HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre III

Chapitre 4

  Chapitre 4

[3,4] Ἦμος δ´ ἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος ἠώς - Ὅμηρος ἂν εἶπεν - ἐπεὶ δὲ τοῦ νεὼ τῆς Ἀρτέμιδος ἐξήλασεν καλὴ καὶ σοφὴ Χαρίκλεια, τότε ὅτι καὶ Θεαγένην ἡττηθῆναί ποτε δυνατὸν ἔγνωμεν, ἀλλ´ ἡττηθῆναι τοσοῦτον ὅσον ἀκραιφνὲς γυναικεῖον κάλλος τοῦ πρώτου παρ´ ἀνδράσιν ἐπαγωγότερον. Ἤγετο μὲν γὰρ ἐφ´ ἁρμαμάξης ἀπὸ συνωρίδος λευκῆς βοῶν ἡνιοχουμένη, χιτῶνα δὲ ἁλουργὸν ποδήρη χρυσαῖς ἀκτῖσι κατάπαστον ἠμφίεστο, ζώνην δὲ ἐπεβέβλητο τοῖς στέρνοις· καὶ τεχνησάμενος εἰς ἐκείνην τὸ πᾶν τῆς ἑαυτοῦ τέχνης κατέκλεισεν, οὔτε πρότερόν τι τοιοῦτον χαλκευσάμενος οὔτε αὖθις δυνησόμενος. Δυοῖν γὰρ δρακόντοιν τὰ μὲν οὐραῖα κατὰ τῶν μεταφρένων ἐδέσμευε τοὺς δὲ αὐχένας ὑπὸ τοὺς μαζοὺς παραμείψας καὶ εἰς βρόχον σκολιὸν διαπλέξας καὶ τὰς κεφαλὰς διολισθῆσαι τοῦ βρόχου συγχωρήσας, ὡς περίττωμα τοῦ δεσμοῦ κατὰ πλευρὰν ἑκατέραν ἀπῃώρησεν. Εἶπες ἂν τοὺς ὄφεις οὐ δοκεῖν ἕρπειν ἀλλ´ ἕρπειν, οὐχ ὑπὸ βλοσυρῷ καὶ ἀπηνεῖ τῷ βλέμματι φοβεροὺς ἀλλ´ ὑγρῷ κώματι διαρρεομένους ὥσπερ ἀπὸ τοῦ κατὰ τὰ στέρνα τῆς κόρης ἱμέρου κατευναζομένους. Οἱ δὲ ἦσαν τὴν μὲν ὕλην χρυσοῖ τὴν χροιὰν δὲ κυανοῖ, γὰρ χρυσὸς ὑπὸ τῆς τέχνης ἐμελαίνετο ἵνα τὸ τραχὺ καὶ μεταβάλλον τῆς φολίδος τῷ ξανθῷ τὸ μελανθὲς κραθὲν ἐπιδείξηται. Τοιαύτη μὲν ζώνη τῆς κόρης· κόμη δὲ οὔτε πάντῃ διάπλοκος οὔτε ἀσύνδετος, ἀλλ´ μὲν πολλὴ καὶ ὑπαυχένιος ὤμοις τε καὶ νώτοις ἐπεκύμαινε τὴν δὲ ἀπὸ κορυφῆς καὶ ἀπὸ μετώπου δάφνης ἁπαλοὶ κλῶνες ἔστεφον ῥοδοειδῆ τε καὶ ἡλιῶσαν διαδέοντες καὶ σοβεῖν ταῖς αὔραις ἔξω τοῦ πρέποντος οὐκ ἐφιέντες. Ἔφερε δὲ τῇ λαιᾷ μὲν τόξον ἐπίχρυσον ὑπὲρ ὦμον τὸν δεξιὸν τῆς φαρέτρας ἀπηρτημένης, τῇ θατέρᾳ δὲ λαμπάδιον ἡμμένον καὶ οὕτως ἔχουσα πλέον ἀπὸ τῶν ὀφθαλμῶν σέλας τῶν δᾴδων ἀπηύγαζεν.« »Οὗτοι ἐκεῖνοι Χαρίκλεια καὶ Θεαγένης« ἀνεβόησεν Κνήμων. »Καὶ ποῦ γῆς οὗτοι δείκνυε πρὸς θεῶν« ἱκετεύων Καλάσιρις, ὁρᾶσθαι αὐτοὺς τῷ Κνήμωνι προσδοκήσας. δὲ » πάτερ, θεωρεῖν αὐτοὺς καὶ ἀπόντας ᾠήθην, οὕτως ἐναργῶς τε καὶ οὓς οἶδα ἰδὼν παρὰ σοῦ διήγησις ὑπέδειξεν.« »Οὐκ οἶδα« εἶπεν »εἰ τοιούτους εἶδες οἵους αὐτοὺς κατ´ ἐκείνην τὴν ἡμέραν Ἑλλάς τε καὶ ἥλιος ἐθεάσατο, οὕτω μὲν περιβλέπτους οὕτω δὲ εὐδαιμονιζομένους καὶ τὴν μὲν ἀνδράσι τὸν δὲ γυναιξὶν εὐχὴν γινομένους. Τὴν γὰρ πρὸς θάτερον αὐτῶν συζυγίαν ἴσα καὶ ἀθανασίαν ἦγον, πλὴν ὅσον τὸν μὲν νεανίαν οἱ ἐγχώριοι τὴν κόρην δὲ οἱ Θετταλοὶ πλέον ἐθαύμαζον, πρῶτον ἔβλεπον ἑκάτεροι μᾶλλον ἀγάμενοι, ξένη γὰρ ὄψις τῆς συνήθους ἑτοιμότερον εἰς ἔκπληξιν. Ἀλλ´ τῆς ἡδείας ἀπάτης, τῆς γλυκείας οἰήσεως, ὅπως με ἀνεπτέρωσας ὁρᾶν τοὺς φιλτάτους καὶ δεικνύναι προσδοκηθείς, Κνήμων. Σὺ δέ με καὶ παντάπασιν ἔοικας ἐξαπατᾶν, ἥξειν γὰρ αὐτοὺς ὅσον οὐδέπω καὶ φανήσεσθαι παρὰ τὴν ἀρχὴν τοῦ λόγου διεγγυώμενος