HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre III

Chapitre 17

  Chapitre 17

[3,17] Τὸν δὲ Θεαγένην ἐπειδήπερ εἰσῆλθεν ἀσπασάμενον ἀμειψάμενος ἐμαυτοῦ τε πλησίον ἐπὶ τῆς εὐνῆς ἐκάθιζον καὶ »τί χρέος ὄρθριόν σε ἄγει παρ´ ἡμᾶς;« ἠρώτων. δὲ τὸ πρόσωπον ἐπὶ πολὺ καταψήσας »ἀγωνιῶ μὲν« ἔφη »περὶ τοῦ παντός, ἐρυθριῶ δὲ ἐκφαίνειν«· καὶ ἐσιώπησεν. Ἔγνων οὖν καιρὸν εἶναι τερατεύεσθαι πρὸς αὐτὸν καὶ μαντεύεσθαι δῆθεν ἅπερ ἐγίνωσκον. Ἱλαρώτερον οὖν αὐτῷ προσβλέψας »εἰ καὶ αὐτὸς λέγειν ὀκνεῖς« ἔφην »ἀλλὰ τῇ γε ἡμετέρᾳ σοφίᾳ καὶ θεοῖς οὐδὲν ἄγνωστονΚαὶ ἐπιστήσας ὀλίγον καὶ ψήφους τινὰς οὐδὲν καταριθμούσας ἐπὶ δακτύλων συντιθεὶς τήν τε κόμην διασείσας καὶ τοὺς κατόχους μιμούμενος »ἐρᾷς« εἶπον » τέκνονἈνήλατο πρὸς τὴν μαντείαν, ὡς δὲ ὅτι »καὶ Χαρικλείας« προσέθηκα, τοῦτ´ ἐκεῖνο θεοκλυτεῖν με νομίσας μικροῦ μὲν καὶ προσεκύνει πεσών. Ἐμοῦ δὲ ἐπέχοντος ἐφίλει πολλὰ τὴν κεφαλὴν προσελθών, τοῖς τε θεοῖς ὡμολόγει χάριν, οὐκ ἐσφαλμένος, ὡς ἔλεγεν, ὧν προσεδόκησε, σωτῆρά τέ με γενέσθαι παρεκάλει· μὴ γὰρ ἂν περισωθῆναι βοηθείας καὶ ταύτης ταχείας ἀποτυχόντα, τοσοῦτον αὐτῷ τὸ κακὸν ἐνσκῆψαι καὶ οὕτως ὑπὸ τοῦ πόθου φλέγεσθαι, πρῶτον καὶ ταῦτα πειρώμενον ἔρωτος. Ὁμιλίας γὰρ ἔτι γυναικὸς ἀπείρατος εἶναι διετείνετο πολλὰ διομνύμενος· ἀεὶ γὰρ διαπτύσαι πάσας καὶ γάμον αὐτὸν καὶ ἔρωτας εἴ τινος ἀκούσειεν, ἕως τὸ Χαρικλείας αὐτὸν διήλεγξε κάλλος ὅτι μὴ φύσει καρτερικὸς ἦν ἀλλ´ ἀξιεράστου γυναικὸς εἰς τὴν παρελθοῦσαν ἀθέατος. Καὶ ταῦτα λέγων ἐπεδάκρυεν ὥσπερ ὅτι πρὸς βίαν ἥττηται κόρης ἐνδεικνύμενος. Ἀνελάμβανον οὖν αὐτὸν καὶ »θάρσει« ἔλεγον »ἐπειδήπερ ἅπαξ καταπέφευγας ἐφ´ ἡμᾶς· οὐχ οὕτως ἐκείνη κρείττων ἔσται τῆς ἡμετέρας σοφίας. Ἔστι μὲν αὐστηροτέρα καὶ κατενεχθῆναι πρὸς ἔρωτα δύσμαχος, Ἀφροδίτην καὶ γάμον ἀτιμάζουσα καὶ μέχρις ὀνόματος· ἀλλὰ διὰ σὲ πάντα κινητέον· τέχνη καὶ φύσιν οἶδε βιάζεσθαι· μόνον εὔθυμος εἶναι καὶ ὑφηγουμένῳ τὰ δέοντα πείθεσθαι πράττεινἘπηγγέλλετο ἅπαντα ποιήσειν ὡς ἂν ἐγὼ προστάττω κἂν εἰ ξιφῶν ἐπιβαίνειν κελεύοιμι. [3,17] Lorsque Théagène fut entré, nous nous saluâmes et je le fis asseoir près de moi sur mon lit. « Qu'est-ce qui t'amène ainsi chez moi à l'aube? » lui demandai-je, Longtemps, il resta à se caresser le visage, puis : « Je suis dans une anxiété terrible, dit-il, et je rougis de te dire pourquoi », après quoi il se tut. Je jugeai le moment venu de faire le sorcier et d'avoir l'air de deviner ce que je savais parfaitement. Je le regardai donc d'un air joyeux : « Si tu refuses de le dire toi-même, répondis-je, sache bien que notre science et les dieux n'ignorent rien. » Je restai un moment sans rien dire, faisant semblant de compter sur mes doigts, agitant les cheveux et me donnant l'air inspiré : « Tu es amoureux, prononçai-je enfin, mon enfant. » Il sursauta à cet oracle, et lorsque j'ajoutai : « de Chariclée », croyant, du coup, qu'un dieu parlait par ma bouche, il s'en fallut de peu qu'il ne se prosternât à mes pieds. Comme je l'en empêchai, il s'approcha et me couvrit la tête de baisers, remerciant les dieux de ne pas avoir, comme il le dit, trompé son attente, et me demanda d'être son sauveur. Car, disait-il, il ne survivrait pas s'il n'obtenait pas, au plus vite, du secours, tant était grand le mal qui avait fondu sur lui et tant il était dévoré de désir, et cela, alors qu'il éprouvait l'amour pour la première fois. Il affirma, avec force serments, qu'il n'avait jamais eu de relations avec aucune femme, qu'il les avait toujours repoussées avec horreur, ainsi que tout mariage et toute aventure amoureuse dont on pouvait lui parler, jusqu'au jour où la beauté de Chariclée lui avait prouvé qu'il n'était pas aussi insensible qu'il le pensait, mais simplement qu'il n'avait pas, jusque-là, rencontré une femme digne d'être aimée. Et, en disant cela, il pleurait, prouvant que c'était bien malgré lui qu'il était vaincu par la jeune fille. Je le réconfortai et lui dis : « Rassure-toi, maintenant que tu es venu chercher refuge auprès de moi; elle ne sera pas plus forte que ma science. Je sais bien qu'elle es`t fort austère et qu'elle ne se laisse pas aisément entraîner à l'amour, qu'elle méprise Aphrodite et le mariage, et jusqu'à leur nom même; mais, pour toi je vais tout mettre en oeuvre; tu sais que l'art arrive à faire violence à la nature; aie seulement bon courage et obéis-moi lorsque je te dirai ce qu'il faudra faire. » Il promit d'exécuter tous les ordres que je lui donnerais, même si je lui disais de marcher sur des épées.


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Dernière mise à jour : 2/02/2007