἀρσάκη.» Τῶν δὲ παρόντων ἀγανακτούντων καὶ θροῦν τινα
ὅτι μὴ προσεκύνησε καταστασιαστικὸν τοῦ Θεαγένους ὡς
τολμηροῦ καὶ θρασέος ἀφιέντων, ἡ Ἀρσάκη μειδιάσασα
«Σύγγνωτε» εἶπεν «ὡς ἀπείρῳ καὶ ξένῳ καὶ τὸ ὅλον
Ἕλληνι καὶ τὴν ἐκεῖθεν ὑπεροψίαν καθ´ ἡμῶν νοσοῦντι.»
Καὶ ἅμα καὶ τῆς κεφαλῆς τὴν τιάραν ἀφεῖλε, πολλὰ τῶν
παρόντων κωλυόντων - τοῦ γὰρ ἀμείβεσθαι τὸν ἀσπασάμενον
σύμβολον τοῦτο πεποίηνται Πέρσαι - καὶ «Θάρσει,
ὦ ξένε» εἰποῦσα διὰ τοῦ ἑρμηνέως, συνιεῖσα γὰρ τὴν
Ἑλλάδα γλῶτταν οὐκ ἐφθέγγετο, «καὶ λέγε τίνος χρῄζεις,
ὡς οὐκ ἀποτευξόμενος» ἀπέπεμπε, νεύματι τοῦτο πρὸς
τοὺς εὐνούχους ἐπισημήνασα. Παρεπέμπετο δὴ μετὰ
δορυφορίας καὶ ὁ Ἀχαιμένης αὖθις θεασάμενος ἐγνώριζε
μὲν ἀκριβέστερον καὶ τῆς ἄγαν εἰς αὐτὸν τιμῆς τὴν αἰτίαν
ὑποπτεύων ἐθαύμαζεν, ἐσίγα δ´ οὖν ὅμως τὰ δεδογμένα
πράττων. Ἡ δὲ Ἀρσάκη τοὺς ἐν τέλει Περσῶν ἑστιάσασα,
δῆθεν μὲν ὡς συνήθως ἐκείνους τιμῶσα ἀληθέστερον
δὲ τὴν πρὸς Θεαγένην ἔντευξιν εὐωχίαν ἄγουσα, οὐ
μοίρας μόνον κατὰ τὸ εἰωθὸς τῶν ἐδεσμάτων τοῖς περὶ
τὸν Θεαγένην ἀπέστειλεν ἀλλὰ καὶ τάπητάς τινας καὶ
στρωμνὰς πεποικιλμένας Σιδωνίας τε καὶ Λυδίας ἔργα
χειρός. Συναπέστειλε δὲ καὶ ἀνδράποδα ὑπηρετησόμενα,
κόριον μὲν τῇ Χαρικλείᾳ παιδάριον δὲ τῷ Θεαγένει
τὸ μὲν γένος Ἰωνικὰ τὴν δὲ ἡλικίαν ἥβης ἐντός, πολλὰ
τὴν Κυβέλην παρακαλέσασα ἐπισπεύδειν καὶ ὡς ὅτι τάχιστα
διανύειν τὸν σκοπόν (οὐ γὰρ ἔτι φέρειν τὸ πάθος οἶδεν)
οὐδὲ αὐτὴν ἀνιεῖσαν ἀλλὰ παντοίως ἐκπεριιοῦσαν τὸν Θεαγένην.
Προδήλως μὲν γὰρ οὐκ ἐξέφαινε τὸ βούλημα
τῆς Ἀρσάκης κύκλῳ δὲ καὶ δι´ αἰνιγμάτων εἰς τὸ συνιέναι
προσβιβάζουσα καὶ τήν τε περὶ αὐτὸν φιλοφροσύνην τῆς
δεσποίνης μεγαλύνουσα καὶ τὸ κάλλος, οὐ τὸ φαινόμενον
μόνον ἀλλὰ καὶ τὸ ἐντὸς ἐσθῆτος, μετὰ τινῶν εὐλόγων
προφάσεων ὑπ´ ὄψιν ἄγουσα, καὶ τὸ ἦθος ὡς ἐράσμιός τε
καὶ εὐόμιλος καὶ χαίρουσα τοῖς ἁβροτέροις καὶ ἀγερωχοτέροις
τῶν νέων καὶ ὅλως ἀπόπειραν ἐν οἷς διεξῄει λαμβάνουσα
εἰ προστρέχει τοῖς ἐπαφροδίτοις. Καὶ ὁ Θεαγένης
τὸ μὲν τῆς φιλοφροσύνης καὶ ὡς φιλέλλην τὸ ἦθος
καὶ ὅσα τοιαῦτα συνεπῄνει καὶ χάριν ὡμολόγει, τὰ δὲ ἐπαγωγὰ
τῶν ἀτοπωτέρων ὡς ἂν μηδὲ συνιεὶς τὴν ἀρχὴν ἑκὼν
ὑπερέβαινε. Πνιγμὸς τοίνυν εἶχε τὴν γραῦν καὶ οἷον ἔλυζε
τὴν καρδίαν στοχαζομένη μὲν ὡς συνίησι τῆς προαγωγείας
ἀπαυθαδιαζόμενον δὲ καὶ διωθούμενον ὁρῶσα τὴν
πεῖραν. Καὶ τὴν Ἀρσάκην οὐκέτι φέρειν οἵα τε ἦν
δι´ ὄχλου γινομένην καὶ καρτερεῖν οὐκέτι δύνασθαι λέγουσαν
καὶ τὴν ἐπαγγελίαν ἀπαιτοῦσαν ἣν ἄλλοτε ἄλλαις
προφάσεσιν ὑπερετίθετο ἡ Κυβέλη, νῦν μὲν βουλόμενον
ἀποδειλιᾶν τὸν νεανίαν φάσκουσα νῦν δὲ ἀνωμαλίαν τινὰ
προσπεπτωκέναι πλαττομένη.