κἀπὶ τούτοις καὶ μισθὸν τὴν κατ´ αὐτοὺς ὑφήγησιν αἰτήσας ἑσπέρας οὔσης ἤδη καὶ νυκτὸς οὐδαμοῦ δεικνύναι παρόντας ἔχειςΚαὶ ὃς »θάρσει« ἔφη »καὶ θυμὸν ἔχε ἀγαθὸν ὡς ἐκείνων ἀληθῶς ἡξόντων. Νῦν δὲ ἴσως τι κώλυμα γέγονε καὶ βράδιον κατὰ τὰ συγκείμενα ἀφικνοῦνται, καὶ ἄλλως οὐδ´ ἂν παρόντας ἔδειξα μὴ τὸ πᾶν τοῦ μισθοῦ κομισάμενος· ὥστε, εἰ σπεύδεις τὴν θέαν, πλήρου τὴν ἐπαγγελίαν καὶ εἰς τέλος ἄγε τὴν διήγησιν.« »Ἐγὼ μὲν« εἶπεν »ἄλλως τε ὀκνῶ τὸ πρᾶγμα πρὸς ὑπόμνησίν με τῶν λυπούντων ἄγον καὶ σὲ ἀποκναίειν ᾠήθην ἀδολεσχίᾳ τοσαύτῃ προσκορῆ γεγενημένον. Ἐπεὶ δὲ φιλήκοός τις εἶναί μοι φαίνῃ καὶ καλῶν ἀκουσμάτων ἀκόρεστος, φέρε ὅθεν ἐξέβην τὸν λόγον εἰσβάλωμεν ἁψάμενοί τε λύχνον πρότερον καὶ τὰ κοιταῖα τοῖς νυχίοις θεοῖς ἐπισπείσαντες, ὡς ἂν τῶν εἰωθότων τετελεσμένων ἐννυκτερεύειν ἡμῖν ἐπ´ ἀδείας τοῖς διηγήμασιν ἐγγίνοιτο[3,4] « Lorsque parut la fille du matin, l'Aurore aux doigts de roses », aurait dit Homère, lors, donc, que du temple d'Artémis sortit la belle et sage Chariclée, alors nous sûmes que même Théagène pouvait être surpassé, mais qu'il ne pouvait l'être que dans la mesure où la beauté féminine toute pure peut être plus captivante que celle du premier d'entre les hommes. Elle était montée sur un char attelé d'un couple de boeufs blancs; elle était vêtue d'une tunique pourpre qui lui tombait jusqu'aux pieds et qui était brodée de rayons d'or. Une ceinture entourait sa poitrine : l'artiste y avait déployé tout son art ; jamais auparavant il n'avait rien ciselé de semblable; jamais il ne pourrait le faire une seconde fois. Il avait enroulé les queues de deux dragons derrière les épaules de la jeune fille et rapproché leurs cous qui passaient sous ses seins et formaient un noeud compliqué, d'où émergeaient leurs têtes, figurant les extrémités de la ceinture qui pendaient de chaque côté. On aurait dit non pas que les serpents avaient l'air de ramper, mais qu'ils rampaient réellement; ils n'étaient pas effrayants, leur regard n'était pas terrible et cruel, mais ils s'abandonnaient, souples, dans leur sommeil, comme s'ils s'étaient rassasiés de volupté sur la poitrine de la jeune fille et ensuite assoupis. Ils étaient en or et leur couleur était d'un vert sombre. L'or avait été artificiellement bruni pour que la rugosité et les reflets changeants des écailles soient rendus par la teinte noirâtre mêlée à la couleur fauve. Telle était la ceinture de la jeune fille; sa chevelure n'était pas entièrement tressée ni complètement flottante; la plus grande partie, par derrière, retombait en vagues sur les épaules et le dos; sur le sommet de la tête et le front, une couronne de jeunes rameaux de laurier retenait ses cheveux doux comme rose et clairs comme soleil et ne leur