HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre IV

Chapitre 7

  Chapitre 7

[4,7] δὲ Χαρικλῆς εἰς τὴν ὑστεραίαν ἐντυχὼν ὁμοῦ τε εἶδε καὶ προσδραμὼν ἐφίλει πολλὰ τὴν κεφαλὴν »Τοῦτο σοφία, τοῦτο φιλία« συνεχῶς ἀναβοῶν· »ἤνυσταί σοι μέγα ἔργον, ἑάλωκεν δυσάλωτος καὶ νενίκηται δυσκαταμάχητος· ἐρᾷ ΧαρίκλειαΠρὸς ταῦτα ἐθρυπτόμην ἀνέσπων τε τὴν ὀφρὺν καὶ βλακῶδες βαίνων »Εὔδηλον ἦν« ἔλεγον »ὡς οὐδὲ πρὸς τὴν πρώτην ἀνθέξει προσβολὴν ἐμοῦ, καὶ ταῦτα μηδενὸς τῶν μειζόνων ὀχλήσαντος· ἀλλὰ πόθεν, Χαρίκλεις, ἐρῶσαν ἐγνωρίσατε;« »Σοὶ πεισθέντες« ἔφη· »τοὺς γὰρ εὐδοκίμους τῶν ἰατρῶν, ὡς αὐτὸς ὑπέθου, παρακαλέσας ἦγον εἰς τὴν ἐπίσκεψιν, ἀμοιβὴν τὴν προσοῦσαν οὐσίαν ὑπισχνούμενος εἴ τι δύναιντο ἐπικουρεῖν. Οἱ δὲ ὡς τάχιστα εἰσῆλθον ἠρώτων τι πάσχοι. Τῆς δὲ ἀποστρεφομένης καὶ πρὸς μὲν ἐκείνους οὐδ´ ὁτιοῦν ἀποκρινομένης ἔπος δὲ Ὁμηρικὸν συνεχῶς ἀναβοώσης Ἀχιλεῦ Πηλῆος υἱέ, μέγα φέρτατ´ Ἀχαιῶν, λόγιος Ἀκεσῖνος (οἶσθα δὲ δήπου τὸν ἄνδρα,) τῷ καρπῷ τὴν χεῖρα καὶ ἀκούσης ἐπιβαλὼν ἀνακρίνειν ἀπὸ τῆς ἀρτηρίας ἐῴκει τὸ πάθος ὥσπερ οἶμαι τὰ καρδίας κινήματα μηνυούσης· οὐκ ὀλίγον τε χρόνον βασανίσας τὴν ἐπίσκεψιν ἄνω τε καὶ κάτω πολλὰ ἐπιθεωρήσας « Χαρίκλεις» ἔφη «περιττῶς ἡμᾶς ἐνθάδε εἰσκέκληκας· ἰατρικὴ γὰρ οὐδὲν ἂν οὐδαμῶς ἀνύσειε πρὸς ταύτηνἘμοῦ δὲ « θεοί, τί τοῦτο λέγεις;» ἀναβοήσαντος «οἴχεται οὖν μοι τὸ θυγάτριον καὶ ἐλπίδος ἐκτὸς γέγονεν;» «Οὐ θορύβου δεῖ» φησὶν «ἀλλ´ ἄκουεΚαὶ παραλαβών με τῆς τε κόρης καὶ τῶν ἄλλων ἄποθεν « καθ´ ἡμᾶς» ἔφη «τέχνη σώματος πάθη θεραπεύειν ἐπαγγέλλεται ψυχῆς δὲ οὐ προηγουμένως, ἀλλὰ τότε μόνον ὅταν συμπάσχῃ μὲν τῷ σώματι κακουμένῳ συνωφελῆται δὲ θεραπευομένῳ. Τὸ δὲ τῆς κόρης νόσος μέν, ἀλλ´ οὐ σώματος, οὐ γὰρ χυμῶν τις περιττεύει, οὐ κεφαλῆς ἄλγημα βαρύνει, οὐ πυρετὸς ἀναφλέγει, οὐκ ἄλλο τι τοῦ σώματος, οὐ μέρος, οὐχ ὅλον νοσεῖ που· τοῦτο οὐκ ἄλλο τι νομιστέονἘμοῦ δὲ λιπαροῦντος καὶ φράζειν εἴ τι κατέμαθεν ἀξιοῦντος «Οὐ γὰρ καὶ παιδὶ γνώριμον» ἔφη «ψυχῆς εἶναι τὸ πάθος καὶ τὴν νόσον ἔρωτα λαμπρόν; οὐχ ὁρᾷς ὡς κυλοιδιᾷ μὲν τοὺς ὀφθαλμοὺς καὶ τὸ βλέμμα διέρριπται καὶ τὸ πρόσωπον ὠχριᾷ, σπλάγχνον οὐκ αἰτιωμένη, τὴν διάνοιαν δὲ ἀλύει καὶ τὸ ἐπελθὸν ἀναφθέγγεται καὶ ἀπροφάσιστον ἀγρυπνίαν ὑφίσταται καὶ τὸν ὄγκον ἀθρόον καθῄρηται; Ζητητέος σοί, Χαρίκλεις, ἰασόμενος· γένοιτο δ´ ἂν μόνος ποθούμενος μὲν ταῦτ´ εἰπὼν ἀπῄει, πρὸς σὲ δὲ ἐγὼ ἥκω δρομαῖος τὸν ἐμὸν καὶ σωτῆρα καὶ θεόν, ὃν μόνον εὐεργετῆσαι δύνασθαι κἀκείνη γινώσκει· πολλὰ γοῦν ἐμοῦ δεομένου καὶ ἐξειπεῖν τι πάσχοι παρακαλοῦντος ἓν μόνον ἀπεκρίνατο, ὡς ἀγνοεῖ μὲν πέπονθεν εἰδέναι δὲ ὡς Καλάσιρις ἰάσεται μόνος· καὶ εἰσκαλεῖν σε παρ´ αὐτὴν ἱκέτευεν· ἐξ οὗ δὴ καὶ μάλιστα συνέβαλλον ὡς ὑπὸ τῆς σῆς σοφίας ἑάλωκεν.