HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre III

Chapitre 7

  Chapitre 7

[3,7] Ἐπεὶ δὲ παρεγενόμεθα οὗ κατήγετο, καταλαμβάνομεν εἰσελθόντες ἐπὶ τῆς εὐνῆς ἀλύουσαν καὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς τῷ ἔρωτι διαβρόχους· κἀπειδὴ τὸν πατέρα τὰ εἰωθότα περιεπτύξατο, πυνθανομένῳ τί πεπόνθοι τῆς κεφαλῆς ἄλγημα διοχλεῖν ἔλεγεν ἡδέως τε ἂν ἠρεμεῖν εἴ τις ἐπιτρέποι. Πρὸς ταῦτα διαταραχθεὶς Χαρικλῆς ὑπεξῄει τε τοῦ θαλάμου σὺν ἡμῖν ἡσυχίαν ταῖς θεραπαίναις ἐπιτάξας, προελθών τε τῆς οἰκίας «τί ἄρα τοῦτο» ἔλεγεν « ´γαθὲ Καλάσιρι; τίς προσπεσοῦσα τῷ θυγατρίῳ μαλακία;» «Μὴ θαύμαζε» εἶπον «εἰ τοσούτοις ἐμπομπεύσασα δήμοις ὀφθαλμόν τινα βάσκανον ἐπεσπάσατοΓελάσας οὖν εἰρωνικὸν «καὶ σὺ γὰρ» εἶπεν «ὡς πολὺς ὄχλος εἶναί τινα βασκανίαν ἐπίστευσας;» «Εἴπερ τι καὶ ἄλλο τῶν ἀληθῶν» ἔφην· «ἔχει γὰρ οὕτως. περικεχυμένος ἡμῖν οὗτος ἀὴρ δι´ ὀφθαλμῶν τε καὶ ῥινῶν καὶ ἄσθματος καὶ τῶν ἄλλων πόρων εἰς τὰ βάθη διικνούμενος καὶ τῶν ἔξωθεν ποιοτήτων συνεισφερόμενος, οἷος ἂν εἰσρεύσῃ τοιοῦτο καὶ τοῖς δεξαμένοις πάθος ἐγκατέσπειρεν· ὥστε ὁπότ´ ἂν σὺν φθόνῳ τις ἴδῃ τὰ καλά, τὸ περιέχον τε δυσμενοῦς ποιότητος ἀνέπλησε καὶ τὸ παρ´ ἑαυτοῦ πνεῦμα πικρίας ἀνάμεστον εἰς τὸν πλησίον διερρίπισε, τὸ δὲ ἅτε λεπτομερὲς ἄχρις ἐπ´ ὀστέα καὶ μυελοὺς αὐτοὺς εἰσδύεται καὶ νόσος ἐγένετο πολλοῖς φθόνος, οἰκεῖον ὄνομα βασκανίαν ἐπιδεξάμενος. Ἤδη δὲ κἀκεῖνα σκόπησον, Χαρίκλεις, ὅσοι μὲν ὀφθαλμίας ὅσοι δὲ τῆς ἐκ λοιμῶν καταστάσεως ἀνεπλήσθησαν θιγόντες μὲν οὐδαμῶς τῶν καμνόντων ἀλλ´ οὐδὲ εὐνῆς οὐδὲ τραπέζης τῆς αὐτῆς μετασχόντες ἀέρος δὲ μόνον ταὐτοῦ κοινωνήσαντες. Τεκμηριούτω δέ σοι τὸν λόγον εἴπερ ἄλλο τι καὶ τῶν ἐρώτων γένεσις, οἷς τὰ ὁρώμενα τὴν ἀρχὴν ἐνδίδωσι οἷον ὑπήνεμα διὰ τῶν ὀφθαλμῶν τὰ πάθη ταῖς ψυχαῖς εἰστοξεύοντα. Καὶ μάλα γε εἰκότως, τῶν γὰρ ἐν ἡμῖν πόρων τε καὶ αἰσθήσεων πολυκίνητόν τε καὶ θερμότατον οὖσα ὄψις δεκτικωτέρα πρὸς τὰς ἀπορροίας γίνεται, τῷ κατ´ αὐτὴν ἐμπύρῳ πνεύματι τὰς μεταβάσεις ἐρώτων ἐπισπωμένη. [3,7] Lorsque nous fûmes arrivés chez elle, nous trouvâmes Chariclée étendue sur son lit, énervée et les yeux tout humides d'amour; après avoir embrassé son père, de la façon habituelle, comme il lui demandait ce qu'elle avait, elle lui répondit qu'elle souffrait de la tête et qu'elle aimerait être seule, si on voulait bien le lui permettre. Chariclès fut tout déconcerté de cette réponse; il sortit avec moi de la chambre et recommanda aux servantes de la laisser tranquille. Une fois hors de la maison, « Qu'est-ce que cela veut dire, me dit-il, mon cher Calasiris ? Quel est ce malaise qui vient de prendre ma petite fille? — Ne t'étonne pas, répondis-je, si, au cours d'une procession où il y avait tant de monde, quelqu'un lui a jeté le mauvais oeil. » Il se mit à rire ironiquement : « Toi aussi, alors, dit-il, tu crois, comme le vulgaire, que le mauvais oeil existe? — Certainement, rien n'est plus vrai, repartis-je, voici ce qui se passe. Cet air qui nous entoure pénètre au fond de nous par les yeux, les narines, la bouche et les autres ouvertures du corps, apportant avec lui les différentes qualités qui se trouvent dans le monde extérieur, de telle sorte qu'il introduit en nous et sème le germe des passions; lorsque, par exemple, quelqu'un regarde les belles choses avec envie, l'air ambiant se remplit d'une qualité malveillante et le souffle plein d'aigreur émané de cette personne se répand sur ses voisins; et ce souffle, qui est fort subtil, pénètre jusque dans leurs os et leur moelle; c'est ainsi que bien des gens ont été contaminés par l'envie, à laquelle on donne, plus particulièrement, le nom de mauvais oeil. Réfléchis également, Chariclès, à tous les gens qui ont été atteints d'ophtalmie, à tous ceux qui ont été atteints par une maladie épidémique, sans avoir jamais touché les malades ni même partagé leur lit ou leur table, mais simplement pour avoir respiré le même air. Pour preuve de ce que je dis, je ne veux que la naissance de l'amour, qui provient de quelque chose que l'on a vu; cet objet envoie la passion, comme une flèche, portée par le vent et l'enfonce, à travers les yeux, dans les âmes. Et c'est tout naturel, car de toutes les ouvertures de notre corps, la plus prompte à se mouvoir et la plus chaude est la vue, ce qui la rend plus apte à accueillir les émanations et lui fait attirer, par l'effet du souffle ardent qui l'anime, les courants d'amour qui passent.


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Dernière mise à jour : 2/02/2007