HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre VI

Chapitre 13

  Chapitre 13

[6,13] Τὸν πόλεμον δὲ ἔλεγεν ὧδε. «Ἤγετο ξένος νεανίας τις κάλλει τε καὶ μεγέθει διαφέρων ὡς Ὀροονδάτην τὸν μεγάλου βασιλέως ὕπαρχον εἰς τὴν Μέμφιν, ἀπέσταλτο δέ, οἶμαι, παρὰ Μιτράνου τοῦ φρουράρχου ληφθεὶς αἰχμάλωτος ὥς τι τῶν μεγίστων δῶρον ὡς φασί. Τοῦτον οἱ τῆς κώμης τῆς ἡμετέρας ταυτησί» δείξασα τὴν ἐχομένην «ἐπελθόντες ἀφείλοντο, γνωρίζειν εἴτ´ οὖν ἀληθεύοντες εἴτε καὶ πρόφασιν πλάσαντες. δὴ Μιτράνης ταῦτα πυθόμενος καὶ κατὰ τὸ εἰκὸς ἀγανακτήσας ἐπιστρατεύει τῇ κώμῃ δυσὶ ταύταις πρότερον ἡμέραις. Καὶ (ἔστι γὰρ μαχιμώτατον κώμη γένος, βίον ἀεὶ τὴν λῃστείαν πεποιημένοι καὶ θανάτου παντὸς ὑπερόπται καὶ πολλὰς δὴ διὰ τοῦτο πολλάκις ἄλλας τε κἀμὲ τὸ παρὸν ἀνδρῶν τε καὶ παίδων χηρώσαντες), ἐπειδὴ τὴν ἔφοδον ἐσομένην ἐτεκμήραντο προλοχίζουσί τέ τινας ἐνέδρας καὶ δεξάμενοι τοὺς ἐναντίους ἐπικρατέστεροι γίνονται, οἱ μὲν κατὰ στόμα ἐκ τοῦ εὐθέος μαχόμενοι οἱ δὲ κατόπιν ἐκ τῶν λόχων ἀπροφυλάκτοις σὺν βοῇ τοῖς Πέρσαις ἐπελθόντες. Καὶ πίπτει μὲν Μιτράνης ἐν πρώτοις μαχόμενος πίπτουσι δὲ σὺν αὐτῷ σχεδόν τι πάντες, οἷα δὴ κυκλωθέντες καὶ οὐδὲ φυγῆς τόπων εὐμοιρήσαντες, πίπτουσι δὲ καὶ τῶν ἡμετέρων ὀλίγοι· καὶ γίνεται τῶν ὀλίγων βαρείᾳ βουλήσει δαίμονος καὶ παῖς ἐμός, βέλει Περσικῷ πρὸς τὰ στέρνα, ὡς ὁρᾶτε, βληθείς· καὶ νῦν ἀθλία τὸν μὲν θρηνῶ κείμενον, τὸν δὲ ἔτι μοι μόνον παῖδα λειπόμενον ἔοικα θρηνήσειν, ἐκστρατεύσαντος κἀκείνου τῇ προτεραίᾳ μετὰ τῶν λοιπῶν ἐπὶ τὴν Μεμφιτῶν πόλινἘπυνθάνετο καὶ τὴν αἰτίαν τῆς ἐκστρατείας Καλάσιρις· καὶ γραῦς, ἀκηκοέναι παρὰ τοῦ λειπομένου παιδὸς προστιθεῖσα, ἔλεγε διότι στρατιώτας βασιλείους καὶ φρούραρχον μεγάλου βασιλέως ἀνελόντες ἐπὶ μὴ πεπραγμένοις καλῶς εἶδον ἐκεῖνο καλῶς, μὴ εἰς μικρὸν αὐτοῖς ἀλλ´ εἰς τὸν περὶ τῶν ὅλων κίνδυνον τὸ πρᾶγμα τελευτήσειν, Ὀροονδάτου τοῦ κατὰ τὴν Μέμφιν ὑπάρχου πλείστῃ τε χερὶ πεφραγμένου καὶ αὐτίκα, εἰ πύθοιτο, κατὰ πρώτην ἔφοδον σαγηνεύσοντος τὴν κώμην καὶ πανωλεθρίᾳ τῶν ἐνοικούντων τὴν δίκην εἰσπράξοντος. «Οἷα δὴ οὖν τὸν περὶ τῶν ὅλων ἀναρριπτοῦντες κίνδυνον, ἔγνωσαν μεγάλα τολμήματα μείζοσιν, εἰ δυνατόν, ἰάσασθαι καὶ φθῆναι τὴν Ὀροονδάτου παρασκευήν, ἀπροσδόκητοί τε ἐπεισπεσόντες προσανελεῖν κἀκεῖνον εἰ κατὰ τὴν Μέμφιν ὄντα καταλάβοιεν εἴπερ ἐκδημῶν τυγχάνοι, πολέμου τινὸς αὐτὸν ὡς φασὶν Αἰθιοπικοῦ τανῦν ἀπασχολοῦντος, ῥᾷόν τε τὴν πόλιν παραστήσασθαι τῶν ὑπερμαχομένων ἔρημον καὶ αὐτοί τε ἐκτὸς κινδύνου γενέσθαι τὸ παρὸν καὶ προσκατορθῶσαι τῷ Θυάμιδι λῃστάρχῳ τῷ σφῶν τὴν τῆς προφητείας ἱερωσύνην, οὐ κατὰ νόμον παρ´ ἀδελφοῦ νεωτέρου κατεχομένην, ἀνακομίσασθαι· εἴπερ καὶ ἀποτυγχάνειν συμβαίνοι, πολέμου γοῦν ἔργον μαχομένους γενέσθαι μηδὲ ἄλλως ἁλῶναι καὶ ταῖς Περσικαῖς αἰκίαις καὶ ὕβρεσιν ἐκκεῖσθαι. Ἀλλ´ ξένοι, ποῖ δὴ τὸ νῦν ἀφίξεσθε;» «Εἰς τὴν κώμην» Καλάσιρις εἶπεν. δὲ «Οὐκ ἀσφαλὲς ὑμῖν» ἔφη «τῆς τε ὥρας ἀωρὶ καὶ οὐδὲ γνωριζομένοις ἐπιμίξαι τοῖς ὑπολειπομένοις.» «Ἀλλ´ εἰ ξεναγοίης» ἔφη Καλάσιρις «οὐκ ἀπ´ ἐλπίδος ἡμῖν καὶ τὰ τῆς ἀσφαλείας.» «Οὔ μοι καιρός» ἀπεκρίνατο πρεσβῦτις, «νυκτερινοὺς γάρ τινας ἐναγισμοὺς ἐπιτελέσαι μοι πρόκειται. Ἀλλ´ εἰ δὴ φορητὸν ὑμῖν, ἐπάναγκες δὲ καὶ μὴ βουλομένοις, αὐτοῦ που καὶ τῶν νεκρῶν ἐν καθαρῷ μικρὸν ἀποχωρήσαντες τὴν μὲν νύκτα ἐγκαρτερήσατε τὴν ἕω δὲ ὑμῖν πρόξενος ἐγὼ τῆς ἀδείας ξεναγοῦσα γενήσομαι[6,13] Quant au combat, voici ce qu'elle dit : « On emmenait un jeune étranger, d'une grande beauté et d'une haute taille, chez Oroondatès, le lieutenant du Grand Roi pour Memphis; il était envoyé, je crois, par Mitranès, le commandant de cercle, qui l'avait fait prisonnier et qui avait pensé, à ce qu'on dit, que ce serait un magnifique présent. Les gens de notre village (et elle le montrait, tout près d'eux) survinrent et enlevèrent le jeune homme, disant qu'ils le connaissaient bien, que ce fût la vérité ou un mensonge. Mitranès, en apprenant cela, fut, comme on pouvait s'y attendre, fort en colère; aussi organisa-t-il contre le village une expédition, voici maintenant deux jours. Et — les gens de notre village sont très belliqueux, ils ont toujours fait le métier de brigands, ne craignent aucunement la mort, et il y a beaucoup de femmes avant moi, qu'ils ont, pour cela privées de leur mari ou de leur fils — donc, lorsqu'ils surent, à divers indices, que l'expédition allait avoir lieu, ils tendirent des embuscades et, lorsque l'ennemi arriva, ils n'eurent aucun mal à les battre, les uns l'attaquant de front, et les autres sortant de leurs cachettes dans le dos des Perses surpris et sans protection, et les attaquant en poussant de grands cris. Mitranès tomba l'un des premiers les armes à la main, et, avec lui tombèrent presque tous les autres, car ils étaient encerclés et n'avaient aucun endroit où fuir; il tomba aussi un petit nombre des nôtres; et il arriva, par la volonté d'un dieu cruel, que, dans ce petit nombre, il y eût mon fils, frappé, comme vous voyez, en pleine poitrine, d'un javelot perse. Et maintenant, malheureuse que je suis, je pleure sur son cadavre, et je sens bien que j'aurai encore à pleurer sur le seul fils qui me reste, car celui-là aussi