« »Ἆρ´ οὖν ὥσπερ ὅτι ἐρᾷ« πρὸς αὐτὸν ἐγὼ »καὶ τὸ τίνος ἔχοις ἂν λέγειν;« »Οὐ μὰ τὸν Ἀπόλλω« ἔφη· »πῶς γὰρ ἂν τοῦτο πόθεν εἰδείην; Ηὐχόμην δὲ Ἀλκαμένους αὐτὴν ἐρᾶν πάντα χρήματα, τοῦ τῆς ἀδελφῆς παιδὸς τῆς ἐμῆς, ὃν πάλαι αὐτῇ νυμφίον ὅσα γε εἰς βούλησιν ἥκει τὴν ἐμὴν κατηγγύησαἘμοῦ δὲ εἰπόντος ὡς ἔξεστι πεῖραν λαμβάνειν εἰσάγοντα παρ´ αὐτὴν καὶ δεικνύντα τὸ μειράκιον, ἐπαινέσας ἀπῄει· καὶ περὶ πλήθουσαν ἀγορὰν αὖθίς μοι συντυχὼν »Ἀνιαρὸν ἀκούσῃ πρᾶγμα« ἔλεγεν· » παῖς δαιμονᾶν ἔοικεν, οὕτως ἀλλόκοτόν τι τὸ κατ´ αὐτήν. Εἰσῆγον ὡς ἐκέλευσας τὸν Ἀλκαμένην καὶ ἁβρότερον ἐδείκνυον· δὲ ὥσπερ τὴν Γοργοῦς θεασαμένη κεφαλὴν τι τῶν ἀτοπωτέρων, ὀξύ τι καὶ μέγα ἀνέκραγε καὶ τὴν ὄψιν πρὸς θάτερα τοῦ οἰκήματος ἀπέστρεφε καὶ τὰς χεῖρας ὡς βρόχον ἐπάγουσα τῷ τραχήλῳ διαχρήσεσθαι ἠπείλει καὶ ἐπώμνυεν εἰ μὴ θᾶττον ἐξίοιμεν. Ἐκείνης μὲν δὴ καὶ λόγου θᾶττον ἀπηλλάγημεν, τί γὰρ καὶ ἔδει ποιεῖν ἀτοπίαν τοσαύτην ὁρῶντας; σοῦ δὲ ἱκέται καὶ πάλιν γινόμεθα μήτε ἐκείνην περιιδεῖν ἀπολλυμένην μήτε ἡμᾶς τῶν κατ´ εὐχὰς ἀποτυγχάνοντας.« » Χαρίκλεις« ἔφην »οὐ διήμαρτες εἰπὼν δαιμονᾶν τὴν κόρην· ὀχλεῖται γὰρ ὑπὸ δυνάμεων ἃς αὐτὸς κατέπεμψα καὶ τούτων οὐκ ἐλαχίστων, ἀλλ´ ἃς εἰκὸς ἦν ἐκείνην μήτε ἐπεφύκει μήτε ἐβούλετο καταναγκάσαι πράττειν. Ἀλλά μοι ἀντίθεός τις ἔοικεν ἐμποδίζειν τὴν πρᾶξιν καὶ διαμάχεσθαι πρὸς τοὺς ἐμοὺς ὑπηρέτας, ὥστε ὥρα σοι πάντως ἐπιδεικνύναι μοι τὴν ταινίαν ἣν τῇ παιδὶ συνεκτεθεῖσαν ὑποδεδέχθαι μετὰ τῶν ἄλλων γνωρισμάτων ἔλεγες, ὡς ἔγωγε δέδοικα μή τινος ἐμπέπλησται γοητείας καὶ μαγγανείαις τυγχάνει τραχυνούσαις τὴν ψυχὴν ἀνάγραπτος, ἐχθροῦ τινος αὐτὴν ἐξ ἀρχῆς ἀνέραστον ἀποβιῶναι καὶ ἄγονον ἐπιβουλεύσαντος[4,7] Chariclès, le lendemain, me rencontra; dès qu'il me vit, il courut à moi et couvrit ma tête de baisers « Voilà de la science, voilà de l'amitié, criait-il sans arrêt; tu as réussi un miracle; elle est prise, l'imprenable, elle est vaincue, l'invincible! Chariclée est amoureuse! » A ces mots, je pris l'air fat, relevai le sourcil, marchai d'un air indolent, et je dis : « Il était évident qu'elle ne résisterait pas même à mon premier assaut, et cela, sans avoir recours aux grands moyens; mais comment, Chariclès, as-tu su qu'elle était amoureuse? — En écoutant tes conseils répondit-il; je convoquai les plus célèbres médecins, comme tu me l'avais