HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre IV

Chapitre 6

  Chapitre 6

[4,6] Ὀλίγον οὖν ἐπισχοῦσα πρὸς ταῦτα καὶ μυρίας τοῦ νοῦ τροπάς τε καὶ ὁρμὰς ἐκ τῶν ὄψεων ἐμφήνασα »Συγχώρησον« ἔφη »μοι τὸ τήμερον, ἀκούσῃ δὲ εἰσαῦθις εἰ μὴ γνοίης προλαβών, ἅτε μαντικὸς εἶναι βουλόμενοςἘξῄειν αὐτόθεν ἀναστάς, ἐνδιδοὺς τῇ κόρῃ διαιτῆσαι ἐν τῷ μεταξὺ τῆς ψυχῆς τὸ αἰδούμενον. δὲ Χαρικλῆς ὑπήντα καὶ »Τί φράζειν ἔχεις;« ἠρώτα. »Πάντα δεξιῶς« ἔλεγον· »εἰς γὰρ τὴν ὑστεραίαν τοῦ μὲν ὀχλοῦντος πάθους ἀπαλλάξεται, ἕτερον δέ τι τῶν σοι καθ´ ἡδονὴν ὑποστήσεται· κωλύει δὲ οὐδὲν καὶ ἰατρῶν τινα εἰσκαλεῖνἈπέτρεχον ταῦτα εἰπὼν τοῦ μή τι πλέον τὸν Χαρικλέα πυνθάνεσθαι. Μικρὸν δὲ ὅσον τοῦ δωματίου προήκων ὁρῶ τὸν Θεαγένην αὐτοῦ που περὶ τὸν νεὼν καὶ τὸν περίβολον εἰλούμενον καὶ πρὸς ἑαυτὸν διαλεγόμενον ὥσπερ ἀποχρῶν αὐτῷ καὶ μόνην τὴν οἴκησιν τῆς Χαρικλείας περισκοπεῖν· ἐκτραπόμενος οὖν παρῄειν ὥσπερ οὐχ ἑωρακώς. δὲ »Χαῖρε« εἶπεν » Καλάσιρι, καὶ ἄκουε, σὲ γάρ τοι περιέμενονἈνέστρεφον ἀθρόον καὶ »Θεαγένης« ἔλεγον » καλός· ἀλλ´ οὐχ ἑωράκειν.« »Ποῖος« ἔφη »καλὸς Χαρικλείᾳ μὴ ἀρεστός;« Ἠγανάκτουν ἐγὼ μέχρι τῶν ὄψεων καὶ »Οὐ παύσῃ« ἔλεγον »ὑβρίζων ἐμέ τε καὶ τὴν ἐμὴν τέχνην, ὑφ´ ἧς ἥλωκεν ἤδη καὶ ἐρᾶν σου κατηνάγκασται καὶ ὁρᾶν ὥσπερ τινὰ τῶν κρειττόνων εὔχεται;« »Τί λέγεις« ἔφη » πάτερ; ἐρᾷ μου Χαρίκλεια; τί οὖν οὐκ ἄγεις ἤδη παρ´ αὐτήν;«, καὶ ἅμα προέτρεχεν· ἐπιλαβόμενος οὖν τῆς χλαμύδος »Στῆθι« ἔφην »οὗτος, εἰ καὶ ὀξὺς δραμεῖν. οὐ γὰρ ἅρπαγμα τὸ πρᾶγμα οὐδὲ εὔωνον καὶ τῶν ἐν μέσῳ τῷ βουλομένῳ προκειμένων ἀλλὰ πολλῆς μὲν βουλῆς ὥστε πρεπόντως ἀνυσθῆναι πολλῆς δὲ διασκευῆς ὥστε ἀσφαλῶς πραχθῆναι δεόμενον. τὸν πατέρα τῆς κόρης ἠγνόηκας, ὡς Δελφῶν ἐστι τὰ πρῶτα; Τοὺς δὲ νόμους οὐκ ἐννοεῖς οἳ θάνατον τοῖς τοιούτοις ἐπιβάλλουσιν;« »Ἐγὼ μὲν« εἶπε »καὶ τελευτᾶν οὐ διαφέρομαι τυχὼν Χαρικλείας· ἀλλ´ ὅμως, εἰ δοκεῖ, καὶ πρὸς γάμον αἰτῶμεν τῷ πατρὶ προσιόντες· οὐ γὰρ δὴ μὴ ἀνάξιοί γε ὄντες τῷ Χαρικλεῖ κηδεύσωμεν.« »Οὐκ ἂν τύχοιμεν« ἔφην, »οὐχ ὅτι τῶν κατὰ σέ τι δυνατὸν ἐπιμέμψασθαι, ἀλλ´ Χαρικλῆς ἀδελφῆς ἑαυτοῦ παιδὶ τὴν κόρην πάλαι κατηγγύησεν.« »Οἰμώξει« ἔφη Θεαγένης »ὅστις ποτέ ἐστιν· οὐ γάρ τις ἐμοῦ ζῶντος ἕτερος θαλαμεύσει Χαρίκλειαν· οὐχ οὕτως ἥδε χεὶρ καὶ ξίφος τοὐμὸν ἀργήσει.« »Παῦσαι« ἔφην, »οὐδενὸς δεήσει τοιούτου· μόνον ἐμοὶ πείθεσθαι καὶ πράττειν ὡς ἂν ὑφηγήσωμαι, νῦν δὲ ἀποχώρει καὶ φυλάττου συνεχῶς φαίνεσθαι πλησιάζων, ἀλλ´ ἐφ´ ἡσυχίας καὶ μόνος ποιοῦ τὰς ἐντεύξειςἈπῄει κατηφής. [4,6] Elle resta un moment pensive après ces paroles et sur son visage se lisaient mille sentiments et mille impulsions : « Accorde-moi, dit-elle, encore cette journée, et je te dirai tout, si tu ne le devines pas auparavant, puisque tu prétends être devin. » Je me levai aussitôt pour partir, afin de laisser