HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

Chapitre 1

  Chapitre 1

[1,1] Κεφάλαιον αʹ. Ὅτι κρείττων ἐγκωμίων παρθενία ἐστίν. Τὸ σεμνὸν τῆς παρθενίας εἶδος, πᾶσι μὲν τίμιόν ἐστι τοῖς τὸ καλὸν ἐν καθαρότητι κρίνουσι, παραγίνεται δὲ μόνοις, οἷς ἂν τοῦ θεοῦ χάρις εὐμενῶς πρὸς τὴν ἀγαθὴν ταύτην ἐπιθυμίαν συναγωνίσηται. Αὐτόθεν μὲν ἔχει τὸν πρέποντα ἔπαινον ἀπὸ τῆς προσηγορίας τῆς συνονομαζομένης αὐτῇ· τὸ γὰρ ἄφθορον κατὰ τὴν συνήθειαν τῶν πολλῶν ἐπὶ τῆς παρθενίας λεγόμενον σημαντικόν ἐστι τῆς ἐν αὐτῇ καθαρότητος, ὥστε διὰ τοῦ ἰσοδυναμοῦντος ὀνόματος ἔστιν ἐπιγνῶναι τὴν ὑπερβολὴν τοῦ τιμίου τούτου χαρίσματος, εἴπερ πολλῶν ὄντων τῶν κατ´ ἀρετὴν ἐπιτελουμένων μόνον τοῦτο τῇ ἐπωνυμίᾳ τοῦ ἀφθάρτου τετίμηται· εἰ δὲ χρὴ καὶ δι´ ἐγκωμίων τὴν μεγάλην ταύτην τοῦ θεοῦ δωρεὰν ἀποσεμνύνειν, ἀρκεῖ πρὸς εὐφημίαν αὐτῆς θεῖος ἀπόστολος δι´ ὀλίγων ῥημάτων πᾶσαν ἐγκωμίων ὑπερβολὴν ἀποκρύψας, ὃς «ἁγίαν καὶ ἄμωμον» τὴν κεκοσμημένην διὰ τῆς χάριτος ταύτης ὠνόμασεν. Εἰ γὰρ τὸ κατόρθωμα τῆς σεμνῆς ταύτης παρθενίας ἐστὶ τὸ ἄμωμόν τινα γενέσθαι καὶ ἅγιονταῦτα δὲ τὰ ὀνόματα κυρίως καὶ πρώτως εἰς δόξαν παραλαμβάνεται τοῦ ἀφθάρτου θεοῦ—, τίς μείζων ἔπαινος παρθενίας τὸ ἀποδειχθῆναι διὰ τούτων θεοποιοῦσαν τρόπον τινὰ τοὺς τῶν καθαρῶν αὐτῆς μυστηρίων μετεσχηκότας, εἰς τὸ γενέσθαι αὐτοὺς κοινωνοὺς τῆς δόξης τοῦ μόνου ὡς ἀληθῶς ἁγίου καὶ ἀμώμου θεοῦ, διὰ καθαρότητος αὐτῷ καὶ ἀφθαρσίας οἰκειουμένους; Ὅσοι δὲ μακροὺς ἐπαίνους ἐν διεξοδικοῖς κατατείνουσι λόγοις, ὡς διὰ τούτων προσθήσοντές τι τῷ θαύματι τῆς παρθενίας, λελήθασιν ἑαυτοὺς κατά γε τὴν ἐμὴν κρίσιν ἐναντιούμενοι τῷ ἰδίῳ σκοπῷ καί, δι´ ὧν ἐξαίρουσιν εἰς μέγεθος, ὕποπτον ποιοῦντες διὰ τῶν ἐγκωμίων τὸν ἔπαινον. Ὅσα γὰρ ἐν τῇ φύσει τὸ μεγαλεῖον ἔχει οἴκοθεν τὸ θαῦμα ἐπάγεται οὐδὲν τῆς ἐκ τῶν λόγων συνηγορίας δεόμενα καθάπερ οὐρανὸς ἥλιος ἄλλο τι τῶν τοῦ κόσμου θαυμάτων, τοῖς δὲ ταπεινοτέροις τῶν ἐπιτηδευμάτων ἀντὶ ὑποβάθρας λόγος γινόμενος μεγέθους τινὰ φαντασίαν διὰ τῆς τῶν ἐπαίνων περινοίας προστίθησιν· ὅθεν πολλάκις τὸ ἐκ τῶν ἐγκωμίων κατασκευαζόμενον θαῦμα ὡς σεσοφισμένον ὑπὸ τῶν ἀνθρώπων καθυποπτεύεται. Ἔπαινος δὲ μόνος ἱκανὸς τῆς παρθενίας ἐστὶ τὸ κρείττονα τῶν ἐπαίνων εἶναι τὴν ἀρετὴν ἀποφήνασθαι καὶ τῷ βίῳ θαυμάσαι μᾶλλον τῷ λόγῳ τὴν καθαρότητα. δὲ ὑπόθεσιν ἐγκωμίων ταύτην ὑπὸ φιλοτιμίας ποιούμενος ἔοικε τὴν σταγόνα τῶν οἰκείων ἱδρώτων ἀξιόλογον εἰς προσθήκην νομίζειν τῷ ἀπείρῳ πελάγει γενήσεσθαι, εἴ γε ἀνθρωπίνῳ λόγῳ δυνατὸν εἶναι τὴν τοσαύτην χάριν ἀποσεμνῦναι πεπίστευκεν· γὰρ τὴν ἑαυτοῦ δύναμιν ἀγνοεῖ ἐπαινεῖ οὐκ ἐπίσταται. [1,1] Chapitre 1 : La virginité dépasse les éloges. Ce noble idéal de la virginité, précieux à tous ceux qui situent le beau dans la pureté, échoit à ceux-là seuls que la grâce bienveillante de Dieu assiste dans le combat pour réaliser leur bon désir. D'elle-même, elle s'attire la louange qui lui convient en raison du qualificatif ajouté à son nom, car l'usage communément admis de dire la virginité "exempte de corruption" rend témoignage de la pureté qui est en elle, au point que cette expression équivalente permet de reconnaître la supériorité de ce don précieux, s'il est vrai que, parmi tant d'oeuvres vertueuses, celle-là seule s'est vue honorée du surnom d'incorruptible. Mais s'il faut aussi par des