conseillé, et la fis examiner par eux, leur promettant de leur donner tout ce que je possède s'ils pouvaient la guérir. Dès qu'ils furent entrés, ils demandèrent ce qu'elle avait. Mais elle se tourna de l'autre côté sans rien leur répondre, et se mit a déclamer à plusieurs reprises d'une voix forte ce vers d'Homère : « Achille, fils de Pélée, toi, de beaucoup le plus brave des Grecs », Alors, le savant Acésinos (tu le connais certainement) lui saisit le poignet, malgré elle, et tenta de découvrir sa maladie en lui tâtant le pouls, apparemment pour connaître les mouvements de son coeur; après une longue observation et un examen minutieux et détaillé : «Chariclès, me dit-il, il était inutile de nous faire venir. La médecine ne peut rien pour elle. » Alors, comme je criais : « O, dieux! que dis-tu là? Ma petite fille est donc perdue? Il n'y a plus d'espoir? — Pas tant de bruit, dit-il, écoute-moi. » Et, me prenant à part, loin de Chariclée et des autres, il me dit : « Notre art promet de guérir les maux du corps et non, en principe, ceux de l'âme; il le fait seulement lorsque l'âme souffre par contre-coup d'une maladie du corps et se trouve guérie par les soins donnés au corps. La maladie de cette jeune fille est bien réelle, mais ce n'est pas une maladie du corps : pas de surabondance d'humeurs, pas de maux de tête ni de pesanteur, pas d'accès de fièvre, aucun autre trouble corporel, ni général ni local; c'est la vérité, crois-moi. » Comme j'insistais, en lui demandant de me dire ce qu'il avait découvert : « Un enfant ne verrait-il pas, me dit-il, que son mal vient de l'âme, et n'est-il pas éclatant que sa maladie est l'amour ? Ne remarques-tu pas qu'elle a les paupières gonflées, que son regard est égaré, qu'elle a le teint pâle, tout en ne se plaignant pas du ventre, qu'elle a l'esprit troublé et raconte ce qui lui passe par la tête, qu'elle a des insomnies sans cause et que son embonpoint a disparu tout d'un coup? C'est à toi de chercher, Chariclès, celui qui la guérira : et cet homme-là, c'est seulement celui qu'elle aime. » Après ces paroles, il se retira, et moi, je me précipite vers toi, mon sauveur, mon dieu; toi seul tu peux lui faire du bien, et elle le sait elle-même. Du moins, tandis que je la pressais de prières, que je la suppliais de me dire ce qu'elle avait, elle ne répondit qu'une chose, qu'elle-même, elle ignorait son mal, mais qu'elle savait bien que Calasiris la guérirait. Et elle m'a prié de