[2,2] Οὐκοῦν καλῶς ἔχει τοὺς μὲν ἐγκωμιαστικοὺς λόγους
ἐπὶ ταύτης ἐᾶν, ὡς ἀμήχανον ταῖς ὑπερβολαῖς τῆς ὑποθέσεως
συνεπᾶραι τὸν λόγον, ὡς δέ ἔστι δυνατὸν ἀεὶ μεμνῆσθαι τοῦ θείου τούτου χαρίσματος καὶ ἐπὶ γλώττης ἔχειν
τὸ ἀγαθόν, ὅπερ ἴδιον μὲν τῆς ἀσωμάτου φύσεώς ἐστι καὶ
ἐξαίρετον, ὑπὸ φιλανθρωπίας δὲ θεοῦ καὶ τοῖς διὰ σαρκὸς
καὶ αἵματος λαχοῦσι τὴν ζωὴν ἐχαρίσθη, ἵνα καταβληθεῖσαν
τὴν ἀνθρωπίνην φύσιν ὑπὸ τῆς ἐμπαθοῦς διαθέσεως,
ὥσπερ τινὰ χεῖρα τὴν τῆς καθαρότητος μετουσίαν ὀρέξασα,
πάλιν ὀρθώσῃ καὶ πρὸς τὰ ἄνω βλέπειν χειραγωγήσῃ.
Διὰ τοῦτο γὰρ οἶμαι καὶ τὴν πηγὴν τῆς ἀφθαρσίας αὐτὸν
τὸν κύριον ἡμῶν Ἰησοῦν Χριστὸν μὴ διὰ γάμου εἰσελθεῖν
εἰς τὸν κόσμον, ἵνα ἐνδείξηται διὰ τοῦ τρόπου τῆς ἐνανθρωπήσεως
τὸ μέγα τοῦτο μυστήριον, ὅτι θεοῦ παρουσίαν
καὶ εἴσοδον μόνη καθαρότης ἱκανή ἐστι δέξασθαι, ἣν
ἄλλως οὐκ ἔστι πρὸς ἀκρίβειαν πᾶσαν κατορθωθῆναι,
εἰ μὴ παντελῶς τις ἑαυτὸν τῶν τῆς σαρκὸς παθημάτων
ἀλλοτριώσειεν. Ὅπερ γὰρ ἐν τῇ ἀμιάντῳ Μαρίᾳ γέγονε
σωματικῶς, «τοῦ πληρώματος τῆς θεότητος» ἐν τῷ Χριστῷ
διὰ τῆς παρθενίας ἐκλάμψαντος, τοῦτο καὶ ἐπὶ πάσης
ψυχῆς κατὰ λόγον παρθενευούσης γίνεται, οὐκέτι σωματικὴν
ποιουμένου τοῦ κυρίου τὴν παρουσίαν· «Οὐ γὰρ
γινώσκομεν ἔτι», φησί, «κατὰ σάρκα Χριστόν», ἀλλὰ
πνευματικῶς εἰσοικιζομένου καὶ τὸν πατέρα ἑαυτῷ συνεισάγοντος,
καθώς φησί που τὸ εὐαγγέλιον.
| [2,2] Ainsi, ce qui par nature aussi bien que par choix tend à la vertu tire toute sa parure du pur éclat de
l'incorruptibilité, et les êtres relégués dans le rang adverse tiennent de leur déchéance hors de la
pureté et leur mode d'être et leur nom. Quelle force d'éloquence suffira donc pour égaler une si
grande grâce? Comment ne pas craindre que, par ces louanges trop zélées, on n'insulte à la
magnificence de cette dignité en inspirant à ses lecteurs une estime de la pureté inférieure à leur
première intuition? Il convient donc de renoncer aux discours d'une rhétorique élogieuse en parlant
de la virginité, puisqu'on ne peut élever le discours aux cimes d'un tel sujet, et il est bon, dans la
mesure du possible, de rappeler toujours le souvenir de ce don divin et d'avoir à la bouche cet idéal
excellent: encore que la virginité appartienne en propre et par privilège à la nature incorporelle,
Dieu, dans son Amour pour l'homme, l'a donnée gracieusement même à ceux qu'Il destinait à
recevoir la vie par la chair et le sang, afin que la nature humaine, dégradée par sa condition
soumise aux passions, saisisse comme une main tendue, cette participation à la pureté, de
nouveau se redresse et laisse ramener ses regards vers le haut. C'est pour cela, je pense, que la
source de l'incorruptibilité, notre Seigneur Jésus Christ Lui-même, n'est pas entré dans le monde
par un mariage, afin de montrer par le mode de son Incarnation ce grand mystère, que seule la
pureté est capable d'accueillir Dieu quand Il se présente pour entrer. On ne peut réussir à la
pratiquer avec une parfaite exactitude que si l'on s'est rendu complètement étranger aux passions
de la chair. Ainsi ce qui s'est accompli corporellement dans Marie immaculée quand la plénitude de
la Divinité a resplendi dans le Christ par la virginité, cela aussi s'accomplit en toute âme qui
demeure vierge suivant la raison, non pas que le Seigneur se rende désormais présent
corporellement, puisque nous ne connaissons plus le Christ selon la chair, mais il vient habiter
spirituellement, et introduit avec lui le Père, comme dit quelque part l'Évangile.
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