permettait pas de flotter dans la brise plus qu'il ne convenait. Elle portait dans la main gauche un arc doré et sur son épaule droite était attaché son carquois; de l'autre main, elle tenait un flambeau allumé, mais l'éclat qui rayonnait de ses yeux éclipsait la lumière des torches. — Voilà Chariclée et Théagène! » cria Cnémon. « Où sont-ils, au nom des dieux, dis-le moi », supplia Calasiris, s'imaginant que Cnémon les avait vus. Mais lui : « J'ai cru les voir, Père, bien qu'ils ne soient pas ici, tant ton récit me les a montrés clairement, tels que je les ai vus. — Je ne sais pas, reprit Calasiris, si tu les as vus tels que, ce jour-là, les ont contemplés le Soleil et la Grèce, point de mire de tous les regards, objet de toutes les bénédictions et du désir, elle, de celui des hommes, et lui de celui des femmes. Leur union l'un avec l'autre apparaissait à tous comme celle d'un couple divin, avec cette différence que les gens du pays admiraient plus le jeune homme et les Thessaliens la jeune fille, entraînés chacun de préférence vers ce qu'ils voyaient pour la première fois, car un spectacle nouveau est plus propre à frapper que celui auquel on est accoutumé. Mais, ô douce erreur, ô illusion charmante! Comme tu m'as transporté de joie, lorsque tu m'as laissé croire, Cnémon, que tu avais vu ces êtres qui me sont chers et que tu allais me les montrer! Mais je vois bien que tu m'as complètement trompé, quand tu m'avais promis, lorsque j'ai commencé à parler, qu'ils allaient venir sous peu et m'apparaître; c'est sous prétexte de t'en faire récompenser que tu m'as demandé le récit de leurs aventures, mais c'est maintenant le soir, il fait nuit et tu ne peux me les montrer, ils ne sont pas là! — Courage, répondit Cnémon, aie bon espoir, ils viendront. Mais peut-être s'est-il produit quelque empêchement et sont-ils plus lents à arriver que nous ne l'avions convenu; d'ailleurs, même s'ils avaient été là, je ne te les aurais pas montrés avant d'avoir reçu toute ma récompense; donc, si tu es pressé de les voir, tiens ta promesse et amène ton récit à sa fin. — C'est que, répondit Calasiris, je répugne à faire quelque chose qui réveille en moi le souvenir de mes chagrins et je croyais aussi t'avoir fatigué avec mon long bavardage dont tu dois être rassasié. Mais puisque apparemment tu aimes tant à écouter, et que tu as toujours faim de belles histoires, allons, reprenons mon récit au point où je l'avais quitté, mais commençons par allumer la lampe et offrons aux dieux de la nuit les libations du soir afin que, les rites accomplis, nous puissions passer la nuit sans crainte à raconter des histoires. »


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Dernière mise à jour : 2/02/2007