[8] Ἀλλ´ ἀποψήσασθέ μοι τὰ δάκρυα. αἰσθάνομαι γὰρ
πέρα τοῦ δέοντος ἐπὶ τῷ πάθει γυναικιζόμενος. οὐκ
ἀπήρθη ἀφ´ ἡμῶν ὁ νυμφίος, μέσος ἡμῶν ἕστηκεν, κἂν
ἡμεῖς μὴ βλέπωμεν. ἐν τοῖς ἀδύτοις ὁ ἱερεύς· εἰς τὰ ἐνδότερα
τοῦ καταπετάσματος, ὅπου πρόδρομος ὑπὲρ ἡμῶν εἰσῆλθε
Χριστός. κατέλιπε τὸ τῆς σαρκὸς παραπέτασμα. οὐκέτι
ὑποδείγματι καὶ σκιᾷ τῶν ἐπουρανίων λατρεύει, ἀλλ´ εἰς αὐτὴν
βλέπει τὴν τῶν πραγμάτων εἰκόνα. οὐκέτι δι´ ἐσόπτρου
καὶ δι´ αἰνίγματος, ἀλλ´ αὐτοπροσώπως ἐντυγχάνει τῷ
θεῷ, ἐντυγχάνει δὲ ὑπὲρ ἡμῶν καὶ τῶν τοῦ λαοῦ ἀγνοημάτων.
ἀπέθετο τοὺς δερματίνους χιτῶνας· οὐδὲ γάρ ἐστι χρεία
τοῖς ἐν παραδείσῳ διάγουσι τῶν τοιούτων χιτώνων· ἀλλ´
(p. 455) ἔχει ἐνδύματα, ἃ τῇ καθαρότητι τοῦ βίου ἑαυτῷ ἐξυφήνας
ἐπεκομίσατο. τίμιος ἐναντίον κυρίου τοῦ ὁσίου ὁ θάνατος,
μᾶλλον δὲ οὐχὶ θάνατος, ἀλλὰ ῥῆξίς ἐστι δεσμῶν. Διέρρηξας
γάρ, φησίν, τοὺς δεσμούς μου. ἀπελύθη ὁ Συμεών, ἠλευθερώθη
τῶν δεσμῶν τῶν τοῦ σώματος. ἡ παγὶς συνετρίβη, τὸ δὲ
στρουθίον ἀπέπτη. κατέλιπε τὴν Αἴγυπτον, τὸν ἰλυώδη βίον.
ἐπέρασεν οὐχὶ τὴν ἐρυθρὰν ἐκείνην, ἀλλὰ τὴν μέλαιναν
ταύτην καὶ ζοφώδη τοῦ βίου θάλασσαν. εἰσῆλθεν εἰς τὴν γῆν
τῆς ἐπαγγελίας, ἐπὶ τοῦ ὄρους προσφιλοσοφεῖ τῷ θεῷ.
ἐλύσατο τὸ ὑπόδημα τῆς ψυχῆς, ἵνα καθαρᾷ τῇ βάσει τῆς
διανοίας τῆς ἁγίας γῆς ἐπιβατεύσῃ, ἐν ᾗ καθορᾶται (p. 456) θεός.
| [8] Mais essuyez mes larmes ; car je sens que je me montre trop faible en présence du malheur.
L’époux ne nous a point été ravi ; il est au milieu de nous, bien que nous ne puissions le voir.
Le prêtre est dans le sanctuaire, derrière le rideau où le Christ est entré le premier pour nous.
Il a quitté l’enveloppe de la chair. Il n’adore plus une représentation et une ombre des choses
célestes, mais il a les yeux fixés sur leur véritable image ; il ne voit plus Dieu comme dans un
miroir et dans une énigme, il le contemple face à face, et il intercède pour nous et pour les
fautes de son peuple. Il a dépouillé les habits de peaux ; car ceux qui vivent dans le paradis
n’ont besoin de rien de semblable ; mais il se pare des vêtements qu’il a tissés par la pureté de
sa vie : C’est une chose précieuse devant le Seigneur que la mort d’un tel homme ; ou plutôt,
ce n’est point une mort, ce sont des liens qui se brisent. Vous avez rompu mes liens, dit le
Psalmiste. Siméon a été délivré, il a été affranchi des liens du corps. Le filet a été rompu, et
l’oiseau s’est envolé. Il a abandonné la terre d’Égypte et ce monde de matière ; il a franchi
non pas la mer Rouge, mais la noire et sombre mer de la vie ; il est entré dans la terre de la
promesse, il converse avec Dieu sur la montagne, il a dégagé son âme de ses sandales, afin
qu’elle pût fouler avec le pied libre de la pensée la sainte terre où l’on voit Dieu.
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