HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre IV

Chapitre 18

  Chapitre 18

[4,18] Κἀπειδὴ τοῦ ἄστεος ἐκτὸς ἦσαν ὡς τάχους εἶχον ἐπὶ τὰ Λοκρῶν ὄρη καὶ Οἰταίων ἀφιππάσαντο. δὲ Θεαγένης καὶ Χαρίκλεια τὰ προδεδογμένα πράττοντες ὑπολείπονται μὲν τῶν Θετταλῶν, ὡς ἐμὲ δὲ λαθραῖοι καταφεύγουσι καί μου τοῖς γόνασιν ἅμα προσπεσόντες ἐπὶ πλεῖστον εἴχοντο τρόμῳ τε παλλόμενοι καὶ »Σῷζε πάτερ« συνεχὲς ἐπιφθεγγόμενοι. Ἀλλ´ μὲν Χαρίκλεια τοῦτο καὶ μόνον, εἰς γῆν τε νεύουσα καὶ τὴν πρᾶξιν ἄρτι καινοτομουμένην ἐρυθριῶσα· δὲ Θεαγένης καὶ ἕτερα προσεπέσκηπτε »Σῷζε« λέγων » Καλάσιρι, ξένους καὶ ἀπόλιδας ἱκέτας πάντων ἀλλοτριωθέντας, ἵν´ ἐκ πάντων μόνους ἀλλήλους κερδήσωσι· σῷζε τύχης λοιπὸν ἀγώγιμα σώματα καὶ σωφρονοῦντος ἔρωτος αἰχμάλωτα, φυγάδας αὐθαιρέτους μὲν ἀλλ´ ἀνευθύνους καὶ πᾶσαν εἰς σὲ προσδοκίαν σωτηρίας ἀναρρίψανταςΣυνεχέθην τοῖς εἰρημένοις καὶ νῷ πλέον ὀφθαλμῷ τοῖς νέοις ἐπιδακρύσας καὶ ὅσον ἐκείνους μὲν ἐλάνθανεν ἐμὲ δὲ ἐπεκούφιζεν ἀνίστων τε καὶ ἀνελάμβανον· καὶ χρηστὰς ὑποθέμενος τὰς ἐλπίδας τῶν ἐσομένων, σὺν γὰρ θεῷ τὴν ἀρχὴν ἐπικεχειρῆσθαι, »Ἐγὼ μὲν ἐπὶ τὰ ἑξῆς τῆς πράξεως ἄπειμι« ἔφην, »ὑμεῖς δέ με κατὰ χώραν περιμένειν τοῦ μή τισιν ὀφθῆναι πλείστην ὅσην φροντίδα ἔχοντες«· καὶ εἰπὼν ἀπέτρεχον. Ἀλλ´ Χαρίκλεια θοιματίου τε ἐλαμβάνετο καὶ ἐπεῖχε καὶ » πάτερ, ἀδικίας« ἔλεγεν »ἀρχὴ τοῦτο μᾶλλον δὲ προδοσίας, εἰ μόνην οἰχήσῃ με καταλιπών, Θεαγένει τὰ καθ´ ἡμᾶς ἐπιτρέψας, οὐδὲ ἐννοήσεις ὡς ἄπιστον εἰς φυλακὴν ἐραστὴς εἰ γένοιτο τῶν ἐρωτικῶν ἐγκρατὴς καὶ οὐχ ἥκιστα τῶν καταιδέσαι δυναμένων μονούμενος. Ἀναφλέγεται γάρ, ὡς οἶμαι, πλέον ὅταν ἄνευ προμάχου βλέπῃ τὸ ποθούμενον προκείμενον, ὥστε οὐ πρότερόν σε μεθίημι πρὶν δή μοι τῶν τε παρόντων ἕνεκα καὶ ἔτι μᾶλλον τῶν μελλόντων ὅρκῳ πρὸς Θεαγένην τὸ ἀσφαλὲς ἐμπεδωθείη ὡς οὔτε ὁμιλήσει τὰ Ἀφροδίτης πρότερον γένος τε καὶ οἶκον τὸν ἡμέτερον ἀπολαβεῖν , εἴπερ τοῦτο κωλύει δαίμων, ἀλλ´ οὖν γε πάντως βουλομένην γυναῖκα ποιεῖσθαι μηδαμῶςἘμοῦ δὲ τὰ εἰρημένα θαυμάσαντος καὶ οὕτω ποιητέον εἶναι πάντως ἐπικρίναντος τήν τε ἑστίαν ἐσχάραν εἰς βωμὸν ἀνάψαντος καὶ λιβανωτὸν ἀποθύσαντος ἐπώμνυεν Θεαγένης, ἀδικεῖσθαι μὲν φάσκων εἰ προλήψει τοῦ ὅρκου τὸ πιστὸν τοῦ τρόπου προϋποτέμνεται, οὐ γὰρ ἔχειν ἐπιδείξειν προαίρεσιν φόβῳ τοῦ κρείττονος κατηναγκάσθαι νομιζόμενος· ἐπώμνυε δ´ ὅμως Ἀπόλλω τε Πύθιον καὶ Ἄρτεμιν καὶ Ἀφροδίτην αὐτὴν καὶ Ἔρωτας, μὴν ἅπαντα οὕτω ποιήσειν ὡς ἠβουλήθη Χαρίκλεια καὶ ἐπέσκηψε. [4,18] Une fois sortis de la ville, ils partirent à cheval, au plus vite, vers les monts de la Locride et l'Oeta. Cependant, Théagène et Chariclée, conformément à notre plan, abandonnèrent les Thessaliens et vinrent se réfugier secrètement chez moi; tous deux se jetèrent ensemble à mes genoux et les tinrent longuement embrassés, en tremblant, et répétant