[3,8] Εἰ δὲ χρή σοι καὶ παραδείγματος ἕνεκα λόγον
τινὰ φυσικώτερον παραθέσθαι, βίβλοις ἱεραῖς ταῖς περὶ
ζῴων ἀνάγραπτον, ὁ χαραδριὸς τοὺς ἰκτεριῶντας ἰᾶται καὶ
ὁ τοῦτο πάσχων εἰ τῷ ὀρνέῳ προσβλέποι - - - τὸ δὲ φεύγει
καὶ ἀποστρέφεται τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐπιμῦσαν, οὐ φθονοῦν
ὡς οἴονταί τινες τῆς ὠφελείας ἀλλ´ ὅτι θεώμενος ἕλκειν
καὶ μετασπᾶν εἰς ἑαυτὸν ὥσπερ ῥεῦμα πέφυκε τὸ πάθος
καὶ διὰ τοῦτο ἐκκλίνει καθάπερ τρῶσιν τὴν ὅρασιν. Καὶ
ὄφεων δὲ ὁ καλούμενος βασιλίσκος ὅτι καὶ πνεύματι μόνον
καὶ βλέμματι πᾶν ἀφαυαίνει καὶ λυμαίνεται τὸ ὑποπῖπτον
ἴσως ἀκήκοας· εἰ δέ τινες καὶ τοὺς φιλτάτους καὶ οἷς εὖνοι
τυγχάνουσι καταβασκαίνουσιν οὐ χρὴ θαυμάζειν, φύσει
γὰρ φθονερῶς ἔχοντες οὐχ ὃ βούλονται δρῶσιν ἀλλ´ ὃ πεφύκασι.
| [3,8] S'il faut que je te donne encore un exemple, tiré
de la nature et figurant dans les livres sacrés traitant
des êtres vivants, voici : le loriot guérit les malades
atteints de jaunisse. Si un tel malade regarde l'oiseau
celui-ci s'enfuit et se détourne en fermant les yeux
non pas, comme on le croit, parce qu'il se refuse à
faire du bien mais parce que sa nature est telle que,
lorsqu'il regarde, il attire le mal en lui-même comme une
émanation qui le pénètre, et c'est pourquoi il évite, à
l'égal d'une blessure, de jeter les yeux sur ces malades.
Parmi les serpents, tu as sans doute entendu dire que
celui qu'on appelle le basilic dessèche et détruit, seulement
par l'effet de son souffle et de son regard, tout ce qui
se présente à lui. Si, donc, certaines personnes jettent
le mauvais oeil même à ceux qu'ils aiment le plus, et à
qui ils veulent du bien, cela n'est pas étonnant, car c'est
la nature qui les rend jaloux et ce n'est pas leur volonté
qui agit en cela, mais leur nature.
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