HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre III

Chapitre 13

  Chapitre 13

[3,13] Μικρὸν οὖν ἐπιστήσας Καλάσιρις καὶ τὸν νοῦν πρὸς τὸ μυστικώτερον ἀνακινήσας «θεοὶ καὶ δαίμονες» εἶπεν « Κνήμων, ἐπιφοιτῶντές τε ἡμᾶς καὶ ἀποφοιτῶντες εἰς ἄλλο μὲν ζῷον ἐπ´ ἐλάχιστον εἰς ἀνθρώπους δὲ ἐπὶ πλεῖστον ἑαυτοὺς εἰδοποιοῦσι, τῷ ὁμοίῳ πλέον ἡμᾶς εἰς τὴν φαντασίαν ὑπαγόμενοι. Τοὺς μὲν δὴ βεβήλους κἂν διαλάθοιεν τὴν δὲ σοφοῦ γνῶσιν οὐκ ἂν διαφύγοιεν, ἀλλὰ τοῖς τε ὀφθαλμοῖς ἂν γνωσθεῖεν ἀτενὲς διόλου βλέποντες καὶ τὸ βλέφαρον οὔποτε ἐπιμύοντες καὶ τῷ βαδίσματι πλέον, οὐ κατὰ διάστασιν τοῖν ποδοῖν οὐδὲ μετάθεσιν ἀνυομένῳ ἀλλὰ κατά τινα ῥύμην ἀέριον καὶ ὁρμὴν ἀπαραπόδιστον τεμνόντων μᾶλλον τὸ περιέχον διαπορευομένων. Διὸ δὴ καὶ τὰ ἀγάλματα τῶν θεῶν Αἰγύπτιοι τὼ πόδε ζευγνύοντες καὶ ὥσπερ ἑνοῦντες ἱστᾶσιν· δὴ καὶ Ὅμηρος εἰδώς, ἅτε Αἰγύπτιος καὶ τὴν ἱερὰν παίδευσιν ἐκδιδαχθείς, συμβολικῶς τοῖς ἔπεσιν ἐναπέθετο τοῖς δυναμένοις συνιέναι γνωρίζειν καταλιπών, ἐπὶ μὲν τῆς Ἀθηνᾶς δεινὼ δέ οἱ ὄσσε φάανθεν εἰπών, ἐπὶ δὲ τοῦ Ποσειδῶνος τὸ ἴχνια γὰρ μετόπισθε ποδῶν ἠδὲ κνημάων ῥεῖ´ ἔγνων ἀπιόντος, οἷον ῥέοντος ἐν τῇ πορείᾳ· τοῦτο γάρ ἐστι τὸ ῥεῖ´ ἀπιόντος καὶ οὐχ ὥς τινες ἠπάτηνται, ῥᾳδίως ἔγνων ὑπολαμβάνοντες[3,13] Calasiris se tut un instant, l'esprit perdu dans la méditation des mystères. « Les dieux et les démons, dit-il, lorsqu'ils viennent vers nous ou qu'ils nous quittent, ne revêtent que fort rarement l'apparence d'un animal, mais, le plus souvent, celle d'un homme, pour que la ressemblance parle davantage à notre imagination. Les profanes peuvent ne pas les reconnaître, mais ils ne sauraient échapper à un sage; on les reconnaît à leurs yeux dont le regard est constamment fixe et dont les paupières ne cillent jamais, et, plus encore, à leur démarche, qui ne procède pas en séparant les pieds et en les avançant l'un après l'autre : ils se déplacent selon un mouvement aérien, d'un élan souverain qui fend l'espace plutôt qu'il ne chemine progressivement. C'est la raison pour laquelle les Egyptiens ont toujours représenté les statues des dieux avec les pieds joints et ne formant qu'un. Homère le savait, car il était égyptien et avait appris la science sacrée, et c'est ce qu'il a enfermé, symboliquement, dans ses vers, laissant à ceux qui le pourraient le soin de comprendre. Il dit en effet d'Athéna : « ses yeux brillaient d'un éclat terrible », et, au sujet de Poséidon : « les traces de ses pas et de ses jambes, je les connus aisément, lorsqu'il partit », c'est-à-dire qu'il glissait pour marcher; c'est ce que signifie « s'éloigne en glissant », et non, selon l'interprétation erronée de certains : « je connus aisément ».


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Dernière mise à jour : 2/02/2007