HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

Chapitre 4, par 1

  Chapitre 4, par 1

[4,1] Κεφάλαιον δʹ. Ὅτι πάντα τὰ κατὰ τὸν βίον ἄτοπα τὴν ἀρχὴν ἀπὸ τοῦ γάμου ἔχει· ἐν καὶ οἷος κατὰ ἀλήθειαν ἀποταξάμενος τῷ βίῳ ἐστίν. Μᾶλλον δὲ τί χρὴ μικρολόγως τοῦ τοιούτου βίου τὴν ἀτοπίαν ἐλέγχειν, ἐν μόναις μοιχείαις καὶ διαστάσεσι καὶ ἐπιβουλαῖς περιορίζοντας τὴν τῶν συμφορῶν ἀπαρίθμησιν; Δοκεῖ γάρ μοι τῷ ὑψηλοτέρῳ καὶ ἀληθεστέρῳ λόγῳ πᾶσα τοῦ βίου κακία πᾶσι πράγμασι καὶ ἐπιτηδεύμασιν ἐνθεωρουμένη μηδεμίαν εὑρίσκειν ἀρχὴν κατὰ τῆς τοῦ ἀνθρώπου ζωῆς, εἴ τις ἑαυτὸν μὴ ὑπαγάγοι τῇ ἀνάγκῃ τοῦ βίου τούτου. Οὕτω δὲ ἡμῖν ἀλήθεια τοῦ λόγου φανερωθήσεται· τὴν τοῦ βίου τούτου ἀπάτην κατανοήσας καθαρῷ τῷ τῆς ψυχῆς ὀφθαλμῷ καὶ ὑψηλότερος τῶν ἐνταῦθα σπουδαζομένων γενόμενος καί, καθώς φησιν ἀπόστολος, καθάπερ τινὰ δυσώδη σκύβαλα τὰ πάντα περιορῶν καὶ τρόπον τινὰ τοῦ βίου παντὸς διὰ τῆς τοῦ γάμου ἀναχωρήσεως ἑαυτὸν ἐξοικίσας οὐδεμίαν ἔχει κοινωνίαν πρὸς τὰ κακὰ τὰ ἀνθρώπινα, πλεονεξίαν λέγω καὶ φθόνον ὀργήν τε καὶ μῖσος καὶ κενῆς δόξης ἐπιθυμίαν καὶ τὰ ἄλλα ὅσα τοῦ τοιούτου γένους ἐστί. Πάντων δὲ τῶν τοιούτων τὴν ἀτέλειαν ἔχων καὶ διὰ πάντων ἐλευθεριάζων καὶ εἰρηνεύων τῷ βίῳ, οὐκ ἔστιν ἐφ´ ᾧτε καὶ φιλονεικήσει περὶ τοῦ πλείονος ἐπὶ τίνι καθ´ ἑαυτοῦ κινήσει τοῖς γειτνιῶσι τὸν φθόνον μηδενὸς τῶν τοιούτων ἁπτόμενος, οἷς φθόνος ἐν τῇ ζωῇ περιφύεται; παντὸς γὰρ τοῦ κόσμου τὴν ἑαυτοῦ ψυχὴν ὑπεράρας καὶ μόνον τίμιον ἑαυτῷ κτῆμα νομίζων τὴν ἀρετήν, ἄλυπόν τινα καὶ εἰρηνικὸν καὶ ἄμαχον βιοτεύσει βίον. Τῆς γὰρ ἀρετῆς κτῆσις, κἂν πάντες μετέχωσιν αὐτῆς ἄνθρωποι κατὰ τὴν ἑαυτοῦ δύναμιν ἕκαστος, ἀεὶ πλήρης τοῖς ἐπιθυμοῦσίν ἐστιν, οὐ κατὰ τὴν ἐπὶ τῆς γῆς κτῆσιν, ἣν οἱ διαιροῦντες εἰς τμήματα, ὅσον ἂν προσθῶσι τῇ μιᾷ μερίδι, τοσοῦτον ὑφείλοντο τῆς ἑτέρας, καὶ πλεονασμὸς τοῦ ἑνὸς ἐλάττωσίς ἐστι τοῦ συμμετέχοντος· ὅθεν καὶ αἱ περὶ τοῦ πλείονος μάχαι διὰ τὸ πρὸς τὸ ἐλαττοῦσθαι μῖσος τοῖς ἀνθρώποις συνίστανται. Ἐκείνου δὲ ἀνεπίφθονός ἐστιν πλεονεξία τοῦ κτήματος καὶ τὸ πλεῖον ἁρπάσας οὐδεμίαν ἤνεγκε ζημίαν τῷ συμμετασχεῖν ἀξιοῦντι τῶν ἴσων, ἀλλ´ ὅσον ἐστί τις χωρητικός, αὐτός τε πληροῦται τῆς ἀγαθῆς ἐπιθυμίας καὶ πλοῦτος τῶν ἀρετῶν ἐν τοῖς προλαβοῦσιν οὐκ ἀναλίσκεται. [4,1] Chapitre 4. Toutes les absurdités de la vie tirent leur origine du mariage. Portrait de l'homme qui a renoncé pour de bon à ce genre de vie. D'ailleurs à quoi bon chicaner le célibat pour convaincre d'absurdité une telle vie de maux en restreignant l'énumération des malheurs aux seuls adultères, divorces et embûches? Il me semble en effet, à considérer la réalité d'un point de vue plus élevé et plus vrai, que toute l'affliction de l'existence, observée en toutes sortes d'actions et d'occupations, ne commence à s'attaquer à la vie de l'homme que si l'on se soumet soi-même à la nécessité de ce genre de vie. Voici comment mettre en lumière cette affirmation: quand on a considéré de l'oeil pur de son âme la tromperie de cette vie, qu'on s'est élevé au-dessus de ses sollicitudes, que, selon la parole de l'Apôtre, on dédaigne toutes choses comme des déchets infects, et que d'une certaine manière on s'est complètement exilé de l'existence en se soustrayant au mariage, on n'a plus rien de commun avec les maux humains, la cupidité et l'envie veux-je dire, la colère, la haine et le désir de vaine gloire, et le reste du même genre. Exempts de tout cela, gardant sa liberté en toutes circonstances et vivant dans la paix, au sujet de quoi entrera-t-il en compétition pour obtenir davantage, en quoi excitera-t-il l'envie de ses voisins celui qui n'a pas le moindre contact avec ces biens auxquels l'envie s'attache étroitement en cette vie? Parce qu'il a élevé son âme au-dessus du monde entier et qu'il considère la vertu comme le seul bien qui ait pour lui du prix, il vivra une vie sans tristesse, paisible et sans combat. Car les biens de la vertu, même si tous les hommes en reçoivent une part, chacun dans la mesure de ses forces, ces biens restent toujours en plénitude pour ceux qui les désirent; dans le cas des biens terrestres au contraire, ceux qui sont chargés de les morceler retranchent à une part dans la mesure où ils ajoutent à l'autre, si bien que l'enrichissement de l'un entraîne l'appauvrissement de son associé dans le partage. C'est de là aussi que naissent les combats engagés entre hommes pour s'attribuer une part plus grande, tellement ils détestent être appauvris. De ce bien-là, par contre, le fait d'en avoir plus qu'autrui n'excite pas l'envie, et celui qui en a ravi davantage n'a causé aucun tort à qui prétend participer avec lui à égalité, mais il voit, dans la mesure de ses capacités, son bon désir comblé, cependant que la richesse des vertus n'est point épuisée par ceux qui se sont servi les premiers.


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Dernière mise à jour : 28/05/2009