[1,20] Ἐγὼ δὲ καὶ τὰς αἰτίας ὑμῖν ἀπολογίσασθαι
βούλομαι. Πρῶτον μὲν εὐγενὴς εἶναί μοι δοκεῖ· τεκμαίρομαι
δὲ τῷ τε ἀμφ´ αὐτὴν εὑρεθέντι πλούτῳ καὶ ὅτι
πρὸς τὰς παρούσας οὐ πέπτωκε συμφορὰς ἀλλὰ τὸ φρόνημα
πρὸς τὴν ἐξ ἀρχῆς ἀναφέρει τύχην. Ἔπειτα
τὴν ψυχὴν ἀγαθήν τε καὶ σώφρονα στοχάζομαι· εἰ γὰρ
εὐμορφίᾳ νικῶσα τὰς πάσας αἰδοῖ τοῦ βλέμματος καὶ
τοὺς ὁρῶντας καταστέλλει πρὸς τὸ σεμνότερον, πῶς οὐ
τὴν βελτίονα περὶ αὑτῆς εἰκότως παρίστησι φαντασίαν;
Ὃ δὲ μέγιστόν ἐστι τῶν εἰρημένων, ἱέρεια θεῶν τινος
εἶναί μοι φαίνεται· τὴν γοῦν ἱερὰν στολὴν καὶ τὰ στέμματα
μεθεῖναι καὶ δυστυχοῦσα δεινὸν καὶ οὐ θεμιτὸν ἡγεῖται.
| [1,20] Si vous veux rendre les raisons pour lesquelles je la désire.
Premièrement elle me semble extraite de quelque
haut et noble lignage; ce que je conjecture par les grandes richesses qui ont
été trouvées avec elle, et aussi pour autant que je ne vois point qu'elle soit
faillie de coeur en ses tant grièves (grand et fâcheux) adversités ; mais vois
qu'elle retient encore la grandeur de courage convenable à la hauteur de
son premier état. Davantage, j'estime que son coeur soit vertueux et
pudique; car si étant si belle qu'elle surpasse toutes les autres en beauté,
néanmoins pour l'honnêteté de son maintien et son humble et posé regard,
elle compose tous ceux qui jettent les yeux sur elle à continence et à
chasteté, comment serait-il possible de concevoir d'elle autre opinion que
bonne; et, qui est encore plus que tout ce que je vous ai dit, elle est à mon
avis la servante et prophétesse de quelque dieu, à ce que je puis conjecturer;
car, pour malheur qui lui soit advenu, elle a pensé que ce serait mal et
irréligieusement fait que de laisser son habit sacré et les saints chapeaux de laurier.
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