[3,1] »Ἐπεὶ δὲ ἡ πομπὴ καὶ ὁ σύμπας ἐναγισμὸς ἐτελέσθη - «
»Καὶ μὴν οὐκ ἐτελέσθη πάτερ« ὑπολαβὼν ὁ
Κνήμων· »ἐμὲ γοῦν οὔπω θεατὴν ὁ σὸς ἐπέστησε λόγος ἀλλ´
εἰς πᾶσαν ὑπερβολὴν ἡττημένον τῆς ἀκροάσεως καὶ αὐτοπτῆσαι
σπεύδοντα τὴν πανήγυριν ὥσπερ κατόπιν ἑορτῆς ἥκοντα,
τὸ τοῦ λόγου, παρατρέχεις ὁμοῦ τε ἀνοίξας καὶ λύσας
τὸ θέατρον.« »Ἐγὼ μέν, ὦ Κνήμων« ἔφη ὁ Καλάσιρις
»ἥκιστά σε τοῖς ἔξωθεν καὶ τοιούτοις βούλομαι διοχλεῖν,
ἐπὶ τὰ καιριώτερά σε τῆς ἀφηγήσεως καὶ ὧν ἐπεζήτεις ἐξ
ἀρχῆς συνελαύνων· ἐπεὶ δὲ ἐκ παρόδου θεωρὸς γενέσθαι
βεβούλησαι, σὺ μὲν Ἀττικὸς ὢν κἀκ τούτων οὐ λέληθας
ἐγὼ δέ σοι τὴν πομπὴν ὀνομαστὴν ἐν ὀλίγαις γενομένην
αὐτῆς τε ἕνεκεν καὶ τῶν ἐξ αὐτῆς ἀποβάντων ἐπιτεμὼν
διαθήσομαι. Ἡγεῖτο μὲν ἑκατόμβη, τῶν τελουμένων
ἀνδρῶν ἀγροικοτέρων βίον τε καὶ στολὴν ἐφελκομένων· τὸ
μὲν ζῶμα ἑκάστῳ χιτῶνα λευκὸν εἰς ἀγκύλην ἀνέστελλε,
χεὶρ δὲ ἡ δεξιὰ σὺν ὤμῳ καὶ μαζῷ παραγυμνουμένη πέλεκυν
δίστομον ἐπεκράδαινεν. Οἱ βόες μέλανες πάντες, τὸν
αὐχένα σφριγῶντες καὶ πρὸς κύρτωμα μέτριον ἐγείροντες,
τὸ μὲν κέρας ἀπέριττον καὶ ἀδιάστροφον ὀξύνοντες ὁ μὲν
ἐπίχρυσον ὁ δὲ ἀνθινοῖς στεφάνοις διάπλοκον, σιμοὶ τὴν
κνήμην καὶ βαθεῖαν τὴν φάρυγγα τοῖς γόνασιν ἀπαιωροῦντες·
ὁ δὲ ἀριθμὸς ἀκριβῶς ἑκατόμβη καὶ εἰς ἀλήθειαν τὸ
ὄνομα πληροῦντες. Ἐπηκολούθει τούτοις ἄλλων ἱερείων
διάφορον πλῆθος, ἑκάστου ζῴου γένος ἰδίᾳ καὶ εἰς
κόσμον ἀγόμενον, αὐλοῦ καὶ σύριγγος τελεστικόν τι μέλος
καὶ καταγγελτικὸν τῆς θυσίας ὑπαρχόντων.
| [3,1] Lorsque la procession et toute la cérémonie expiatoire
furent achevées... — Mais, Père, elles ne sont pas achevées !
interrompit Cnémon; ton récit ne m'y a pas encore fait assister;
je suis absolument subjugué par ce que j'entends, j'ai grande hâte
de voir de mes yeux la cérémonie, et voici que j'arrive, en
quelque sorte, après la fête, comme on dit, et que tu
te sauves, ne faisant qu'ouvrir la scène et la refermer
aussitôt. — C'est, Cnémon, me dit Calasiris, que je ne
veux pas t'ennuyer par des digressions de cette sorte
et je m'en tiens aux points les plus importants de ton
récit, ceux sur lesquels tu as commencé par m'interroger;
mais, puisque tu veux profiter de l'occasion pour
assister à un spectacle — et cela me montre bien, une
fois de plus, que tu es un véritable Athénien — je vais
te décrire brièvement cette procession qui fut mémorable
entre toutes, pour elle-même d'abord et aussi pour ses
conséquences. En tête venait une hécatombe, que
conduisaient les sacrificateurs, des paysans en costume
rustique; chacun portait une tunique blanche relevée par
une ceinture jusqu'au jarret, leur bras droit, nu, ainsi
que l'épaule et le sein, brandissait une hache à deux
tranchants. Tous les boeufs étaient noirs; leur encolure
était puissante et formait un léger bourrelet, les cornes
étaient de bonne dimension, sans excès, pointues et
droites; tantôt elles étaient dorées, tantôt entourées de
guirlandes de fleurs; ils avaient la patte large et un fanon
épais qui leur pendait jusqu'aux genoux. Leur nombre
était exafement de cent et ils donnaient au terme son
véritable sens. Ensuite venaient d'autres victimes, de
diverses sortes, en grand nombre, chaque espèce d'animal
conduite séparément et en ordre, tandis que les
flûtes et les syrinx faisaient entendre une musique
religieuse préludant au sacrifice.
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