[2] ἀλλ´
ἐπειδὴ χρὴ κελεύοντι πείθεσθαι, οὐκ οἶδα ὅπως τῷ λόγῳ
χρήσομαι· οὐ γὰρ εὑρίσκω τῆς διανοίας τοῦ διδασκάλου
καταστοχάσασθαι. ἢ τάχα βούλεταί τι καὶ τῷ πάθει χαρίσασθαι
καὶ τοῖς ἐμπαθεστέροις τῶν λόγων ἀνακινῆσαι τῇ
ἐκκλησίᾳ τὸ δάκρυον; καὶ εἰ ταῦτα διανοεῖται, ὀρθῶς κατά
γε τὴν ἐμὴν κρίσιν καὶ τοῦτο ποιεῖ· δεῖ γὰρ πάντως, ὥσπερ
τὴν ἀπόλαυσιν τῶν ἀγαθῶν προθυμούμεθα, οὕτω καὶ πρὸς τὰ
λυπηρὰ τῶν συμπιπτόντων οἰκείως ἔχειν· τοῦτο γὰρ καὶ ὁ
Ἐκκλησιαστὴς συμβουλεύει· Καιρός, φησί, τοῦ γελάσαι
καὶ καιρὸς τοῦ κλαῦσαι. μανθάνομεν γὰρ διὰ τούτων ὅτι
δεῖ καταλλήλως τῷ ὑποκειμένῳ καὶ τὴν ψυχὴν διατίθεσθαι·
κατὰ ῥοῦν τὰ πράγματα φέρεται; εὔκαιρον τὸ εὐφραίνεσθαι·
μετέπεσε τὸ φαιδρὸν εἰς κατήφειαν; μεταβάλλειν προσήκει
(p. 477) καὶ τὴν εὐθυμίαν εἰς δάκρυον. ὥσπερ γὰρ ὁ γέλως σημεῖον
τῆς ἔνδον φαιδρότητος γίνεται, οὕτω καὶ ὁ ἐν τῇ καρδίᾳ
πόνος ὑπὸ τῶν θρήνων διερμηνεύεται καὶ γίνεται τῶν τῆς
ψυχῆς τραυμάτων ὥσπερ αἷμα τὸ δάκρυον. τοῦτο καὶ ἡ
Παροιμία Σολομῶντός φησιν ὅτι Καρδίας εὐφραινομένης
πρόσωπον θάλλει, τῆς ψυχῆς δὲ ἐν λύπαις οὔσης σκυθρωπάζει.
οὐκοῦν ἀνάγκη πᾶσα τῇ διαθέσει τῆς καρδίας συσκυθρωπάσαι
τὸν λόγον.
| [2] Mais il faut obéir à la voix qui m’a parlé, et je ne sais quelle forme donner à mon discours ;
j’ai beau méditer profondément, je ne puis pénétrer le dessein de celui qui me commande.
Veut-il que nous donnions quelque chose à la douleur, et que, par des paroles pathétiques,
nous arrachions des larmes à l’assemblée ? Si un motif aussi louable le fait agir, je partage son
avis ; car si nous aimons à nous livrer à la joie, si nous jouissons avec plaisir de la félicité,
nous devons nous aussi nous conformer aux événements malheureux. C’est le conseil de
l’Ecclésiaste : Il est, dit-il, un temps pour la joie ; il en est aussi un autre pour les larmes. Ces
paroles nous apprennent qu’il faut toujours harmoniser notre âme avec notre position. La
prospérité nous sourit-elle, la joie est de saison ; un malheur vient-il nous surprendre, il faut
que la joie se convertisse en larmes ; car si le rire est le signe certain du contentement qui règne
dans le coeur, la douleur ensevelie au fond de l’âme se montre aussi par les pleurs et les
lamentations, et les larmes sont comme le sang des blessures de l’âme. C’est ce que nous
apprend Salomon dans les Proverbes : Le coeur plein de joie a un visage souriant ; mais l’âme
plongée dans la tristesse laisse empreint sur les traits un air de deuil et de chagrin. Il faut donc
imprimer aux discours l’épanchement ou la contrainte suivant les affections du coeur.
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