éloges montrer la noblesse de ce grand don de Dieu, le divin Apôtre suffit à sa louange, lui qui a caché sous un petit nombre de mots toutes les hyperboles possibles des éloges en nommant "sainte et immaculée" celle qui est ornée de cette grâce. Si en effet la perfection de cette noble virginité est de rendre "immaculé" et "saint" - on emploi ces termes au sens propre et premiers pour la gloire du Dieu incorruptible - quelle plus grande louange faire de la virginité que de montrer par là qu'elle déifie d'une certaine manière ceux qui participent à ses purs mystères au point qu'ils communient à la Gloire de Dieu, seul véritablement saint et immaculé, admis dans sa familiarité par la pureté et l'incorruptibilité? Pour beaucoup désormais, la virginité est devenue un thème de discours d'apparat, fournissant aux ambitieux d'innombrables occasions de faire ostensiblement parade de leur éloquence et de tirer vanité des grâces qui s'attachent à cette vie parfaite. Pour moi, qu'elle soit noble cette profession, et précieuse à tous ceux qui situent le beau dans la pureté, et supérieure à tout ce qui se distingue par la vertu, je ne le nierai pas, moi non plus, et, dans la mesure de mes capacités, à la manière de ceux qui, par leur proclamation, rendent illustres les vainqueurs couronnés dans les stades, ainsi moi-même je ne m'arrêterai pas de proclamer l'excellence de cette merveille. Mais la louange propre à la virginité, qui lui soit la plus adaptée, j'affirme qu'elle réside tout naturellement en ceux-là qui pratiquent la perfection et qu'elle se manifeste surtout par le nom même appliqué à leur entreprise: celle en effet qui ne connaît point le mariage, les hommes ont coutume de la nommer "exempte de corruption". La supériorité de ce don excellent est donc démontrée du seul fait que, malgré tant et de si grands actes de vertu, seul entre tous il est honoré du surnom d'incorruptible. Mais ceux qui, dans des discours détaillés, s'étendent en longues louanges, comme pour ajouter ainsi à la merveille de la virginité, ceux-là ne se sont pas rendu compte, me semble-t-il, qu'ils vont à l'encontre de leur propre but et que l'exagération des éloges dans le dessein de magnifier rend suspecte leur louange. Les magnificences de la nature en effet entraînent d'elles- mêmes l'émerveillement, sans nul besoin de plaidoyers, tels le ciel, le soleil ou quelque autre des merveilles du monde; mais les occupations les plus humbles, le discours les exhausse et leur ajoute par l'habileté de ses louanges une apparence de grandeur: aussi les hommes soupçonnent-ils souvent une supercherie dans l'émerveillement provoqué à grand renfort d'éloges. La seule louange satisfaisante de la virginité consiste à montrer que cette vertu dépasse les louanges et à s'émerveiller devant la pureté par la vie que l'on mène plus que par ses discours. L'ambitieux qui prend celle-ci pour thème de ses éloges semble estimer qu'il vaut la peine d'ajouter cette goutte de ses sueurs à la mer infinie, s'il a cru pouvoir magnifier par la parole humaine une si grande grâce: ou il présume de ses propres forces, ou il ignore ce qu'il loue.


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Dernière mise à jour : 28/05/2009