[3,16] Οὔπω δὲ ἡμέρας ἀκριβῶς ὑποφαινούσης ἐψόφει
τε ἡ μέταυλος καί τινος ᾐσθόμην καλοῦντος »παιδίον«.
Ἐρομένου δὲ τοῦ ὑπηρέτου τίς ὁ κόπτων τὴν θύραν
ἢ κατὰ ποίαν τὴν χρείαν »ἀπάγγελλε« εἶπεν ὁ καλῶν
»ὅτι Θεαγένης ὁ Θετταλός.« Ἥσθην ἀπαγγελθέντα
μοι τὸν νεανίαν καὶ εἰσκαλεῖν ἐκέλευον, ἐνδιδόναι μοι ταὐτόματον
ἀρχὴν τῶν ἐν χερσὶ βουλῶν ἡγησάμενος· ἐτεκμαιρόμην
γὰρ ὅτι με παρὰ τὸ συμπόσιον Αἰγύπτιον καὶ προφήτην
ἀκηκοὼς ἥκει συνεργὸν πρὸς τὸν ἔρωτα ληψόμενος,
πάσχων οἶμαι τὸ τῶν πολλῶν πάθος οἳ τὴν Αἰγυπτίων
σοφίαν μίαν καὶ τὴν αὐτὴν ἠπάτηνται κακῶς εἰδότες.
Ἡ μὲν γάρ τις ἐστὶ δημώδης καὶ ὡς ἄν τις εἴποι χαμαὶ
ἐρχομένη, εἰδώλων θεράπαινα καὶ περὶ σώματα νεκρῶν
εἰλουμένη, βοτάναις προστετηκυῖα καὶ ἐπῳδαῖς ἐπανέχουσα,
πρὸς οὐδὲν ἀγαθὸν τέλος οὔτε αὐτὴ προϊοῦσα οὔτε τοὺς
χρωμένους φέρουσα, ἀλλ´ αὐτὴ περὶ αὑτὴν τὰ πολλὰ πταίουσα
λυπρὰ δέ τινα καὶ γλίσχρα ἔστιν ὅτε κατορθοῦσα,
φαντασίας τῶν μὴ ὄντων ὡς ὄντων καὶ ἀποτυχίας τῶν ἐλπιζομένων,
πράξεων ἀθεμίτων εὑρέτις καὶ ἡδονῶν ἀκολάστων ὑπηρέτις.
Ἡ δὲ ἑτέρα, τέκνον, ἡ ἀληθῶς σοφία,
ἧς αὕτη παρωνύμως ἐνοθεύθη, ἣν ἱερεῖς καὶ προφητικὸν
γένος ἐκ νέων ἀσκοῦμεν, ἄνω πρὸς τὰ οὐράνια βλέπει, θεῶν
συνόμιλος καὶ φύσεως κρειττόνων μέτοχος, ἄστρων κίνησιν
ἐρευνῶσα καὶ μελλόντων πρόγνωσιν κερδαίνουσα, τῶν μὲν
γηΐνων τούτων κακῶν ἀποστατοῦσα πάντα δὲ πρὸς τὸ
καλὸν καὶ ὅτι ἀνθρώποις ὠφέλιμον ἐπιτηδεύουσα·
δι´ ἣν κἀγὼ τῆς ἐνεγκούσης εἰς καιρὸν ἐξέστην, εἴ πῃ, καθὼς
καὶ πρότερόν σοι διῆλθον, τὰ προρρηθέντα μοι παρ´ αὐτῆς
καὶ τὸν τῶν ἐμῶν παίδων κατ´ ἀλλήλων πόλεμον περιγράψαιμι.
Ταῦτα μὲν οὖν θεοῖς τε τοῖς ἄλλοις καὶ μοίραις
ἐπιτετράφθω οἳ τοῦ ποιεῖν τε καὶ μὴ τὸ κράτος ἔχουσιν, οἳ
καὶ τὴν φυγήν μοι τὴν ἐκ τῆς ἐνεγκούσης οὐ διὰ ταῦτα
πλέον ὡς ἔοικεν ἢ τὴν Χαρικλείας εὕρεσιν ἐπέβαλλον, καὶ
τοῦτο μὲν ὅπως εἴσῃ τοῖς ἑξῆς.
| [3,16] Il ne faisait pas encore entièrement jour lorsque la
porte de mon appartement retentit, et j'entendis quelqu'un
appeler : « Petit! » Mon domestique demanda qui
frappait a la porte, et ce qu'il y avait. « Annonce, reprit
la voix, le Thessalien Théagène. » Je fus heureux d'entendre
annoncer le jeune homme et je dis de le faire
entrer, en réfléchissant que l'affaire qui m'était maintenant
confiée trouvait ainsi d'elle-même son commencement.
Je m'imaginais en effet que, ayant appris lors du
banquet que j'étais égyptien et prêtre, il était venu me
demander de l'aider dans son amour, victime, apparemment,
de l'illusion commune qui veut que tous les Egyptiens
possèdent une seule et même science.
Car il y a une science vulgaire, dont on pourrait dire qu'elle
rampe sur la terre; elle est au service des illusions et n'évolue
qu'autour des cadavres; elle ne voit pas plus haut que
les plantes et psalmodie des incantations, et cela sans
parvenir à aucune fin louable, sans procurer aucun bien
à ceux qui s'en servent; d'ailleurs, le plus souvent, elle
trompe les espérances, et lorsque, par hasard, elle réussit,
elle ne produit que des effets misérables et mesquins,
comme de nous faire prendre des visions pour des réalités
et de nous décevoir dans nos espérances; habile à
imaginer toutes sortes d'actions défendues, elle est au
service des plaisirs coupables. Tandis que l'autre, mon
enfant, la véritable science, dont la première porte le
nom à tort et n'est que la bâtarde, la science que nous,
prêtres de lignée sacerdotale, nous apprenons dès notre
enfance, est tournée vers le ciel; compagne des dieux,
participant de la nature des puissances souveraines, elle
étudie le mouvement des astres et acquiert ainsi la
connaissance du futur; elle se détache des maux de ce
bas-monde et n'a comme préoccupation que le bien et
l'intérêt des hommes. C'est grâce à elle que je me suis
éloigné à temps de ma patrie, pour éviter les événements
qu'elle m'avait prédits et, comme je te l'ai déjà dit,
tenu dans toute la mesure du possible en dehors de la
guerre que devaient se livrer mes enfants. Mais je remets
cela entre les mains des dieux, et, en particulier, des
Moires qui ont le pouvoir absolu et qui m'ont exilé de
ma patrie, apparemment, moins pour cette raison-là
que pour faire retrouver Chariclée. Mais, par quel
moyen, la suite du récit te l'apprendra.
|