à la jeune fille le temps de se réconcilier avec ce qui coûtait tant à sa pudeur. Chariclès vint à ma rencontre et : « Qu'as-tu à me dire? me demanda-t-il. — Tout va bien, répondis-je; demain, elle sera débarrassée du mal qui la tourmente, et il y aura même quelque chose qui te fera plaisir; mais rien n'empêche d'appeler aussi un médecin. » Cela dit, je m'enfuis, pour que Chariclès ne me pose pas d'autres questions. Je venais à peine de quitter la maison lorsque je vis Théagène qui rôdait autour du temple et sous le portique, et qui parlait tout seul, l'air satisfait du seul bonheur de voir la maison de Chariclée; je passai près de lui en me détournant, comme si je ne l'avais pas vu. Mais lui : « Bonjour, Calasiris, me dit-il, écoute; je t'attendais précisément. » Je me retournai brusquement, disant : « Ah! voici le beau Théagène; je ne l'avais pas vu. — Comment peut-on être beau, répondit-il, si l'on ne plaît pas à Chariclée? » Je pris l'air sévère et lui dis : « Quand tu auras fini de nous insulter, moi et mon art; grâce à lui, la voici prise et contrainte de t'aimer, et elle prie le ciel d'avoir le bonheur de te voir, comme si tu étais l'un des dieux. — Père, que dis-tu? s'écria-t-il, Chariclée m'aime? Pour- quoi ne m'amènes-tu pas tout de suite près d'elle? » et, déjà, il se mettait à courir; je le rattrapai par son manteau : « Halte! lui dis-je, bien que tu sois un champion a la course! Cette affaire n'est pas quelque chose à enlever sans délai, une marchandise bon marché, à la disposition de quiconque veut la prendre; elle réclame beaucoup de réflexion pour être menée à bonne fin comme il convient, et beaucoup de précautions, si l'on veut éviter les risques d'échec. Le père de la jeune fille, ne le sais-tu pas, est le plus grand personnage de Delphes ? Ne songes, tu pas aux lois qui punissent de mort semblables tentatives? — Peu m'importe de mourir, répondit-il, si j'obtiens Chariclée; mais, si tu le juges bon, allons demander sa main à son père; je ne suis pas indigne d'entrer dans la famille de Chariclès. — Nous ne serions pas agréés, lui dis-je, non qu'il soit possible de rien te reprocher, mais parce que Chariclès a promis depuis longtemps sa fille au fils de sa propre soeur. — Il lui en cuira, dit Théagène, quel qu'il soit; car, moi vivant, personne n'épousera Chariclée; mon bras et cette épée ne le permettront pas. — Finis, lui dis-je, tu n'auras besoin de rien de semblable; écoute-moi seulement et fais ce que je te dirai; maintenant, disparais, et garde-toi de te montrer constamment en ma compagnie, arrange-toi pour me rencontrer en secret, et seul à seul. » Et il s'en alla, la tête basse.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 15/02/2007