[4,12] Ὡς δὲ ἐγνώρισεν ἑαυτήν, καὶ τὸ φρόνημα
διανιστᾶσα πλέον τῷ γένει προσέδραμε καὶ »Τί οὖν χρὴ
ποιεῖν;« ἠρώτα, τότε ἤδη συμβουλῆς τῆς φανερωτέρας
ἠρχόμην, ἅπαντα ὡς ἔσχεν ἀνακαλύπτων, »Ἐγώ«
λέγων »ὦ θύγατερ, ἦλθον καὶ εἰς Αἰθίοπας ἐπιθυμίᾳ τῆς
παρ´ ἐκείνοις σοφίας· ἐγενόμην καὶ Περσίννῃ τῇ σῇ μητρὶ
γνώριμος, οἰκειοῦται γὰρ ἀεὶ τὸ σοφῶν γένος ἡ βασίλειος
αὐλὴ καὶ ἄλλως εἶχόν τι καὶ δόξης πλέον τὴν Αἰγυπτίων
σοφίαν προσθήκῃ τῆς Αἰθιόπων ἐκθειάζων. Ἐπεὶ δὲ
ἀπαίρειν μέλλοντά με οἴκαδε ᾔσθετο, τὰ κατὰ σέ μοι
πάντα διηγεῖτο τὸ πιστὸν τῆς σιωπῆς ὅρκῳ πρότερον
κομισαμένη καὶ ἔλεγε τοῖς μὲν ἐγχωρίοις σοφοῖς οὐ θαρσήσειν
εἰπεῖν, ἐμὲ δὲ ἱκέτευεν ἐρωτᾶν τοὺς θεοὺς εἰ
πρῶτα μὲν ἐκτεθεῖσα διεσώθης, ἔπειτα ὅπῃ γῆς οὖσα
τυγχάνεις, οὐ γὰρ πυθέσθαι κατὰ τὸ ἔθνος οὐδεμίαν τοιαύτην,
πολλὰ περιεργασαμένη. Ἐμοῦ δὲ ἅπαντα μαθόντος
ἐκ θεῶν καὶ εἶναί τε καὶ ὅπου φράσαντος αὖθις
ἱκέτευεν ἐπιζητεῖν καὶ προτρέπειν ἥκειν εἰς τὴν ἐνεγκοῦσαν,
ἄγονος γὰρ καὶ ἄτεκνος ἐκ τῶν ἐπὶ σοὶ διατελεῖν
ὠδίνων ἑτοίμως τε ἔχειν, εἴ ποτε φανείης, ὁμολογεῖν τῷ
σῷ πατρὶ τὸ συμβεβηκός· εἰδέναι γὰρ αὐτὸν πεισθησόμενον
χρόνῳ τε τῆς συμβιώσεως τὴν ἐπ´ αὐτῇ δοκιμασίαν
ἔχοντα καὶ τῆς ἐκ παίδων διαδοχῆς τὴν ἐπιθυμίαν
ἀπροσδοκήτως λαμβάνοντα.
| [4,12] Lorsqu'elle sut qui elle était, s'élevant à des sentiments
plus dignes de son sang, elle prit les devants et :
« Que faut-il faire? » demanda-t-elle. Alors je commençai
à lui découvrir tout le fond de ma pensée et lui
révélai toute la vérité.
« J'étais allé, ma fille, chez les Ethiopiens poussé par
le désir de connaître leur science; j'étais devenu l'un des
amis de Persinna, ta mère, car la cour royale est toujours
ouverte aux savants, et, de plus, j'y jouissais de davantage
de considération pour avoir rendu ma science égyptienne
plus divine encore en lui adjoignant celle des Ethiopiens.
Lorsqu'elle sut que j'étais sur le point de rentrer
dans ma patrie, elle me raconta toute ton histoire, en me
demandant d'abord de lui jurer le secret; elle me dit
qu'elle n'osait pas se confier aux savants de son pays,
mais qu'elle me suppliait d'interroger les dieux pour
savoir, d'abord, si tu avais survécu, après avoir été abandonnée
et ensuite en quel endroit de la terre tu te trouvais,
car, ajoutait-elle, malgré toutes ses recherches, elle
n'avait pu découvrir aucune fille, dans la nation, qui te
ressemblât. Les dieux me révélèrent tout : que tu vivais
et en quel endroit. Lorsque je le lui eus dit, elle me
supplia d'aller te chercher et te ramener dans ta patrie,
car, depuis qu'elle t'avait mise au monde, elle n'avait
plus eu d'enfant et elle était prête, si tu revenais, à
avouer à ton père ce qui s'était passé; elle savait,
disait-elle, qu'il la croirait, car, pendant tout le cours de
leur vie commune, il avait eu le temps d'être sûr d'elle,
et le désir qu'il avait d'avoir des enfants pour lui succéder
lui ferait saisir avec empressement cette occasion inespérée.
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