est parti, hier, avec les autres, pour attaquer la ville de Memphis. » Calasiris demanda la raison de cette expédition, et la vieille, répétant ce que lui avait dit celui de ses deux fils qui survivait, leur expliqua qu'après avoir tué les soldats du Grand Roi et le chef de cercle, ils étaient trop certains que cette mauvaise affaire ne finirait pas bien pour eux mais se terminerait par une catastrophe complète, car Oroondatès, le gouverneur de Memphis, avait à sa disposition de nombreuses troupes et, dès qu'il serait au courant, viendrait immédiatement en force cerner le village et massacrer tous les habitants en manière de représailles. « Par conséquent, ajouta-t-elle, il fallait risquer le tout pour le tout et ils décidèrent de remédier aux graves conséquences de leur coup d'audace par une audace plus grande, si possible, de ne pas laisser à Oroondatès le temps de faire ses préparatifs, de tomber sur lui à l'improviste et de le supprimer lui aussi, s'ils le surprenaient encore à Memphis, ou, s'il était absent, occupé, comme on le dit, pour le moment, à combattre en Ethiopie, de s'emparer — ce qui serait encore plus facile — de la ville sans défense et, ainsi, de se tirer de danger, au moins pour l'instant, tout en réussissant par-dessus le marché a rendre à Thyamis, leur chef, le sacerdoce qui était illégalement détenu par son frère cadet. Si, au contraire, ils échouaient, ils seraient tués en combattant et ne seraient pas faits prisonniers et exposés aux mauvais traitements et aux outrages que ne manqueraient pas de leur faire subir les Perses. Mais vous, étrangers, où allez-vous, maintenant? — Au village », répondit Calasiris. Et elle : « Ce serait dangereux pour vous, dit-elle, à une heure aussi indue et alors que personne ne vous connaît, d'entrer en relations avec les habitants qui y sont restés. — Mais, dit Calasiris, si tu nous y conduisais comme tes hôtes, nous pourrions sans doute espérer être en sécurité? — Je n'ai pas le temps, répondit la vieille, j'ai encore à accomplir des rites expiatoires, au cours de la nuit. Mais, si vous êtes d'accord — et d'ailleurs, vous ne pouvez faire autrement, même si vous ne le voulez pas — retirez-vous un peu à l'écart, en un endroit où il n'y ait pas de cadavres et ayez la patience d'attendre que la nuit finisse; à l'aurore, je vous prendrai sous ma protection et je vous conduirai au village où vous serez en sûreté, comme mes hôtes. »


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Dernière mise à jour : 28/02/2007