HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre III

Chapitre 5

  Chapitre 5

[3,5] Ταῦτα εἶπε καὶ λύχνος τε ἡμμένος εἰσεφέρετο, θεραπαινίδι τοῦτο τοῦ πρεσβύτου προστάξαντος, καὶ τὴν σπονδὴν ἀπέχεεν ἄλλους τε τῶν θεῶν καὶ τὸν Ἑρμῆν ἐπὶ πᾶσιν ἐπικαλούμενος, εὐόνειρόν τε ᾔτει τὴν νύκτα καὶ φανῆναι αὐτῷ τοὺς φιλτάτους κατὰ γοῦν τὸν ὕπνον ἱκέτευε. Καὶ τούτων τετελεσμένων »Ἐπειδὴ τοίνυν« ἔφη » Κνήμων, τὸ μνῆμα τοῦ Νεοπτολέμου τρίτον περιεστοιχίσατο πομπὴ καὶ τρίτον οἱ ἔφηβοι τὴν ἵππον περιήλασαν, ὠλόλυξαν μὲν αἱ γυναῖκες ἠλάλαξαν δὲ οἱ ἄνδρες· τότε ὥσπερ ὑφ´ ἑνὶ συνθήματι βόες ἄρνες αἶγες ἱερεύοντο καθάπερ μιᾷ χειρὶ πᾶσι τῆς σφαγῆς ἐπενεχθείσης. Βωμόν τε παμμεγέθη σχίζαις μυρίαις φορτώσαντες καὶ τὰ νενομισμένα τῶν ἱερείων ἄκρα πάντα ἐπιθέντες κατάρχειν τῆς σπονδῆς τὸν ἱερέα τοῦ Πυθίου καὶ τὸν βωμὸν ἀνάπτειν ἠξίουν· δὲ Χαρικλῆς τὴν μὲν σπονδὴν αὑτῷ προσήκειν ἔλεγε «τὸν βωμὸν δὲ τῆς θεωρίας ἄρχων ἁπτέτω παρὰ τῆς ζακόρου τὴν δᾷδα κομισάμενος, τοῦτο γὰρ ἔθος πάτριος διαγινώσκει νόμοςΤαῦτα εἶπε, καὶ μὲν ἔσπενδε, τὸ πῦρ δὲ Θεαγένης ἐλάμβανεν· ὅτε, φίλε Κνήμων, καὶ ὅτι θεῖον ψυχὴ καὶ συγγενὲς ἄνωθεν τοῖς ἔργοις ἐπιστούμεθα· ὁμοῦ τε γὰρ ἀλλήλους ἑώρων οἱ νέοι καὶ ἤρων, ὥσπερ τῆς ψυχῆς ἐκ πρώτης ἐντεύξεως τὸ ὅμοιον ἐπιγνούσης καὶ πρὸς τὸ κατ´ ἀξίαν οἰκεῖον προσδραμούσης. Πρῶτον μὲν γὰρ ἀθρόον τι καὶ ἐπτοημένον ἔστησαν καὶ τὴν δᾷδα ὁλκότερον μὲν ἐνεχείριζεν δὲ ὑπεδέχετο, τοὺς ὀφθαλμοὺς ἀτενεῖς ἐπὶ πολὺ κατ´ ἀλλήλων πήξαντες ὥσπερ εἴ που γνωρίζοντες ἰδόντες πρότερον ταῖς μνήμαις ἀναπεμπάζοντες· εἶτα ἐμειδίασαν βραχύ τι καὶ κλεπτόμενον καὶ μόνῃ τῇ διαχύσει τοῦ βλέμματος ἐλεγχόμενον. Ἔπειτα ὥσπερ καταιδεσθέντες τὸ γεγονὸς ἐπυρρίασαν, καὶ αὖθις, τοῦ πάθους οἶμαι καὶ τὴν καρδίαν ἐπιδραμόντος, ὠχρίασαν, καὶ ἁπλῶς μυρίον εἶδος ἐν ὀλίγῳ τῷ χρόνῳ τὰς ὄψεις ἀμφοῖν ἐπεπλανήθη καὶ μεταβολὴ παντοία χροιᾶς τε καὶ βλέμματος τῆς ψυχῆς τὸν σάλον κατηγοροῦσα. Ταῦτα δὲ τοὺς μὲν πολλούς, ὡς εἰκός, ἐλάνθανεν ἄλλον πρὸς ἄλλην χρείαν τε καὶ διάνοιαν ὄντας, ἐλάνθανε δὲ καὶ τὸν Χαρικλέα τὴν πάτριον εὐχὴν καὶ ἐπίκλησιν καταγγέλλοντα· ἐγὼ δὲ πρὸς μίαν τὴν παρατήρησιν τῶν νέων ἠσχολούμην, ἐξ ἐκείνου, Κνήμων, ἐξ οὗπερ χρησμὸς ἐπὶ Θεαγένει θυομένῳ κατὰ τὸν νεὼν ᾔδετο, πρὸς ὑπόνοιαν τῶν ἐσομένων ἀπὸ τῶν ὀνομάτων κεκινημένος. Ἀλλ´ οὐδὲ ἀκριβῶς οὐδὲν ἔτι τῶν ἑξῆς χρησθέντων συνέβαλλον. [3,5] A sa parole, une lampe allumée nous fut apportée par une petite servante à qui il en donna l'ordre. Il fit alors les libations aux dieux, et, plus particulièrement, à Hermès à qui il demanda de beaux rêves pour la nuit et qu'il supplia de lui faire apparaître ses bien-aimés, au moins pendant son sommeil. Une fois le rite accompli, il reprit : « Lorsque, Cnémon, le cortège eut fait trois fois le tour du tombeau de Néoptolème, que les éphèbes eurent conduit trois fois leurs chevaux tout autour, les femmes poussèrent un long cri de deuil, et les hommes un cri de guerre; alors, comme à un signal, boeufs, agneaux, chèvres furent sacrifiés et l'on eût dit qu'une seule et même main les égorgeait. L'on entassa alors quantité de morceaux de bois sur un immense autel où l'on déposa, selon le rite, toutes les extrémités des victimes, puis l'on demanda au prêtre d'Apollon Pythien d'allumer la flamme de l'autel. Chariclès répondit qu'il lui appartenait de faire la libation mais, ajouta-t-il, «il fallait que l'autel fût allumé par le chef de la députation sacrée, avec la torche qui lui serait donnée par la servante d'Artémis ; telle était la coutume voulue par la tradition ». Telles furent ses paroles; puis il fit la libation, et Théagène alla chercher le feu. Alors, mon cher Cnémon, nous vîmes avec évidence dans les faits que l'âme es`t chose divine et qu'elle a ses parentés, dès là-haut! Dès qu'ils s'aperçurent, les deux jeunes gens s'aimèrent, comme si leur âme, à leur première rencontre, avait reconnu son semblable et s'était élancée chacune vers ce qui méritait de lui appartenir. D'abord, brusquement, ils demeurèrent immobiles, frappés de stupeur, puis, lentement, elle lui tendit le flambeau et, lentement, il le saisit, et leurs yeux se fixèrent longuement de l'un sur l'autre, comme s'ils cherchaient dans leur mémoire s'ils se connaissaient déjà ou s'ils s'étaient déjà vus; puis, ils sourirent, imperceptiblement et à la dérobée, et seule le révéla une douceur dont fut soudain empreint leur regard. Et, tout de suite, ils eurent comme honte de ce qui venait de se passer et ils rougirent; mais bientôt, tandis que la passion, apparemment, pénétrait à longs flots, dans leur coeur, ils pâlirent, bref, en quelques instants, leur visage à tous deux présenta mille aspects différents, et ces changements de couleur et d'expression trahissaient l'agitation de leur âme. Tout cela, naturellement, passa inaperçu à la foule, chacun étant pris par une occupation ou une pensée différentes, et inaperçu également à Chariclès qui prononçait la prière et l'invocation rituelles; mais moi, je ne faisais rien d'autre que d'observer les jeunes gens depuis le moment où l'oracle avait prophétisé sur Théagène en train d'offrir un sacrifice dans le temple, car l'allusion à leurs noms m'avait laissé deviner ce qui arriverait. Mais je ne comprenais pas très clairement la suite de la prédiction.


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Dernière mise à jour : 2/02/2007