HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19,1] Κεφάλαιον ιθʹ Μνήμη Μαρίας τῆς ἀδελφῆς Ἀαρὼν ὡς ἀρξαμένης τούτου τοῦ κατορθώματος. Ἡμῖν δὲ δίδωσι τὰ τοιαῦτα ὑπονοεῖν καὶ προφῆτις Μαριὰμ εὐθέως μετὰ τὴν θάλασσαν ξηρὸν καὶ εὔηχον μεταχειριζομένη τὸ τύμπανον καὶ τοῦ χοροῦ τῶν γυναικῶν προπομπεύουσα· τάχα γὰρ διὰ τοῦ τυμπάνου τὴν παρθενίαν ἔοικεν λόγος αἰνίττεσθαι ὑπὸ τῆς Μαρίας πρώτης κατορθωθεῖσαν, δι´ ἧς οἶμαι καὶ τὴν θεοτόκον προδιατυποῦσθαι Μαρίαν. Ὥσπερ γὰρ τὸ τύμπανον πολὺν τὸν ἦχον ἀφίησι, πάσης ἰκμάδος κεχωρισμένον καὶ ξηρὸν εἰς ἄκρον γενόμενον, οὕτω καὶ παρθενία λαμπρά τε καὶ περιβόητος γίνεται μηδὲν ἐν ἑαυτῇ τῆς ζωτικῆς ἰκμάδος κατὰ τὸν βίον τοῦτον προσδεχομένη. Εἰ οὖν νεκρὸν μὲν σῶμα τὸ τύμπανον, ὅπερ Μαριὰμ μετεχειρίζετο, νέκρωσις δὲ σώματος παρθενία ἐστί, τάχα οὐ πολὺ τοῦ εἰκότος τὸ παρθένον εἶναι τὴν προφῆτιν ἀπεσχοίνισται. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν στοχασμοῖς τισι καὶ ὑπονοίαις, οὐκ ἐκ φανερᾶς ἀποδείξεως οὕτως ἔχειν ὑπενοήσαμεν, τῷ τὴν προφῆτιν Μαριὰμ τοῦ χοροῦ τῶν παρθένων ἡγήσασθαι, εἰ καὶ πολλοὶ τῶν ἐπεσκεμμένων ἄγαμον αὐτὴν σαφῶς ἀπεφήναντο ἐκ τοῦ μηδαμοῦ τῆς ἱστορίας γάμον καὶ παιδοποιίαν αὐτῆς μνημονεύεσθαι. γὰρ ἂν οὐκ ἐκ τοῦ ἀδελφοῦ αὐτῆς Ἀαρών, ἀλλ´ ἐκ τοῦ ἀνδρός, εἴπερ ἦν, ὠνομάζετο καὶ ἐγνωρίζετο, ἐπειδὴ κεφαλὴ γυναικὸς οὐχ ἀδελφός, ἀλλ´ ἀνὴρ προσηγόρευται. Καίτοι παρ´ οἷς εὐλογίας μέρει τὸ παιδοποιεῖν ἐσπουδάζετο καὶ νόμιμον ἦν, εἰ φανείη τίμιον τὸ τῆς παρθενίας χάρισμα, ἐκ πολλοῦ τοῦ περιόντος ἡμεῖς ταύτην τὴν σπουδὴν ἀσπασώμεθα οἱ οὐ κατὰ σάρκα τῶν θείων λογίων, ἀλλὰ πνευματικῶς ἐξακούοντες. Ἀπεκαλύφθη γὰρ διὰ τῶν θείων λογίων τί ποτε τὸ κυοφορεῖν τε καὶ τίκτειν ἀγαθόν ἐστι, καὶ ποῖον εἶδος τῆς πολυτεκνίας παρὰ τοῖς ἁγίοις τοῦ θεοῦ ἐσπουδάζετο. τε γὰρ προφήτης Ἡσαΐας καὶ θεῖος ἀπόστολος ἐναργῶς ταῦτα καὶ σαφῶς διεσήμαναν, μὲν λέγων· «Ἀπὸ τοῦ φόβου σου, κύριε, ἐν γαστρὶ ἐλάβομεν», δὲ καυχώμενος ἐπὶ τῷ πάντων γενέσθαι πολυγονώτατος ὡς καὶ πόλεις ὅλας καὶ ἔθνη κυοφορῆσαι, οὐ μόνον Κορινθίους καὶ Γαλάτας διὰ τῶν οἰκείων ὠδίνων εἰς φῶς ἀγαγὼν καὶ ἐν κυρίῳ μορφώσας, ἀλλὰ καὶ «ἀπὸ Ἱερουσαλὴμ ἐν κύκλῳ μέχρι τοῦ Ἰλλυρικοῦ καταπληρώσας» τῶν ἰδίων τέκνων τὴν οἰκουμένην, ἅπερ «ἐν Χριστῷ διὰ τοῦ εὐαγγελίου ἐγέννησεν». Οὕτω μακαρίζεται καὶ ἐν τῷ εὐαγγελίῳ τῆς ἁγίας παρθένου κοιλία τῷ ἀχράντῳ τόκῳ ὑπηρετήσασα, ὡς οὔτε τοῦ τόκου τὴν παρθενίαν λύσαντος οὔτε τῆς παρθενίας τῇ τοιαύτῃ κυοφορίᾳ ἐμποδὼν γενομένης· ὅπου γὰρ πνεῦμα σωτηρίας γεννᾶται, καθὼς Ἡσαΐας φησίν, ἄχρηστα πάντως τῆς σαρκὸς τὰ θελήματα. [19,1] Chapitre 19 :Souvenir de Mariam, soeur d'Aaron, parce qu'elle fut la première en la pratique de cette perfection. La prophétesse Mariam elle aussi nous permet les mêmes conjectures quand, aussitôt après le passage de la mer, elle prend en main, sec et sonore, le tambourin, et marche en tête du choeur des