[7,17] Ἡ δὲ Κυβέλη πρὸς τοὺς νέους εἰσδραμοῦσα
ἴχνη τῶν θρήνων κατελάμβανε· πρὸς γὰρ τὸν ψόφον τῶν
θυρῶν ἀνοιγομένων κατέστελλον μὲν ἑαυτοὺς καὶ πρὸς τὸ
σύνηθες σχῆμα καὶ βλέμμα διαπλάττειν ἔσπευδον· οὐ μὴν
ἔλαθόν γε τὴν πρεσβῦτιν, τῶν δακρύων ἔτι τοῖς ὄμμασιν
ἐπιπλανωμένων. Ἀναβοήσασα οὖν «Ὦ γλυκύτατα
τέκνα» ἔλεγε, «τί ταῦτα ἀωρὶ θρηνεῖτε ἡνίκα προσήκει
χαίρειν, ἡνίκα εὐδαιμονίζειν ἑαυτοὺς τῆς δεξιᾶς τύχης,
Ἀρσάκης τὰ κάλλιστα καὶ τὰ κατ´ εὐχὰς ἐφ´ ὑμῖν διανοουμένης
καὶ ὀφθῆναί τε ὑμᾶς εἰς τὴν ἑξῆς ἐπινευσάσης
καὶ τὸ παρὸν πᾶσαν δεξίωσιν καὶ θεραπείαν ὑμῖν
ἀποκληρωσάσης; Ἀλλ´ ἀπορριπτέον μὲν ὑμῖν τοὺς ληρώδεις
τούτους καὶ μειρακιώδεις τῷ ὄντι θρήνους, ὥρα δὲ
καὶ ῥυθμίζειν ἑαυτοὺς εἴκειν τε καὶ ὑπηρετεῖσθαι τοῖς
Ἀρσάκης βουλήμασι.» Καὶ ὁ Θεαγένης «Μνήμη»
ἔφη «ὦ μῆτερ, τῆς Καλασίριδος τελευτῆς εἰς λύπην ἡμᾶς
ἀνεκίνησε καὶ τὸ πατρικὸν ἐκείνου περὶ ἡμᾶς βούλημα
ἀποβεβληκότας εἰς δάκρυα κατήγαγεν.» «Ὕθλοι» ἔφη
«ταῦτα - Καλάσιρις καὶ πατήρ τις προσποιητός, πρεσβύτης
τῇ κοινῇ φύσει καὶ τῷ χρόνῳ τῆς ἡλικίας εἴξας.
Πάντα σοι πάρεστι δι´ ἑνός, προστασία πλοῦτος τρυφὴ
καὶ ἀπόλαυσις τῆς ἐφ´ ἡλικίας ἀκμῆς, καὶ ἁπλῶς τύχην
σαυτοῦ νόμιζε καὶ προσκύνει τὴν Ἀρσάκην.
Μόνον ἐμοὶ πείθεσθε πῶς μὲν αὐτῇ προσιτέον καὶ ὀπτέον
ὅταν τοῦτο ἐπιτρέψῃ, πῶς δὲ χρηστέον καὶ ὑπουργητέον
ὅταν τι προστάττῃ· τὸ γὰρ φρόνημα, ὡς οἶσθα,
μέγα καὶ ὑπέρογκον καὶ βασίλειον νεότητι καὶ κάλλει
προσεξαιρόμενον καὶ ὑπεροφθῆναι εἴ τι κελεύοι μὴ ἀνεχόμενον.»
| [7,17] Cybèle, en entrant brusquement dans la pièce
où étaient les jeunes gens, aperçut les traces de leur
chagrin; sans doute, au bruit de la porte qu'on ouvrait,
ils s'étaient ressaisis et s'étaient hâtés de reprendre leur
aspect et leur expression habituels, mais ils n'avaient
pu échapper aux regards de la vieille, car leurs yeux
étaient encore pleins de larmes. Elle poussa de grands
cris : « O, mes chers petits, dit-elle, pourquoi pleurez-vous
ainsi hors de propos, alors que vous devriez être
joyeux, alors que vous devriez vous féliciter de votre
bonne fortune. Arsacé est dans les meilleures dispositions
à votre égard, et telles que vous pourriez les souhaiter;
elle consent à ce que vous lui soyez présentés dès demain;
pour le moment, elle veut que l'on vous entoure de
prévenances et de soins. Allons, chassez-moi ces pleurs
stupides et vraiment puérils; c'est le moment d'avoir
l'air soumis et d'obéir aux volontés d'Arsacé. » Alors
Théagène : « C'est, dit-il, ma mère, la pensée de la fin de
Calasiris qui a réveillé notre chagrin, et, en repensant
à sa bienveillance vraiment paternelle à notre égard, nous
n'avons pu retenir nos larmes. - Sornettes! dit-elle,
que cela! Calasiris n'était pas vraiment votre père, il
était vieux, il a cédé à la loi naturelle et à son grand âge.
Tout, maintenant, dépend pour toi d'une seule personne :
rang, richesse, luxe, et toutes les jouissances que comportent
ta beauté et ta jeunesse; bref, dis-toi qu'elle
est ton propre destin et incline-toi bien bas devant
Arsacé. Règle-toi seulement sur ce que je te dirai, sur la
façon de l'approcher et d'aller la voir, quand elle en
aura donné l'ordre, comment tu devras en user avec
elle et exécuter ce qu'elle pourra t'ordonner. Elle est,
tu le sais, d'un caractère fier, avec les sentiments élevés qui
conviennent à une reine, encore accrus par sa jeunesse
et sa beauté, et elle ne supporte pas qu'on ne tienne
pas compte de ses désirs. »
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