| [4,11] Ἱδρῶτι πολλῷ διερρεῖτο τούτων εἰρημένων, ὦ
 Κνήμων, καὶ δήλη παντοίως ἦν χαίρουσα μὲν ἐφ´ οἷς
 ἤκουεν ἀγωνιῶσα δὲ ἐφ´ οἷς ἤλπιζεν ἐρυθριῶσα δὲ ἐφ´
 οἷς ἑάλωκεν· οὐκ ὀλίγον οὖν ἐφησυχάσασα χρόνον »Ὦ
 πάτερ« ἔφη »γάμον ὀνομάζεις καὶ τοῦτον αἱρεῖσθαι
 προτρέπεις ὥσπερ δῆλον ὂν ἢ τὸν πατέρα συνθησόμενον
 ἢ τὸν ἐμοὶ πολέμιον ἀντιποιησόμενον.«  »Τὸ μὲν κατὰ
 τὸν νεανίαν ἔρρωται ἡμῖν« ἔφην »καὶ πλέον ἢ σὺ τάχα 
 κἀκεῖνος ἑάλωκεν ἀπὸ τῶν ὁμοίων σοι κεκινημένος. Ὡς
 γὰρ ἔοικεν αἱ ψυχαί πως ὑμῖν ἀπὸ πρώτης ἐντεύξεως
 τὰς ἀλλήλων ἀξίας ἐγνώρισαν καὶ πρὸς τὸ ἴσον πάθος
 κατηνέχθησαν· ἐπέτεινα δὲ αὐτῷ κἀγὼ σοὶ χαριζόμενος
 σοφίᾳ τὴν ἐπιθυμίαν, ὁ δὲ νομιζόμενός σοι πατὴρ ἄλλον
 εὐτρεπίζεται νυμφίον, Ἀλκαμένην ὃν οὐκ ἠγνόηκας.«
 Ἡ δὲ »Ἀλκαμένει μὲν« ἔφη »τάφον πρότερον ἢ
 γάμον τὸν ἐμὸν εὐτρεπιζέτω, ἐμὲ γὰρ ἢ Θεαγένης ἄξεται
 ἢ τὸ τῆς εἱμαρμένης διαδέξεται· σὺ δ´ ὅτι μὴ ἔστι μοι
 πατὴρ ἀλλὰ νομίζεται Χαρικλῆς, ἱκετεύω λέγε πόθεν
 ἐγνώρισας.« »Ἐκ ταύτης« ἔφην ἐπιδείξας τὴν ταινίαν.
 »Ἔσχες δὲ πόθεν ἢ ὅπως; ἐξ οὗ γάρ με κατὰ τὴν Αἴγυπτον 
 παρὰ τοῦ θρεψαμένου λαβὼν οὐκ οἶδ´ ὅπως δεῦρο
 ἤγαγεν, ἀφελόμενος εἶχεν ἀποκειμένην ἐν κοιτίδι τοῦ
 μὴ τὸν χρόνον αὐτῇ λυμήνασθαι.«  »Τὸ μὲν ὅπως
 ταύτην ἐκομισάμην εἰσαῦθις« ἔφην »ἀκούσῃ, τὸ δὲ παρόν,
 εἰ τὰ ἐγγεγραμμένα γνωρίζεις εἰπέ μοι.« Τῆς δὲ οὐκ
 εἰδέναι, πόθεν; ὁμολογούσης, »Γένος« ἔλεγον »καὶ ἔθνος
 τὸ σὸν καὶ τύχην φράζει.« Ὡς δὲ ἀνακαλύπτειν ὅσα
 ἔχω γινώσκειν ἱκέτευεν, ἔλεγον ἅπαντα τήν τε γραφὴν
 ἐπιὼν ἐν μέρει καὶ πρὸς ἔπος ἑρμηνεύων.
 
 | [4,11] Chariclée, ô Cnémon, était couverte de sueur 
pendant que je lui disais tout cela, et je voyais évidemment 
qu'elle était agitée de sentiments divers : joyeuse de 
ce qu'elle entendait, anxieuse à la pensée de ce qu'elle 
espérait, et rougissant d'avoir été prise. Elle resta un 
long moment sans rien dire, puis : « Père, dit-elle, tu 
parles de mariage, tu m'exhortes à y consentir, comme s'il 
était certain que mon père y consentira et que mon 
ennemi acceptera lui aussi. — Pour ce qui est du jeune 
homme, dis-je, l'affaire est faite, et, plus encore peut-être 
que toi, il est pris, lui aussi, et pour les mêmes raisons 
que toi. Car il me semble bien que, dès leur première 
rencontre, vos âmes ont reconnu qu'elles étaient dignes 
l'une de l'autre et ont été emportées par la même passion. 
J'ai, de plus, moi aussi, pour te faire plaisir, eu 
recours à mon art pour exciter son désir, mais celui 
qui passe pour ton père a en réserve un autre fiancé, 
Alcamène, que tu n'es pas sans connaître. » Alors elle : 
« Alcamène? Qu'il prépare mon tombeau, plutôt que 
notre mariage! Car c'est Théagène qui m'épousera, ou 
bien le jour fatal viendra pour moi. Mais toi-même, 
lorsque tu dis que Chariclès n'est pas mon père, mais 
passe seulement pour tel, je t'en supplie, comment 
l'as-tu appris ? — Par ceci, lui répondis-je en lui montrant 
la bandelette. — Et d'où la tiens-tu, comment as-tu fait? 
Depuis le jour où il m'a reçue, en Egypte, des mains 
de l'homme qui m'a élevée, et m'a emmenée ici, je ne 
sais comment, il me l'a enlevée et l'a conservée, soigneusement 
rangée dans une corbeille pour que le temps ne 
l'abîme pas. — Comment je me la suis procurée, lui 
dis-je, ce sera pour plus tard; pour le moment, dis-moi 
si tu sais ce qui et écrit ici. » Et comme elle avouait 
son ignorance, me demandant comment elle aurait pu le 
savoir : « Eh bien, lui dis-je, elle révèle et ta naissance, et
ta race, et la raison de ton sort. » Alors, elle me supplia 
de lui révéler tout ce que je savais, et je lui dis tout, en 
suivant le texte, et, au fur et à mesure, le traduisant 
mot par mot.
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