HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre IV

Chapitre 17

  Chapitre 17

[4,17] Καὶ τοὺς μὲν αὐτοῦ καταλιπὼν πρὸς αὐλοῖς ἔτι καὶ ὀρχήσεσιν ὄντας, ἃς ὑπὸ πηκτίδων ἐπίτροχον μέλος Ἀσσύριόν τινα νόμον ἐσκίρτων ἄρτι μὲν κούφοις ἅλμασιν εἰς ὕψος αἰρόμενοι ἄρτι δὲ τῇ γῇ συνεχὲς ἐποκλάζοντες καὶ στροφὴν ὁλοσώματον ὥσπερ οἱ κάτοχοι δινεύοντες, ἀφικόμενος δὲ παρὰ τὴν Χαρίκλειαν ἐπὶ τῶν κόλπων ἔτι τὰ παρὰ τοῦ Χαρικλέους κειμήλια φέρουσάν τε καὶ ἐπισκοποῦσαν καὶ παρὰ τὸν Θεαγένην μετ´ ἐκείνην, τε δεήσει καὶ ὁπότε πράττειν ἑκάτερον ὑποθέμενος, οἴκαδε ἐλθὼν ἐφήδρευον τοῖς ἐσομένοις. Καὶ εἰς τὴν ἑξῆς τοιάδε ἐγίνετο· ἐπειδὴ μέσαι νύκτες ὕπνῳ τὴν πόλιν ἐβάπτιζον, ἔνοπλος κῶμος τὴν οἴκησιν τῆς Χαρικλείας κατελάμβανεν, ἐστρατήγει δὲ Θεαγένης τὸν ἐρωτικὸν τοῦτον πόλεμον εἰς λόχον ἀπὸ τῆς πομπῆς τοὺς ἐφήβους συντάξας. Οἳ δὴ μέγα τι καὶ ἀθρόον ἐμβοήσαντες καὶ δούπῳ τῶν ἀσπίδων τοὺς κατὰ μικρὸν αἰσθομένους ἐμβροντήσαντες ὑπὸ λαμπάσιν ἡμμέναις εἰσήλαντο εἰς τὸ δωμάτιον, τὴν αὔλειον οὐ χαλεπῶς ἐκμοχλεύσαντες, ἅτε τῶν κλείθρων εἰς ῥᾳδίαν ἄνοιξιν ἐπιβεβουλευμένων, καὶ τὴν Χαρίκλειαν εὐτρεπῆ καὶ ἅπαντα προειδυῖαν καὶ τὴν βίαν ἑκοῦσαν ὑφισταμένην ἀναρπάζουσιν οὐκ ὀλίγα τῶν ἐπίπλων ὅσα κατὰ βούλησιν ἦν τῇ κόρῃ συνεκφορήσαντες. Κἀπειδὴ τῆς οἰκίας ἐκτὸς ἐγεγόνεισαν, οἱ μὲν τὸν ἐνυάλιον ἀλαλάξαντες καὶ βαρύν τινα πάταγον ἐκ τῶν ἀσπίδων ἐπικτυποῦντες διὰ πάσης ἐχώρουν τῆς πόλεως εἰς ἄφραστόν τι δεῖμα τοὺς ἐνοικοῦντας ἐμβαλόντες ἅτε νυκτός τε ἀωρίᾳ τὸ φοβερώτεροι δοκεῖν προειληφότες καὶ τοῦ Παρνασοῦ πρὸς τὴν βοὴν ὑπόχαλκον αὐτοῖς συνεπηχοῦντος· καὶ οἱ μὲν οὕτω τοὺς Δελφοὺς διεξῆλθον ἐπάλληλόν τι Χαρίκλειαν καὶ συνεχὲς ἀναφθεγγόμενοι. [4,17] Lorsque je les laissai, ils étaient encore en train d'écouter les flûtes et de danser; ils bondissaient, au son d'un air de mode assyrien, que jouaient des instruments à vent, sur un rythme rapide; tantôt ils s'élevaient en l'air avec des bonds légers, tantôt ils s'accroupissaient au ras du sol et tournoyaient de tout leur corps comme des possédés. Arrivé chez Chariclée, je la trouvai qui avait encore sur les genoux les trésors que lui avait remis Chariclès et qui les contemplait; j'allai ensuite chez Théagène, et leur prescrivis à tous deux ce qu'ils auraient à faire, leur indiquant le moment où le faire; puis je rentrai chez moi pour observer ce qui allait se passer. Et, jusqu'au lendemain, voici ce qui se passa : lorsque, vers la moitié de la nuit, toute la ville fut plongée dans le sommeil, une bande en armes attaqua la maison de Chariclée; le chef de cette guerre amoureuse était Théagène, qui avait groupé en commando les jeunes gens de sa procession. Les jeunes gens se mirent brusquement à pousser des cris terribles et, en frappant sur leurs boucliers, à terrifier quiconque les entendait, peu ou prou. Des torches allumées à la main, ils donnèrent l'assaut à la maison, forcèrent aisément la porte extérieure, d'autant plus que les verrous avaient été mis de façon à permettre une ouverture facile, et enlevèrent Chariclée, qui était prête et au courant de toute l'affaire et se soumit sans résister à leur violence; en même temps ils emportèrent une bonne partie du mobilier, que leur désigna la jeune fille. Lorsqu'ils eurent quitté la maison, les jeunes gens se mirent à pousser des cris de guerre, à faire un fracas épouvantable avec leurs boucliers et se promenèrent à travers toute la ville, provoquant chez les habitants une terreur indicible; ils avaient choisi de préférence la nuit pour être plus effrayants, et le Parnasse renvoyait l'écho de leurs cris, accompagnés du son du bronze; ils parcoururent de la sorte Delphes, en hurlant sans arrêt, de l'un à l'autre, le nom de Chariclee.


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Dernière mise à jour : 15/02/2007