| [4,2] Πρὸς δὲ τὴν κλῆσιν τοῦ κήρυκος παρῄει τις
 εὐσταλῶς ὡπλισμένος μέγα τε φρονῶν καὶ μόνος ἐπίδοξος,
 ὡς ἐδόκει, καὶ πολλοὺς ἤδη πρότερον ἀγῶνας ἀναδησάμενος
 τότε δὲ τὸν ἀνταγωνιούμενον οὐκ ἔχων, οὐδενὸς οἶμαι θαρσήσαντος 
 τὴν ἅμιλλαν· Ἀπέπεμπον οὖν αὐτὸν οἱ Ἀμφικτύονες, 
 οὐ γὰρ ἐπιτρέπειν τὸν νόμον οὐκ ἀγωνισαμένῳ
 στέφανον ἀποκληροῦν. ὁ δὲ καλεῖσθαι τὸν βουλόμενον ὑπὸ
 τοῦ κήρυκος εἰς τὴν ἀγωνίαν ἠξίου· ἔταττον οἱ ἀθλοθέται
 καὶ ἀνεῖπεν ὁ κῆρυξ ἥκειν τὸν ἐπελευσόμενον.  Ὁ δὴ
 Θεαγένης »Οὗτος ἐμὲ καλεῖ« πρός με ἔφησεν· ἐμοῦ δὲ
 »Πῶς τοῦτο λέγεις;« εἰπόντος »Οὕτως« εἶπεν »ὡς
 ἔσται, ὦ πάτερ· οὐ γάρ τις ἐμοῦ παρόντος καὶ ὁρῶντος
 ἕτερος ἐκ τῶν Χαρικλείας χειρῶν τὸ νικητήριον ἀποίσεται.« 
 »Τὴν δὲ ἀποτυχίαν« ἔφην »καὶ τὴν ἐκ ταύτης
 ἀδοξίαν οὐδαμοῦ τίθεσαι; «  »Καὶ τίς οὕτως« εἶπεν
 »ἰδεῖν καὶ πλησιάσαι Χαρικλείᾳ μανικῶς ἐσπούδακεν ὥστ´
 ἐμὲ παραδραμεῖν; Τίνα δὲ οὕτως ἡ ὄψις ἐκείνης τάχα καὶ
 πτερῶσαι δύναται καὶ μετάρσιον ἐπισπάσασθαι; Οὐκ οἶσθα 
 ὅτι καὶ τὸν Ἔρωτα πτεροῦσιν οἱ γράφοντες, τὸ εὐκίνητον
 τῶν ὑπ´ αὐτοῦ κεκρατημένων αἰνιττόμενοι; Εἰ δὲ δεῖ τι
 καὶ κόμπου προσεῖναι τοῖς εἰρημένοις, οὐδεὶς ἐς τὴν σήμερον 
 ποσί με παρελθὼν ἐσεμνύνατο.«
 
 | [4,2] A l'appel du héraut s'avança un homme légèrement 
armé, plein d'arrogance et, à ce qu'il parut, célèbre 
entre tous; il avait déjà remporté maintes fois l'épreuve 
dans le passé et, cette fois, aucun adversaire ne se présenta, 
car personne, je pense, ne se sentait le courage de 
lutter contre lui. Les Amphictyons le renvoyaient donc, 
car la loi interdisait d'attribuer la couronne à quelqu'un 
qui n'avait pas concouru. Mais il demanda que le 
héraut lançât un nouvel appel à qui voudrait se mesurer 
avec lui. Sur l'ordre des maîtres du concours, le héraut 
invita les concurrents à se présenter. Alors Théagène 
me dit : « C'est moi qu'il appelle! » Et comme je lui 
demandais ce qu'il voulait dire par là : « Je le dis comme 
cela sera, Père; car personne, en ma présence et sous mes 
yeux, ne recevra le prix de la victoire des mains de Chariclée. 
— Mais si tu échoues, répondis-je, le déshonneur 
qui en résultera, tu n'y songes pas? — Et qui donc, 
répondit-il, est suffisamment possédé par le désir fou 
de voir Chariclée et de l'approcher, au point de courir 
plus vite que moi ? Quel est celui à qui sa vue peut même 
donner des ailes, celui qu'elle peut lancer à travers les 
airs ? Ne sais-tu pas que les peintres représentent l'Amour 
avec des ailes, pour indiquer la rapidité de ceux qui sont 
soumis à son pouvoir? Et, de plus, s'il me faut, dans 
mes paroles, manquer un peu à la modestie, personne 
n'a jamais pu se vanter de m'avoir vaincu à la course.
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