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Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre III

Chapitre 14

  Chapitre 14

[3,14] «Ταῦτά με, θειότατε, μεμύηκας» ἔφη Κνήμων· «Αἰγύπτιον δὲ Ὅμηρον ἀποκαλοῦντός σου πολλάκις, τῶν πάντων ἴσως οὐδεὶς ἀκήκοεν εἰς τὴν σήμερον, οὐδὲ ἀπιστεῖν ἔχω καὶ σφόδρα θαυμάζων ἱκετεύω μὴ παραδραμεῖν σε τοῦ λόγου τὴν ἀκρίβειαν.» « Κνήμων» ἔφην «εἰ καὶ ἔξωρον τὸ περὶ τούτων νυνὶ διαλαμβάνειν ἀλλ´ ὅμως ἀκούοις ἂν ἐπιτέμνοντος. Ὅμηρος, φίλος, ὑπ´ ἄλλων μὲν ἄλλοθεν ὀνομαζέσθω καὶ πατρὶς ἔστω τῷ σοφῷ πᾶσα πόλις· ἦν δὲ εἰς ἀλήθειαν ἡμεδαπὸς Αἰγύπτιος καὶ πόλις αὐτῷ Θῆβαι, »αἳ ἑκατόμπυλοί εἰσι« κατ´ αὐτὸν ἐκεῖνον. Πατὴρ δὲ τὸ μὲν δοκεῖν προφήτης τὸ δὲ ἀψευδὲς Ἑρμῆς, οὗπερ ἦν δοκῶν πατὴρ προφήτης· τῇ γὰρ τούτου γαμετῇ τελούσῃ τινὰ πάτριον ἁγιστείαν καὶ κατὰ τὸ ἱερὸν καθευδούσῃ συνῆλθεν δαίμων καὶ ποιεῖ τὸν Ὅμηρον φέροντά τι τῆς ἀνομοίου μίξεως σύμβολον. Θατέρῳ γὰρ τοῖν μηροῖν αὐτόθεν ἐξ ὠδίνων πολύ τι μῆκος τριχῶν ἐπεπόλαζεν, ὅθεν παρ´ ἄλλοις τε καὶ οὐχ ἥκιστα παρ´ Ἕλλησιν ἀλητεύων καὶ τὴν ποίησιν ᾄδων τοῦ ὀνόματος ἔτυχεν, αὐτὸς μὲν τὸ ἴδιον οὐ λέγων ἀλλ´ οὐδὲ πόλιν γένος ὀνομάζων τῶν δὲ ἐγνωκότων τὸ περὶ τὸ σῶμα πάθος εἰς ὄνομα κροτησάντων.» «Τί δὲ σκοπῶν, πάτερ, ἐσιώπα τὴν ἐνεγκοῦσαν;» «Ἤτοι τὸ φυγὰς εἶναι καταιδούμενος, ἐδιώχθη γὰρ ὑπὸ τοῦ πατρὸς ὅτε ἐξ ἐφήβων εἰς τοὺς ἱερωμένους ἐνεκρίνετο, ἀπὸ τοῦ κηλῖδα φέρειν ἐπὶ τοῦ σώματος νόθος εἶναι γνωρισθείς, καὶ τοῦτο σοφίᾳ κατεργαζόμενος κἀκ τοῦ τὴν οὖσαν ἀποκρύπτειν πᾶσαν ἑαυτῷ πόλιν {πατρίδα} μνώμενος[3,14] — C'est une révélation que tu me fais, ô homme divin! dit Cnémon. Mais tu as dit, à plusieurs reprises qu'Homère était un Egyptien, ce que personne, peut-être, n'a jamais entendu prétendre jusqu'à aujourd'hui. Je ne saurais douter de ta parole, mais je suis très surpris, et je te supplie de ne pas continuer sans me donner les raisons qui te font parler ainsi. — Cnémon, dit-il, bien que ce soit hors de mon propos que de traiter maintenant ce sujet, je vais pourtant te satisfaire en quelques mots. Qu'Homère, mon ami, porte, selon les peuples, des noms différents, que chaque ville se prétende la patrie de ce savant poète, cela est sûr, et pourtant, en réalité Homère était de chez nous, et sa ville natale était Thèbes "aux cent portes", pour employer ses propres termes. Celui qui passait pour son père était un prêtre, mais, son père véritable était Hermès, dont le prétendu père était le prêtre. La femme de celui-ci, au cours de l'accomplissement d'un rite, avait passé la nuit dans le temple; le dieu la visita et lui donna Homère, qui portait une marque rappelant cette union disparate. Sur l'une de ses cuisses, dès sa naissance, poussa un très long duvet, particularité qui lui valut son nom chez plusieurs peuples, et en particulier chez les Grecs, parmi lesquels il erra longtemps, chantant ses poèmes. Il ne révéla jamais son nom véritable et ne donna jamais ni celui de sa patrie ni celui de sa race, et les gens qui connaissaient son infirmité s'en servirent pour forger le nom d'Homère. — Quel but se proposait-il, donc, Père, en dissimulant le nom de sa patrie? — Peut-être parce qu'il avait honte d'être un exilé, car il avait été chassé par son père lorsqu'il avait été désigné, parmi les éphèbes, pour se consacrer au service des dieux. La marque qu'il portait avait en effet révélé qu'il était bâtard. Ou bien avait-il agi par habileté et, en dissimulant sa véritable patrie, tenté de se les annexer toutes ?


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Dernière mise à jour : 2/02/2007