| [7,19] Comme ceux-ci lui donnaient des instructions
sur la manière de se présenter, la façon d'adresser la
parole à Arsacé, et ajoutaient que la coutume voulait
que l'on se prosternât en entrant, il ne fit aucune réponse.
Lorsqu'il entra, il la trouva assise sur un trône surélevé,
toute brillante dans un vêtement de pourpre brodé
d'or, somptueusement parée de riches bracelets et d'une
tiare précieuse, peinte et fardée avec toutes les ressources
de l'art pour lui donner un air plus voluptueux; des
gardes se tenaient autour d'elle et, de chaque côté de
son trône, étaient assis de grands seigneurs. Pourtant
Théagène ne fut pas ému, mais, semblant avoir oublié les
conseils que lui avait donnés Chariclée de feindre la
docilité, il se redressa encore plus, confirmé dans sa
fierté par tout ce qu'avait de vain la pompe que
déployaient les Perses et, sans s'incliner, sans se prosterner,
gardant la tête haute, il dit : « Salut, Arsacé, princesse
de sang royal! » Alors les assistants s'indignèrent
et murmurèrent que Théagène, en ne se prosternant
pas, s'était montré séditieux, qu'il était rempli d'audace
et d'orgueil; mais Arsacé sourit : « Pardonnez, dit-elle,
à son ignorance, il est étranger, il est grec et il a
la mauvaise habitude, que l'on a là-bas, de nous mépriser. »
En même temps, elle enleva la tiare de sur
sa tête, malgré les protestations des assistants — car c'est
le geste que font les Perses pour rendre un salut — et :
« N'aie pas peur, étranger », lui fit-elle dire par l'intermédiaire
d'un interprète, car elle comprenait le grec
mais ne le parlait pas, « si tu as besoin de quoi que ce
soit, dis-le moi, et tu l'obtiendras. » Puis elle le renvoya,
en faisant signe de la tête aux eunuques de l'accompagner.
Il sortit donc, entouré d'une escorte et Achaeménès,
en le voyant, le reconnut sans aucune erreur
possible; devant les honneurs considérables qu'on lui
rendait, il s'étonna, mais eut quelque soupçon du motif;
pourtant, il se tut, fidèle à sa résolution. Arsacé offrit
un banquet aux dignitaires perses, sous prétexte de les
honorer, comme le voulait la coutume, mais, en réalité,
pour fêter sa encontre avec Théagène. Elle ne se contenta
pas de faire porter à Théagène, comme d'ordinaire, une
part du festin; elle y ajouta des tapis et des couvertures
brodées de Sydon et de Lydie. Elle leur envoya aussi des
esclaves pour leur service : à Chariclée une jeune fille,
et un jeune garçon pour Théagène, tous deux de race
ionienne et n'ayant pas encore dépassé l'adolescence.
Et, pendant ce temps, elle ne cessait de presser Cybèle
d'aller vite et d'atteindre le but au plus tôt (car elle était
désormais incapable de maîtriser sa passion), elle la
priait de ne pas se relâcher, mais de harceler Théagène
par tous les moyens. Cybèle, toutefois, ne révélait pas
ouvertement à Théagène les intentions d'Arsacé; elle
s'efforçait de les lui faire comprendre indirectement,
et par des sous-entendus; elle exaltait les bonnes dispositions
de sa maîtresse envers lui, et ses charmes,
non seulement ceux que chacun pouvait voir, mais
aussi ceux que dissimulaient ses vêtements, et que, sous
quelque honnête prétexte, elle l'invitait à contempler,
et aussi son caractère, disant combien elle était avide
de bonne compagnie et à quel point elle aimait les jeunes
gens voluptueux et vigoureux; bref, elle essayait de se
rendre compte, dans tout ce qu'elle disait, s'il était porté
sur les plaisirs amoureux. Théagène, lui aussi, faisait
l'éloge de la bienveillance d'Arsacé, de ses bonnes
dispositions pour les Grecs, et ainsi de suite; il en exprimait
sa reconnaissance; quant aux propositions inconvenantes,
il faisait semblant de ne pas les avoir comprises
du tout et, à dessein, n'en disait rien. La vieille étouffait
et elle avait le coeur déchiré, car elle devinait bien qu'il
comprenait ses invites, mais elle se rendait compte
qu'il dédaignait et repoussait toutes ses avances. De
plus, Arsacé devenait insupportable, elle était toujours
sur son dos disant qu'elle ne pouvait plus attendre et
la sommait de tenir ses promesses; mais Cybèle lui
opposait tantôt un prétexte tantôt un autre, disant que
Théagène était consentant, mais qu'il avait peur, ou
bien elle racontait qu'il avait été victime de quelque
malaise soudain.
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