sans arrêt : « Père, sauve-nous! » Chariclée, elle, ne pouvait dire que cela; elle baissait la tête, toute honteuse de l'acte qu'elle venait d'accomplir, et qui était si nouveau pour elle. Mais Théagène ajouta d'autres supplications : « Sauve-nous, disait-il, Calasiris : nous sommes tes hôtes, des suppliants sans patrie, qui se sont retranchés de toutes les cités, pour ne plus avoir de relations qu'avec eux-mêmes; sauve des êtres qui ne sont désormais que des prisonniers de la Fortune, et les captifs d'un chaste amour, des exilés volontaires, mais innocents, et qui mettent en toi tout l'espoir de leur salut. » Ces paroles me bouleversèrent, et je pleurai sur ces jeunes gens, plus en moi-même qu'avec de vraies larmes; ainsi, sans qu'ils s'en aperçussent, il me fut possible de soulager mon chagrin, et je les relevai et les réconfortai; je leur dis d'avoir bon espoir dans l'avenir, car tout avait commencé sous les auspices du dieu. « Et maintenant, dis-je, je sors pour veiller à la suite; vous, pendant ce temps, attendez-moi en prenant grand soin de ne pas vous montrer à quiconque »; et, sur ce, je partis. Mais Chariclée me saisit par mon manteau, me retint et dit : « Père, tu serais déjà coupable envers moi, ou plutôt tu me trahirais, si tu t'en allais en me laissant seule et abandonnant mon sort à Théagène; ne réfléchis-tu pas comme il est impossible d'avoir confiance dans un gardien qui aime, qui voit l'objet aimé en son pouvoir, et, mieux encore, se trouve loin de ceux qui peuvent lui inspirer quelque sentiment de pudeur. Il est encore plus ardent, j'imagine, lorsqu'il regarde, sans personne pour la défendre, l'objet de son désir, qui est à sa merci; aussi ne te laisserai-je pas partir avant que Théagène ne se soit engagé par serment, et pour maintenant, et surtout pour l'avenir, à ne pas s'unir avec moi des liens d'Aphrodite avant que je n'aie retrouvé mon rang, et ma maison, ou bien, si la divinité nous refuse cela, du moins pas avant que je ne consente pleinement à devenir sa femme; sinon, jamais. J'admirai ces paroles et jugeai qu'il fallait absolument agir de la sorte; j'allumai, pour servir d'autel, le foyer de la maison, y fis une offrande d'encens, et Théagène prononça son serment, mais il protesta qu'on lui faisait injure en l'empêchant, avec ce serment, de montrer la loyauté de son caractère et en ne lui permettant pas de témoigner d'une vertu que l'on croirait lui être imposée par la crainte des dieux. Pourtant, il prononça son serment, au nom d'Apollon Pythien, d'Artémis, d'Aphrodite et des Amours, s'engageant à agir en toutes choses comme le voudrait et le lui recommanderait Chariclée.


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Dernière mise à jour : 15/02/2007