[7,2] Σαφέστερος δ´ ἂν ἡμῖν ὁ λόγος γένοιτο ἐπ´ αὐτῶν τῶν
πραγμάτων δεικνύμενος. Δειλία καὶ θράσος δύο κακίαι κατὰ
τὸ ἐναντίον νοούμεναι, ἡ μὲν κατὰ ἔλλειψιν, ἡ δὲ κατὰ πλεονασμὸν
πεποιθήσεως, μέσην περιέχουσιν ἑαυτῶν τὴν ἀνδρείαν.
Πάλιν ὁ εὐσεβὴς οὔτε ἄθεος οὔτε δεισιδαίμων ἐστίν·
ἴσον γὰρ ἐπ´ ἀμφοῖν τὸ ἀσέβημα καὶ τὸ μηδένα θεὸν καὶ τὸ
πολλοὺς εἶναι οἴεσθαι. Βούλει καὶ δι´ ἑτέρων ἐπιγνῶναι
τὸ δόγμα; Ὁ φυγὼν τὸ φειδωλὸς εἶναι καὶ ἄσωτος ἐν τῇ
τῶν ἐναντίων παθῶν ἀναχωρήσει τὴν ἐλευθερίαν τῷ ἤθει
κατώρθωσε· τοιοῦτον γάρ τι ἡ ἐλευθερία ἐστί, τὸ μήτε
πρὸς τὰς ἀμέτρους καὶ ἀνωφελεῖς δαπάνας εἰκῆ διακεῖσθαι
μήτε πρὸς τὰ ἀναγκαῖα μικρολόγως ἔχειν. Οὕτω καὶ ἐπὶ
τῶν λοιπῶν πάντων, ἵνα μὴ τοῖς καθ´ ἕκαστον ἐπεξίωμεν,
τὴν μεσότητα τῶν ἐναντίων ἀρετὴν ὁ λόγος ἐγνώρισεν.
Οὐκοῦν καὶ ἡ σωφροσύνη μεσότης ἐστί, καὶ φανερὰς ἔχει
τὰς ἐφ´ ἑκάτερα πρὸς κακίαν παρατροπάς· ὁ μὲν γὰρ
ἐλλείπων κατὰ τὸν τῆς ψυχῆς τόνον καὶ εὐκαταγώνιστος
τῷ τῆς ἡδονῆς πάθει γενόμενος καὶ διὰ τοῦτο μηδὲ προσεγγίσας
τῇ ὁδῷ τοῦ καθαροῦ βίου καὶ σώφρονος «εἰς τὰ πάθη τῆς ἀτιμίας»
κατώλισθεν· ὁ δὲ παρελθὼν τῆς σωφροσύνης τὸ βάσιμον καὶ ὑπερπεσὼν τοῦ μέσου τῆς ἀρετῆς,
οἷον κρημνῷ τινι «τῇ διδασκαλίᾳ τῶν δαιμόνων» ἐγκατηνέχθη «καυτηριάζων», καθώς φησιν ὁ ἀπόστολος, «τὴν
ἰδίαν συνείδησιν». Ἐν ᾧ γὰρ βδελυκτὸν εἶναι τὸν γάμον
ὁρίζεται, ἑαυτὸν στίζει τοῖς τοῦ γάμου ὀνειδισμοῖς· εἰ γὰρ
τὸ δένδρον κακόν, καθώς φησί που τὸ εὐαγγέλιον, καὶ ὁ
καρπὸς πάντως τοῦ δένδρου ἄξιος. Εἰ δὴ τοῦ φυτοῦ τοῦ
κατὰ τὸν γάμον βλάστημα καὶ καρπός ἐστιν ὁ ἄνθρωπος,
τὰ τοῦ γάμου ὀνείδη πάντως τοῦ προφέροντος γίνεται.
| [7,2] Mais le raisonnement gagnera pour nous en clarté s'il est illustré par les faits eux-mêmes.
Lâcheté et témérité, que l'on considère comme deux vices contraires, l'un par manque et l'autre
par excès de confiance, encadrent en leur milieu le courage. Ou encore, l'homme pieux n'est ni
athée, ni superstitieux, car, en ces deux cas, on commet une égale impiété, à croire qu'il n'y a pas
de Dieu ou qu'il y en a plusieurs. Veux-tu aussi par d'autres exemples connaître la justesse de
cette opinion? Celui qui fuit la parcimonie et la prodigalité, celui-là, se soustrayant aux passions
contraires, a pratiqué la libéralité de caractère, car une telle vertu consiste à n'être ni disposé aux
aventures dans les dépenses excessives et inutiles, ni mesquin à l'égard du nécessaire. Et ainsi de
tout le reste - pour ne pas poursuivre en détail - notre discours a montré que le milieu entre deux
vices contraires est une vertu. Il en résulte donc que la chasteté, elle aussi, est un juste milieu et
qu'elle a ses déviations bien connues de part et d'autre, vers un vice: l'un en effet, parce que son
âme manque de vigueur, est devenu pour la passion de volupté un adversaire facile à vaincre, si
bien que, sans même avoir approché de la route de la vie pure et chaste, il a glissé dans les
passions d'ignominie; l'autre, pour avoir outrepassé le terrain sûr de la chasteté et culbuté par-dessus
le juste milieu de cette vertu, a été précipité dans l'enseignement des démons comme dans
un abîme, brûlant au fer rouge, comme dit l'Apôtre, sa propre conscience. En effet dans la mesure
où il définit le mariage comme abominable, il se stigmatise lui-même en le blâmant, car, si l'arbre
est mauvais, ainsi que le dit quelque part l'Évangile, le fruit aussi est pleinement digne de l'arbre.
Si donc l'homme est le rejeton et le fruit de cette plante, le mariage, les reproches contre le
mariage atteignent pleinement celui qui les profère.
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