| [4,20] Ἔτι λέγοντα ταῦτα καὶ ὅλον εἰς θρῆνον
 παραφερόμενον ὁ στρατηγὸς Ἡγησίας ἐπεῖχέ τε καὶ
 ἐξεκρούετο καὶ »Ὦ παρόντες« ἔφη, »Χαρικλεῖ μὲν
 ἐξέσται νῦν τε καὶ τὸ μετὰ ταῦτα θρηνεῖν, ἡμεῖς δὲ μὴ
 συμβαπτιζώμεθα τῷ τούτου πάθει μηδὲ λάθωμεν ὥσπερ
 ῥεύμασι τοῖς τούτου δάκρυσιν ὑποφερόμενοι καὶ τὸν καιρὸν
 προϊέμενοι, πρᾶγμα ὃ μεγίστην ἐν ἅπασιν ἔχει καὶ πολέμοις 
 οὐχ ἥκιστα τὴν ῥοπήν.  Ὡς νῦν μὲν καὶ ἀπὸ τῆς
 ἐκκλησίας ἐξιόντων ἐλπὶς καταληφθῆναι τοὺς πολεμίους
 ἕως ῥᾳθυμοτέραν αὐτοῖς τὴν πορείαν ἡ προσδοκία τῆς
 ἡμετέρας ἐμποιεῖ παρασκευῆς· εἰ δὲ οἰκτιζόμενοι μᾶλλον 
 δὲ γυναικιζόμενοι πλείονα τῇ μελλήσει τὴν προτέρησιν
 αὐτοῖς παρασχοῖμεν, οὐδὲν ἄλλ´ ἢ καταγελᾶσθαι πρὸς
 μειρακίων καὶ ταῦτα περιλείπεται, οὓς ἐγώ φημι χρῆναι
 αὐτούς τε ὡς ὅτι τάχιστα καταλαβόντας ἀνασκολοπίσαι
 καὶ τοὺς ἐξ αὐτῶν ἀτιμῶσαι διαβιβάσαντας καὶ εἰς τὸ
 γένος τὴν τιμωρίαν.  Τοῦτο δ´ ἂν γένοιτο ῥᾳδίως εἰ
 πρὸς ἀγανάκτησιν κινήσαιμεν Θετταλοὺς τὴν κατ´ αὐτῶν
 τε τούτων, εἴ τινες διαφύγοιεν, καὶ τῶν ἐξ αὐτῶν, ἀπειπόντες 
 αὐτοῖς ἐκ ψηφίσματος τὴν θεωρίαν καὶ τὸν ἐναγισμὸν 
 τοῦ ἥρωος, ἐκ τοῦ δημοσίου τοῦ ἡμετέρου τελεῖσθαι τοῦτον ἐπικρίναντες.«
 
 | [4,20] Il parlait encore et se laissait tout entier aller à 
ses lamentations lorsque le stratège Hégésias l'arrêta et 
le fit descendre un peu vivement : « Messieurs, dit-il 
laissons Chariclès se lamenter maintenant et plus tard, 
mais nous, il ne faut pas que sa douleur nous submerge 
ni qu'à notre insu le torrent de ses larmes nous entraîne; ne 
laissons pas échapper l'occasion, qui, en toutes choses, 
mais, plus encore à la guerre, a une importance décisive. 
Si nous quittons immédiatement l'assemblée pour nous 
mettre à les poursuivre, nous pouvons espérer rattraper 
les ennemis, tandis qu'ils prennent leurs aises pour marcher, 
s'imaginant que nous sommes occupés à nous 
préparer; mais si nous nous laissons aller à la pitié, 
ou plutôt, à faire les femmes, et si nous leur permettons, 
par notre lenteur, d'augmenter leur avance, il ne nous 
restera plus qu'à nous faire moquer de nous par ces 
garçons; mon avis est de les rattraper au plus vite et de 
les mettre en croix, frapper leurs descendants d'infamie 
et étendre la punition à toute leur race. Ce qui sera 
facile à réaliser si nous excitons l'indignation des Thessaliens 
contre ceux d'entre eux qui pourraient nous 
échapper et contre leurs descendants, en interdisant 
par décret aux Thessaliens d'organiser la procession et 
la cérémonie expiatoire en l'honneur du héros et en 
décidant que nous les célébrerons nous-mêmes, à nos frais. »
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