femmes. (cf. Ex 15,20). Peut-être en effet par ce tambourin, l'Écriture, à ce qu'il semble, fait-elle allusion à cette virginité que Mariam fut la première à pratiquer, préfigurant au sens typique, je pense, Marie, la Mère de Dieu. Car de même que le tambourin rend un son retentissant lorsqu'on l'a tenu à l'écart de toute humidité et rendu extrêmement sec, ainsi la virginité devient brillante et fameuse, parce qu'elle n'admet rien en elle de cette humeur qui donne la vie d'ici-bas. Si donc c'est un corps mort le tambourin que Mariam tenait en main, et si la virginité est une mortification du corps, peut-être ne s'écarte-t-on pas beaucoup de la vraisemblance en pensant que la prophétesse était vierge. Mais c'est affaire de conjectures et de suppositions, non de démonstration évidente, si nous soupçonnons qu'il en est ainsi du fait que la prophétesse Mariam conduisait le choeur des vierges, encore que beaucoup de ceux qui ont examiné ce problème aient démontré clairement qu'elle n'était pas mariée, pour ce motif que nulle part dans le récit il n'est fait mention à son sujet de mariage ou d'enfantement. C'est en effet non d'après son frère Aaron, mais d'après son mari, s'il existait, qu'elle serait nommée et connue, car ce n'est pas le frère mais le mari qui est appelé chef de la femme. Pourtant, si, aux yeux de ceux qui recherchaient légitimement la procréation comme part de bénédiction, la grâce de la virginité vient à paraître précieuse, faisons nôtre d'une manière bien supérieure ce zèle, nous qui entendons les paroles divines non pas selon la chair mais spirituellement. Ces paroles divines nous ont révélé en effet pourquoi enfin la gestation et la mise au monde d'un enfant sont choses bonnes et quelle espèce de fécondité était recherchée par les saints de Dieu. Le prophète Isaïe et le divin Apôtre l'ont signalé clairement et de façon manifeste, l'un disant: "De ta crainte, Seigneur, nous avons conçu", (Is 26,17-18) l'autre se glorifiant d'être devenu le plus fécond de tous pour avoir porté des villes et des nations entières, non seulement en mettant au jour par ses propres douleurs et en formant dans le Seigneur Corinthiens et Gaates, mais en remplissant aussi l'univers, "depuis Jérusalem et les pays d'alentour jusqu'à l'Illyrie", (Rm 15,19) de ses propres fils "qu'il a engendrés dans le Christ par l'Évangile". (1Co 4,15). Ainsi sont dites bienheureuses, dans l'Évangile, les entrailles de la Vierge sainte qui ont servi à l'enfantement sans souillure, parce que ni cet enfantement n'a détruit sa virginité, ni sa virginité ne l'a empêchée de porter en son sein. Là en effet où est engendré un esprit de salut, comme dit Isaïe, sont absolument inutiles les vouloirs de la chair.


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Dernière mise à jour : 28/05/2009