te faire venir auprès d'elle; ce qui m'a fait comprendre clairement que c'est ta science qui a eu raison d'elle. — Ainsi donc, elle est amoureuse, répondis-je, mais pourrais-tu me dire de qui ? — Eh non, par Apollon, dit-il, comment le pourrais-je? Où l'aurais-je appris? Je voudrais, pour tout l'or du monde, qu'elle fût amoureuse d'Alcamène, le fils de ma soeur, que, depuis longtemps, j'ai promis de lui donner en mariage, autant que cela dépendrait ma volonté. » Quand je lui eus dit qu'il était possible de faire une tentative, en lui amenant le garçon et en le lui montrant, il approuva et s'en alla. Vers l'heure où la place est pleine de mondes, je le rencontrai à nouveau : Tu vas apprendre une bien mauvaise nouvelle, me dit-il; la petite est possédée, tant elle se conduit de façon étrange. Je lui ai amené Alcamène, suivant ton conseil et le lui présentai dans tous ses atours; mais on eût dit qu'on lui montrait la tête de la Gorgone ou quelque chose de plus épouvantable encore; elle poussa un grand cri, tourna les yeux vers l'autre côté de la pièce et porta les deux mains à son cou, menaçant de s'étrangler jurant qu'elle le ferait si nous ne nous en allions pas au plus vite. Nous la laissâmes en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire : que fallait-il faire, en présence d'une conduite aussi étrange? Aussi je reviens vers toi en suppliant : ne la laisse pas, elle, aller à sa perte, et ne m'abandonne pas, non plus, moi qui suis déçu dans mes espérances. — Chariclès, répondis-je, tu ne t'es pas trompé en disant qu'elle était possédée; elle est dérangée sous l'action des puissances que j'ai envoyées moi-même contre elle, et ce ne sont pas les moins puissantes, mais celles qu'il fallait pour la contraindre à faire ce qui allait contre sa nature et contre la volonté. Mais, à mon avis, il y a quelque divinité contraire, qui contrarie mon action et lutte contre les génies qui me servent; aussi, c'est le moment pour toi de me montrer la bandelette qui a été exposée avec la petite et dont tu m'as dit qu'on te l'avait remise, avec les autres objets destinés à la faire reconnaître, car je crains qu'elle ne soit chargée de maléfices et couvertes de formules d'incantation qui la rendent farouche, du fait d'un ennemi qui, dès son enfance, a voulu qu'elle passât toute sa vie sans connaître l'amour et sans avoir d'enfants. »


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Dernière mise à jour : 15/02/2007