HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre I

Chapitre 19

  Chapitre 19

[1,19] Καὶ τὸ μὲν ὄναρ τοῦτον ἔφραζε τὸν τρόπον οὕτως αὐτῷ τῆς ἐπιθυμίας ἐξηγουμένης· ἅμα δὲ τῇ ἕῳ τούς τε πρώτους τῶν ὑφ´ αὑτὸν ἥκειν ἐκέλευε καὶ λάφυρα τὰ σκῦλα σεμνότερον ὀνομάζων φέρειν εἰς μέσους ἐπέταττε, καὶ τὸν Κνήμωνα ὡς αὐτὸν μετεπέμπετο ἄγειν καὶ τοὺς φρουρουμένους ἐντειλάμενος. Ἐπεὶ δὲ ἤγοντο «τίς ἄρα τύχη διαδέξεται ἡμᾶς;» ἐβόων καὶ πολλὰ τὸν Κνήμωνα ἱκέτευον εἴ τι δύναται αὐτοῖς συμπράττειν· δὲ ἐπηγγέλλετο καὶ θυμὸν ἔχειν ἀγαθὸν προὔτρεπεν, οὐ παντάπασι βάρβαρον εἶναι τὰ ἤθη τὸν λῄσταρχον ἐγγυώμενος, ἀλλ´ ἔχειν τι καὶ ἥμερον γένος τε ὄντα τῶν ἐπὶ δόξης καὶ πρὸς ἀνάγκης τὸν παρόντα βίον ἑλόμενον. Ἐπεὶ δὲ ἤχθησαν, ἤθροιστο δὲ καὶ λοιπὸς ὅμιλος, ἐπί τινος ὑψηλοῦ προκαθίσας ἑαυτὸν Θύαμις καὶ τὴν νῆσον ἐκκλησίαν ἀποφήνας καὶ τὰ λεχθησόμενα φράζειν τὸν Κνήμωνα καὶ τοῖς αἰχμαλώτοις προστάξας (συνίη γὰρ ἤδη τῶν Αἰγυπτίων, δὲ Θύαμις οὐκ ἠκρίβου τὰ Ἑλλήνων), «Ἄνδρες» ἔλεγε «συστρατιῶται, τὴν ἐμὴν ἐπίστασθε γνώμην οἷον ἀεὶ κέχρημαι πρὸς ὑμᾶς. Ἐγὼ γάρ, ὡς ἴστε, παῖς μὲν προφήτου τοῦ ἐν Μέμφει γεγονώς, ἀποτυχὼν δὲ τῆς ἱερωσύνης μετὰ τὴν τοῦ πατρὸς ὑπαναχώρησιν, ἀδελφοῦ νεωτέρου ταύτην παρελέσθαι παρανομήσαντος, ἐφ´ ὑμᾶς καταφυγὼν ἐφ´ τε τιμωρίαν μὲν λαβεῖν τὴν τιμὴν δὲ ἀπολαβεῖν καὶ τοῦ ἄρχειν ὑμῶν παρ´ ὑμῶν ἀξιωθεὶς εἰς τὴν δεῦρο διήγαγον οὐδὲν τῶν πολλῶν ἐμαυτῷ πλέον ἀπονέμων· ἀλλ´ εἴτε χρημάτων νέμησις ἰσομοιρίαν ἠγάπησα, εἴτε αἰχμαλώτων διάπρασις εἰς τὸ κοινὸν κατέθηκα· προσήκειν ἡγούμενος τὸν οὕτω δὴ καλῶς ἐξηγούμενον τῶν μὲν ἔργων τὸ πλεῖστον μετέχειν τῶν δὲ ποριζομένων τὸ ἴσον. Τῶν δὲ ἁλισκομένων τοὺς μὲν ἄνδρας ἡμῖν αὐτοῖς ἐγκαταλέγων, ὅσοι τῇ ῥώμῃ τοῦ σώματος ὠφελήσειν ἔμελλον, τοὺς δὲ ἀσθενεστέρους ἀπεμπολῶν, γυναικῶν δὲ ὕβρεως ἀπείρατος τὰς μὲν εὖ γεγονυίας χρημάτων ἀφιεὶς τῆς τύχης μόνης οἰκτείρων τὰς δὲ ἐλάττους καὶ ἃς δουλεύειν οὐχ αἰχμαλωσία μᾶλλον ἀλλὰ συνήθεια κατηνάγκαζε θεραπαίνας ἑκάστοις διανέμων. Τὸ δὲ νῦν παρὸν ἕν τι τῶν λαφύρων αἰτῶ παρ´ ὑμῶν, τὴν κόρην ταυτηνὶ τὴν ξένην, ἣν, δυνατὸν ἐμαυτῷ με δοῦναι, βέλτιον παρὰ τοῦ κοινοῦ λαβεῖν ἡγοῦμαι· καὶ γὰρ εὔηθες τὴν αἰχμάλωτον βιασάμενον ἀκόντων τι τῶν φίλων φαίνεσθαι διαπραττόμενον. Ἀλλὰ καὶ ταύτην αἰτῶ παρ´ ὑμῶν οὐ προῖκα τὴν χάριν ἀλλ´ ἀντιδοὺς τὸ μηδὲν αὐτὸς τῶν ἄλλων τῆς λείας μεταλαβεῖν. Ἐπειδὴ γὰρ τὴν πάνδημον Ἀφροδίτην τὸ προφητικὸν ἀτιμάζει γένος, οὐ τῆς καθ´ ἡδονὴν χρείας ἀλλὰ τῆς εἰς διαδοχὴν σπορᾶς τήνδε ἐμαυτῷ γενέσθαι διεσκεψάμην. [1,19] Voilà comment il interpréta son songe, ainsi comme son désir lui suggérait. Et sitôt que le soleil fut levé, il envoya signifier aux principaux de ses agents, qu'ils eussent à s'en venir promptement par-devers lui, et qu'ils apportassent leur proie en commun, l'appelant les dépouilles, pour plus honnêtement et magnifiquement nommer la chose, et manda quant et quant à Cnémon qu'il amenât aussi les prisonniers qui lui avaient été baillés en garde, lesquels, ainsi comme on les menait, s'entredisaient : Hélas ! quelle fortune maintenant nous attend! Et priaient affectueusement Cnémon de leur être favorable, s'il avait moyen de leur aider en quelque sorte. Il leur promit qu'ainsi le ferait-il, les admonestant qu'ils eussent bonne espérance, et les assurant que le Capitaine n'était point totalement homme barbare, mais qu'il avait quelque humanité, pour autant qu'il était de très noble maison, et