HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Éloge funèbre de Mélèce

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Ὡς καλὰ μέχρι τούτου τὰ διηγήματα. ὡς μακάριον ἦν τούτοις ἐναπολῆξαι τὸν λόγον. ἀλλὰ μετὰ ταῦτα τί; Καλέσατε τὰς θρηνούσας, Ἰερεμίας φησίν. οὐ γὰρ ἔστιν ἄλλως φλεγομένην καρδίαν καταπεφθῆναι ὑπὸ τοῦ πάθους οἰδαίνουσαν, μὴ στεναγμοῖς καὶ δακρύοις κουφιζομένην. τότε παρεμυθεῖτο τὸν χωρισμὸν τῆς ἐπανόδου ἐλπίς, νυνὶ δὲ τὸν ἔσχατον ἡμῶν χωρισμὸν ἀπεσχίσθη. χάσμα μέγα μεταξὺ αὐτοῦ τε καὶ τῆς ἐκκλησίας κατὰ τὸ μέσον ἐστήρικται. (p. 452) μὲν ἐν τοῖς κόλποις τοῦ Ἀβραὰμ ἀναπαύεται, δὲ διακομίζων τὴν σταγόνα τοῦ ὕδατος, ἵνα καταψύξῃ τῶν ὀδυνωμένων τὴν γλῶσσαν, οὐκ ἔστιν. οἴχεται τὸ κάλλος ἐκεῖνο, σιγᾷ φωνή, μέμυκε τὰ χείλη, ἀπέπτη χάρις, διήγημα γέγονεν εὐκληρία. ἐλύπει ποτὲ καὶ τὸν Ἰσραηλίτην λαὸν Ἠλίας ἀπὸ γῆς πρὸς τὸν θεὸν ἀνιπτάμενος. ἀλλὰ παρεμυθεῖτο τὸν χωρισμὸν Ἐλισσαῖος τῇ μηλωτῇ τοῦ διδασκάλου κοσμούμενος. νυνὶ δὲ τὸ τραῦμα ὑπὲρ θεραπείαν ἐστίν, ὅτι καὶ Ἠλίας ἀνελήφθη καὶ Ἐλισσαῖος οὐχ ὑπελείφθη. ἠκούσατε τοῦ Ἰερεμίου φωνάς τινας σκυθρωπὰς καὶ γοώδεις, αἷς ἐρημωθεῖσαν τὴν πόλιν Ἱεροσολυμιτῶν κατεθρήνησεν, ὃς ἄλλα τέ τινα περιπαθῶς διεξῆλθε καὶ τοῦτό φησιν· Ὁδοὶ Σιὼν πενθοῦσιν. ταῦτα τότε μὲν εἴρηται, νῦν δὲ πεπλήρωται. ὅταν γὰρ περιαγγείλῃ τὸ πάθος φήμη, τότε πλήρεις ἔσονται αἱ ὁδοὶ τῶν πενθούντων καὶ προχυθήσονται οἱ ὑπ´ αὐτοῦ ποιμαινόμενοι τὴν τῶν Νινευϊτῶν φωνὴν ἐπὶ τοῦ πάθους μιμούμενοι, μᾶλλον δὲ κἀκείνων ἀλγεινότερον ὀδυνώμενοι. τοῖς μὲν γὰρ θρῆνος τὸν φόβον ἔλυσεν, τούτοις δὲ λύσις οὐδεμία τῶν κακῶν ἀπὸ τῶν θρήνων ἐλπίζεται. οἶδά τινα (p. 453) τοῦ Ἰερεμίου καὶ ἄλλην φωνὴν ταῖς βίβλοις οὖσαν τῶν ψαλμῶν ἐναρίθμιον, ἣν ἐπὶ τῇ αἰχμαλωσίᾳ τοῦ Ἰσραὴλ ἐποιήσατο, ὅτε ἐπὶ τῶν Βαβυλωνίων ποταμῶν καθήμενοι τὴν μνήμην τῶν ἰδίων ἀγαθῶν ἀπεκλάοντο. φησὶ δὲ λόγος ὅτι Ἐν ἰτέαις ἐκρεμάσαμεν ἑαυτῶν τὰ ὄργανα, σιωπὴν ἑαυτῶν τε καὶ τῶν ὀργάνων καταδικάσαντες. ἐμὴν ποιοῦμαι τὴν ᾠδὴν ταύτην. ἐὰν γὰρ ἴδω τὴν αἱρετικὴν σύγχυσιν (Βαβυλὼν δέ ἐστιν σύγχυσις) καὶ ἐὰν ἴδω τοὺς πειρασμοὺς τοὺς διὰ τῆς συγχύσεως ῥέοντας, ταῦτα ἐκεῖνά φημι τὰ Βαβυλώνια ῥεύματα, οἷς προσκαθήμενοι κλαίομεν, ὅτι τὸν διάγοντα ἡμᾶς διὰ τούτων οὐκ ἔχομεν. κἂν τὰς ἰτέας εἴπῃς καὶ τὰ ἐπὶ τούτων ὄργανα, ἐμὸν καὶ τοῦτο τὸ αἴνιγμα. ὄντως γὰρ ἐν ἰτέαις βίος. δένδρον γὰρ ἄκαρπον ἰτέα ἐστίν. ἡμῶν δὲ ἀπερρύη τῆς ζωῆς γλυκὺς καρπός. οὐκοῦν ἰτέαι γεγόναμεν ἄκαρποι ἀργὰ καὶ ἀκίνητα τὰ τῆς ἀγάπης ὄργανα ἐπὶ τῶν ξύλων κρεμάσαντες. Ἐὰν ἐπιλάθωμαί σου, φησίν, Ἰερουσαλήμ, ἐπιλησθείη δεξιά μου. δότε μοι μικρὸν ὑπαλλάξαι τὸ γεγραμμένον, ὅτι οὐχ ἡμεῖς τῆς δεξιᾶς, ἀλλ´ δεξιὰ ἡμῶν ἐπιλέλησται, καὶ γλῶσσα τῷ ἰδίῳ λάρυγγι κολληθεῖσα (p. 454) τὰς τῆς φωνῆς διεξόδους ἀπέφραξεν, ἵνα μηκέτι ἡμεῖς τῆς γλυκείας ἐκείνης φωνῆς πάλιν ἀκούσωμεν. [7] Quelle heureuse matière s’est jusqu’ici offerte à nos récits ! Qu’il serait doux de borner là notre discours ! Quelle en est donc la suite ? Appelez, dit Jérémie, les femmes qui pleurent les morts. Un cœur consumé de douleur et gonflé d’affliction ne peut être soulagé que par les gémissements et par les larmes. Avant ce jour, l’espoir du retour adoucissait la séparation ; mais maintenant c’est pour jamais qu’il s’est éloigné de nous. Un abîme immense reste ouvert entre lui et son Église. Il repose dans le sein d’Abraham, et celui qui apportait la goutte d’eau pour rafraîchir la langue des affligés n’existe plus. Sa beauté a disparu, sa voix se tait, ses lèvres sont muettes, sa grâce s’est envolée. Notre félicité n’est plus qu’un souvenir. Le peuple d’Israël s’affligeait jadis lorsqu’Élie, abandonnant la terre, s’envola vers Dieu ; mais Élisée, paré du manteau du maître, le consolait de cette séparation. Pour nous, notre blessure est sans remède, car Élie nous a été ravi et Élisée ne nous reste point. Vous avez entendu les sombres et lamentables paroles dont Jérémie se sert pour gémir sur la Jérusalem déserte ; parmi ces images pleines de tristesse se trouvent ces mots : Les rues de Sion pleurent. Et ces paroles, prononcées jadis, se trouvent accomplies aujourd’hui. Lorsque le bruit de ce malheur sera répandu, les rues seront remplies de gens en pleurs ; ceux dont il était le pasteur sortiront en foule des maisons ; ils imiteront les cris de désespoir des habitants de Ninive, ou plutôt leurs gémissements seront plus déchirants encore ; car, si les lamentations ont éloigné les malheurs que redoutait Ninive, Antioche ne peut espérer de ses pleurs aucun remède à ses maux. Je sais aussi une autre parole de Jérémie, qui se trouve dans le livre des Psaumes, et que lui inspira la captivité d’Israël. Nous avons, dit-il, suspendu nos instruments aux saules, nous les avons condamnés ainsi que nous au silence. Je m’empare de ce verset ; car, lorsque je regarde la confusion causée par l’hérésie (or Babylone signifie confusion), je dis que ce sont là ces fleuves de Babylone au bord desquels nous restons assis et nous pleurons, parce que nous n’avons plus de guide pour nous les faire traverser. Si l’on parle des saules et des instruments qui y sont suspendus, cette figure s’applique encore à moi ; car notre vie se passe véritablement au milieu des saules ; le saule est un arbre stérile, et le doux fruit de notre vie est tombé. Nous sommes donc devenus des saules stériles, et nous avons suspendu aux branches les instruments oisifs et muets de la charité. Si je t’oublie, s’écrie-t-il, ô Jérusalem, que ma main droite soit mise en oubli. Souffrez que je change quelque chose à ces paroles, car ce n’est pas nous qui avons oublié notre droite, c’est notre droite qui nous a oubliés, et cette langue collée au gosier vient de fermer le passage de la voix, alors que nous n’entendions plus jamais ces doux accents.


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Dernière mise à jour : 29/04/2009