[4,15] Ταῦτα ὡς εἶπεν, ἐγὼ μὲν ὅπη τείνει τὸ ὄναρ
συνέβαλλον, ἐκεῖνον δὲ ἐκ τῆς ἀθυμίας ἀπάγων καὶ ὑποψίας
εἶναι πόρρω τῶν ἐσομένων παρασκευάζων »Ἱερεὺς«
ἔφην »καὶ ταῦτα τοῦ μαντικωτάτου τῶν θεῶν ὀνειροπολεῖν
μοι δοκεῖς οὐκ ἔχειν ἐπιτηδείως, ὃς τῶν ἐνυπνίων σοι τοὺς
ἐσομένους τῆς παιδὸς γάμους προμηνυόντων καὶ ἀετὸν
μὲν τὸν ληψόμενον νυμφίον αἰνιττομένων, ταῦτα δὲ ἔσεσθαι,
τοῦ Πυθίου νεύοντος καὶ ὡς ἐκ χειρὸς τὸν συνοικήσοντα
προσάγοντος, εὐαγγελιζομένων ἀγανακτεῖς τὴν ὄψιν καὶ
πρὸς τὸ ἄθυμον ἄγεις τὸ ὄναρ. Ὥστε, ὦ Χαρίκλεις,
εὔφημον ἔχωμεν στόμα καὶ συντρέχωμεν τῇ βουλήσει τῶν
κρειττόνων πρὸς τὸ πείθειν ἔτι καὶ μᾶλλον τὴν κόρην
τραπόμενοι.« Τοῦ δὲ ἐρομένου τί ἂν πράττων ἔχοι πλέον
πειθομένην »Εἴ τί σοι κειμήλιόν ἐστι πολυτελές« ἔφην,
»ἐσθὴς διάχρυσος ἢ ὅρμος ἐρίτιμος, ταῦτα ὡς ἕδνα παρὰ
τοῦ νυμφίου πρόσαγε καὶ δωρούμενος ἐξιλεοῦ τὴν Χαρίκλειαν·
ἀπαραίτητον ἔχει πρὸς γυναῖκα ἴυγγα χρυσὸς καὶ λίθος.
Καὶ τἄλλα δέ σοι τὰ πρὸς τὴν πανήγυριν εὐτρεπιστέον,
συνέχειν γὰρ δεήσει τοὺς γάμους ἕως τὸ κατηναγκασμένον
τῆς ἐπιθυμίας ἀμετάβλητον ἔχει παρὰ τῆς
τέχνης ἡ κόρη.« »Μηδὲν ἀπολείπεσθαι νόμιζε τῶν ἐπ´
ἐμοί« φήσας ὁ Χαρικλῆς ἀπέτρεχεν, ἔργον ἀποφῆναι τοὺς
λόγους ὑφ´ ἡδονῆς ἐπειγόμενος. Καὶ ἔπραξέ γε, ὡς
ὕστερον ἔγνων, ἅπερ ὑπεθέμην οὐδὲν ὑπερθέμενος, ἐσθῆτά
τε ἄλλην πολύτιμον καὶ δὴ καὶ τοὺς ὅρμους τοὺς Αἰθιοπικοὺς
τοὺς συνεκτεθέντας ὑπὸ τῆς Περσίννης εἰς γνωρίσματα
τῇ Χαρικλείᾳ ὡς ἕδνα δῆθεν παρὰ τοῦ Ἀλκαμένους προσκομίσας.
| [4,15] A mesure qu'il parlait, je comprenais quelle était
la signification de ce rêve, mais, voulant le tirer de son
désespoir et, en même temps, lui ôter d'avance tout soupçon
de ce qui allait se passer, je lui dis : « Pour un prêtre,
et, qui plus est, un prêtre du dieu le plus prophétique
de tous, tu me sembles ne pas être très habile à interpréter
les rêves. Alors que ton rêve t'annonce le mariage
de ta fille, en symbolisant par un aigle le mari qui l'emmènera,
et te promet que ce mariage sera heureux,
car Apollon y consent, puisque c'est de sa main qu'il lui
améne un compagnon, cette vision t'indigne et tu trouves
dans ce rêve une raison de te désespérer. Aussi, Chariclès,
gardons-nous de prononcer aucune parole de mauvais
augure, accomplissons au plus vite la volonté des dieux en
essayant, plus que jamais, d'amener la jeune fille à se
laisser persuader. » Et comme il me demandait ce que
nous pourrions faire pour la mieux persuader : « Si
tu as quelque objet précieux dans tes réserves, dis-je,
vêtement brodé d'or, collier somptueux, apporte-le lui
comme un cadeau de la part de son fiancé et, par ce
cadeau, tâche de fléchir Chariclée. Car une femme éprouve
toujours comme un philtre irrésistible le charme de l'or
et des pierres précieuses. De plus, il te faut tout préparer
pour la cérémonie, car il sera nécessaire de presser le
mariage, tant que la jeune fille se trouve encore sous
l'effet contraignant du désir que mes sortilèges lui ont
inspiré. — Sois bien sûr que rien de ce qui me concerne
ne sera négligé », me dit Chariclès, qui s'en alla aussitôt
tout joyeux, pour joindre l'action à la parole. Et il fit
réellement et sans plus tarder, comme je l'appris par
la suite, ce que je lui avais conseillé; il apporta à Chariclée
en les présentant comme des cadeaux de fiançailles de la
part d'Alcamène, les vêtements précieux et les colliers
éthiopiens qui avaient été exposés par Persinna pour
que la jeune fille pût se faire reconnaître.
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