qu'il ne menait cette manière de vivre seulement que par contrainte. Quand ils furent devant le Capitaine, et que pareillement aussi toute la tourbe des brigands fut assemblée, Thyamis s'assit sur un lieu un peu éminent (car son île était députée à faire les assemblées et harangues), et commanda à Cnémon qu'il fit entendre aux prisonniers grecs ce qu'il dirait; pource qu'il entendait déjà bien la langue des Égyptiens, et Thyamis ne savait pas fort bien parler grec. Si commença sa harangue en cette sorte : Vous connaissez de longtemps quel je suis, mes compagnons, et comment je me suis toujours porté envers vous; car étant, comme vous savez, fils du grand pontife et prêtre de Memphis, et ayant été privé de cette dignité du pontificat, laquelle m'était affectée et due, comme à l'aîné, après le département de notre père, par les trames iniques et injustes menées de mon frère puîné, je fus contraint de recourir à vous pour venger le tort que l'on m'avait fait, et pour recouvrer la dignité qui m'appartenait par le moyen de votre aide, là où vous me fîtes tant d'honneur que de m'élire pour votre Capitaine, en laquelle charge je me suis tellement gouverné jusqu'aujourd'hui, que je n'ai jamais voulu rien avoir davantage que l'un d'entre vous; car s'il a été question de distribuer quelque argent, je me suis contenté de part égale aux autres, et si j'ai vendu quelques prisonniers, j'en ai rapporté le prix en commun, estimant que celui qui veut s'acquitter honnêtement en la charge de Capitaine, doit prendre sur soi la plus grande part de la peine, et néanmoins se contenter du profit égal aux autres. Et quand nous avons surpris par les champs quelques prisonniers, si c'étaient hommes qui eussent assez force de corps pour faire service, je les ai tenus pour être de nos soldats: s'ils étaient faibles et débiles, j'en ai fait argent. Quant aux femmes que nous avons prises, je n'en forçai jamais une ; car si elles ont été de noble sang, je les ai mises à finance, ou bien les ai laissées aller sans rien payer, seulement par pitié et compassion de leur fortune; et si elles ont été roturières, et telles que la captivité ne les contraignit pas tant de servir, comme leur état et condition naturelle et accoutumée, je vous les ai à chacun distribuées pour servantes. Mais maintenant, de tout le butin que nous avons gagné, je vous requiers et demande seulement un don, c'est que vous me donniez cette pucelle étrangère. Et combien qu'il fût en moi la prendre d'autorité, il m'a néanmoins semblé meilleur et ai mieux aimé l'avoir du consentement et octroi de toute la communauté; car ce serait peu sagement fait à moi que, pour forcer une prisonnière seulement, j'encourusse quelque soupçon de vouloir attenter quelque chose au déçu et contre le gré de mes amis. Et si ne vous demande point cette grâce sans récompense; car, en me la donnant, je vous cède et quitte entièrement la part et portion de tout le reste du butin qui me pourrait appartenir, Mais pour autant que nous, qui sommes de race prophétique, tenons à grand reproche et offense de se mêler indifféremment avec toutes femmes, j'ai avisé de prendre cette pucelle, non pour en abuser à mon plaisir, mais pour en avoir lignée qui soit propre à me succéder en la dignité pontificale.


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Dernière mise à jour : 9/01/2007