[3,2] Ταύτας τὰς ἀγέλας καὶ τοὺς ἄνδρας τοὺς βοηλάτας
κόραι Θετταλαὶ διεδέχοντο καλλίζωνοί τινες καὶ βαθύζωνοι
καὶ τὴν κόμην ἄνετοι· διῄρηντο δὲ εἰς δύο χορούς,
καὶ αἱ μὲν ἔφερον καλαθίσκους - ὁ πρῶτος χορός - ἀνθέων
τε καὶ ὡραίων πλήρεις, αἱ δὲ κανᾶ πεμμάτων τε καὶ
θυμιαμάτων κανηφοροῦσαι τὸν τόπον εὐωδίᾳ κατέπνεον.
Ἠσχόλουν δὲ οὐδὲν εἰς ταῦτα τὰς χεῖρας ἀλλ´ ὑπὲρ τῆς
κεφαλῆς ἀχθοφοροῦσαι πρὸς χορὸν στιχήρη καὶ ἐγκάρσιον
ἀλλήλων εἴχοντο, ὡς ἂν βαδίζειν τε ἅμα καὶ χορεύειν αὐταῖς
ἐγγίνοιτο. Τοῦ δὲ μέλους αὐταῖς τὸ ἐνδόσιμον ὁ ἕτερος
χορὸς ὑπεσήμαινεν, οὗτος γὰρ τὸν ὅλον ἐπετέτραπτο μελῳδεῖν
ὕμνον· ὁ δὲ ὕμνος ἦν, ἡ Θέτις ἐπῃνεῖτο καὶ ὁ Πηλεὺς
κἀπὶ τούτοις ὁ ἐκείνων παῖς καὶ ὁ τούτου πάλιν. Μετὰ
ταύτας, ὦ Κνήμων - « »Τί Κνήμων« ἔφη ὁ Κνήμων·
»πάλιν γάρ με τῶν ἡδίστων ἀποστερεῖς, ὦ πάτερ, αὐτόν
μοι τὸν ὕμνον οὐ διερχόμενος, ὥσπερ θεατήν με μόνον τῶν
κατὰ τὴν πομπὴν ἀλλ´ οὐχὶ καὶ ἀκροατὴν καθίσας.«
»Ἀκούοις ἄν« ἔφη ὁ Καλάσιρις »ἐπειδήπερ οὕτω σοι
φίλον· εἶχε γὰρ ὧδέ πως ἡ ᾠδή·
Τὰν Θέτιν ἀείδω, χρυσοέθειρα Θέτιν,
Νηρέος ἀθανάταν εἰναλίοιο κόραν
τὰν Διὸς ἐννεσίῃ Πηλέϊ γημαμέναν
τὰν ἁλὸς ἀγλαΐαν ἁμετέραν Παφίην,
ἃ τὸν δουρομανῆ τόν τ´ Ἄρεα πτολέμων
Ἑλλάδος ἀστεροπὰν ἐξέτεκεν λαγόνων
δῖον Ἀχιλλῆα, τοῦ κλέος οὐράνιον,
τῷ ὕπο Πύρρα τέκεν παῖδα Νεοπτόλεμον,
περσέπολιν Τρώων, ῥυσίπολιν Δαναῶν.
ἱλήκοις ἥρως ἄμμι Νεοπτόλεμε,
ὄλβιε Πυθιάδι νῦν χθονὶ κευθόμενε,
δέχνυσο δ´ εὐμενέων τάνδε θυηπολίην,
πᾶν δ´ ἀπέρυκε δέος ἁμετέρας πόλιος.
τὰν Θέτιν ἀείδω, χρυσοέθειρα Θέτιν.
| [3,2] Ces troupeaux et leurs conducteurs étaient suivis
par de jeunes Thessaliennes aux formes souples et
amples, les cheveux flottants; elles étaient divisées en
deux groupes, les unes portant des paniers — c'était le
premier choeur — pleins de fleurs et de fruits mûrs, les
autres tenaient des corbeilles de gâteaux et de parfums
emplissant tout de leur baume. Elles n'en avaient pas
moins toutes les mains libres car elles portaient leur
fardeau sur la tête et se tenaient mutuellement par la
main, formant une seule ligne avançant obliquement
ce qui leur permettait de marcher et de danser à la fois.
Le second choeur entonna le prélude de son chant,
car c'était lui qui avait mission ce chanter tout l'hymne,
et cet hymne célébrait Thétis et Pélée et aussi leur fils
et ensuite le fils de celui-ci. Après les jeunes filles,
Cnémon... — Quoi, Cnémon? dit celui-ci; voici que tu
me prives une fois de plus de ce qu'il y a de plus agréable,
mon père, en ne me donnant pas le texte de l'hymne,
comme si tu voulais que je sois seulement spectateur
de la procession et non aussi auditeur. — Ecoute donc,
dit Calasiris, puisque tu le désires. Voici à peu près quel
était le chant :
« Je chante Thétis, Thétis aux cheveux d'or,
fille immortelle de Nérée le marin,
qui sur l'ordre de Zeus a épousé Pélée,
parure de la mer, notre Aphrodite à nous,
et qui a enfanté et sorti de ses flancs
le héros à la lance furieuse, et l'Arès des combats,
la foudre de la Grèce, le divin Achille
dont la gloire atteint les cieux.
De lui Pyrrha a enfantée son fils Néoptolème,
destructeur de Troie, rempart des Danéens.
Sois-nous propice, héros Néoptolème,
heureux d'être aujourd'hui dans la terre de Pytho.
Accueille avec faveur l'offrande que voici,
chasse de notre ville toute cause de crainte.
Je chante Thétis, Thétis aux cheveux d'or. »
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