[6] μέμνησθε πάντως ὅπως ὑμῖν ὁ πρὸ ἡμῶν λόγος τοὺς ἀγῶνας
τοῦ ἀνδρὸς διηγήσατο, ὅτι διὰ πάντων τιμῶν τὴν ἁγίαν
τριάδα καὶ ἐν τῷ ἀριθμῷ τῶν ἀγώνων τὴν τιμὴν διεσώσατο
τρισὶ πειρασμῶν προσβολαῖς ἐναθλήσας. ἠκούσατε τὴν
ἀκολουθίαν τῶν πόνων, οἷος ἐν πρώτοις, οἷος ἐν
μέσοις, ἐν τελευταίοις οἷος ἦν. περιττὴν κρίνω τὴν ἐπανάληψιν
τῶν εἰρημένων καλῶς, ἀλλὰ τοσοῦτον εἰπεῖν μόνον ἴσως οὐκ
ἄκαιρον· ὅτε τὸ πρῶτον εἶδεν ἡ σώφρων ἐκκλησία ἐκείνη τὸν
ἄνδρα, εἶδε πρόσωπον ἀληθῶς ἐν εἰκόνι θεοῦ μεμορφωμένον,
εἶδεν ἀγάπην πηγάζουσαν, εἶδε χάριν περικεχυμένην τοῖς
χείλεσιν, ταπεινοφροσύνης τὸν ἀκρότατον ὅρον, μεθ´ ὃν οὐκ
ἔστιν ἐπινοῆσαι τὸ πλέον· κατὰ τὸν Δαβὶδ τὴν πραότητα,
κατὰ τὸν Σολομῶντα τὴν σύνεσιν, κατὰ τὸν Μωϋσέα τὴν ἀγαθότητα,
κατὰ τὸν Σαμουὴλ τὴν ἀκρίβειαν, κατὰ τὸν Ἰωσὴφ
τὴν σωφροσύνην, κατὰ τὸν Δανιὴλ τὴν σοφίαν, κατὰ τὸν
μέγαν Ἠλίαν ἐν τῷ ζήλῳ τῆς πίστεως, κατὰ τὸν ὑψηλὸν Ἰωάννην
(p. 450) ἐν τῇ ἀφθορίᾳ τοῦ σώματος,· εἶδε τοσούτων ἀγαθῶν
συνδρομὴν περὶ μίαν ψυχήν· ἐτρώθη τῷ μακαρίῳ ἔρωτι ἐν τῇ
ἁγνῇ καὶ ἀγαθῇ φιλοφροσύνῃ τὸν νυμφίον ἑαυτῆς ἀγαπήσασα.
ἀλλὰ πρὶν τὴν ἐπιθυμίαν ἐμπλῆσαι, πρὶν ἀναπαῦσαι τὸν
πόθον, ἔτι τῷ φίλτρῳ ζέουσα, κατελείφθη μόνη τῶν πειρασμῶν
τὸν ἀθλητὴν ἐπὶ τοὺς ἀγῶνας καλούντων. καὶ ὁ μὲν
ἐνήθλει τοῖς ὑπὲρ τῆς ἀληθείας ἱδρῶσιν, ἡ δὲ ὑπέμενεν ἐν
σωφροσύνῃ τὸν γάμον φυλάσσουσα. χρόνος ἦν ἐν τῷ μέσῳ
πολὺς καί τις μοιχικῶς κατεπεχείρει τῆς ἀχράντου παστάδος.
ἀλλ´ ἡ νύμφη οὐκ ἐμιαίνετο. καὶ πάλιν ἐπάνοδος καὶ πάλιν
φυγὴ καὶ ἐκ τρίτου ὡσαύτως, ἕως διασχὼν τὸν αἱρετικὸν
ζόφον ὁ κύριος καὶ τὴν ἀκτῖνα τῆς εἰρήνης ἐπιβαλὼν ἔδωκεν
ἀνάπαυσίν τινα τῶν μακρῶν πόνων ἐλπίζειν. ἀλλ´ ἐπειδὴ
πάλιν εἶδον ἀλλήλους καὶ ἀνενεώθησαν εὐφροσύναι καὶ
θυμηδίαι πνευματικαὶ καὶ πάλιν ἀνεφλέχθη ὁ πόθος, εὐθὺς
διακόπτει τὴν ἀπόλαυσιν ἡ ἐσχάτη αὕτη ἀποδημία. ἦλθε
νυμφοστολήσων ὑμᾶς καὶ οὐ διήμαρτε τοῦ σπουδάσματος.
ἐπέθηκε τῇ καλῇ συζυγίᾳ τοὺς τῆς εὐλογίας στεφάνους.
(p. 451) ἐμιμήσατο τὸν δεσπότην τὸν ἴδιον. ὡς ἐν Κανᾶ τῆς Γαλιλαίας
ὁ κύριος, οὕτως καὶ ἐνταῦθα ὁ μιμητὴς τοῦ κυρίου. τὰς γὰρ
Ἰουδαϊκὰς ὑδρίας τοῦ αἱρετικοῦ ὕδατος πεπληρωμένας
πλήρεις τοῦ ἀκηράτου οἴνου ἐποίησεν ἐν τῇ δυνάμει τῆς
πίστεως μεταποιήσας τὴν φύσιν. ἔστησεν ἐν ὑμῖν πολλάκις
κρατῆρα νηφάλιον τῇ γλυκείᾳ ἑαυτοῦ φωνῇ δαψιλῶς οἰνοχοήσας
τὴν χάριν. πολλάκις ὑμῖν προεθήκατο τὴν λογικὴν
πανδαισίαν. ὁ μὲν εὐλογῶν καθηγεῖτο, οἱ δὲ καλοὶ οὗτοι
μαθηταὶ διηκόνουν τοῖς ὄχλοις λεπτοποιοῦντες τὸν λόγον.
καὶ ἡμεῖς ηὐφραινόμεθα τὴν τοῦ γένους ὑμῶν δόξαν οἰκείαν
ποιούμενοι.
| [6] Vous n’avez assurément pas oublié le récit qu’on vous a fait avant moi des combats de
Mélèce ; on vous a dit comment, honorant fidèlement la sainte Trinité, il lui rendit encore
hommage par le nombre de ses luttes, puisqu’il eut à résister à trois persécutions. Vous avez
entendu la suite de ses travaux, vous savez quel il fut dans chacune de ses occasions. Il serait
inutile, je pense, de revenir sur ce qui a été si parfaitement exposé ; mais peut-être n’est-il pas
hors de propos d’y ajouter quelques mots. Lorsque cette vertueuse Église vit son pasteur pour
la première fois, elle vit un visage véritablement formé à l’image de Dieu, une inépuisable
charité, la grâce répandue sur ses lèvres, une humilité si grande qu’il était impossible de rien
concevoir au delà, la douceur de David, la sagesse de Salomon, la bonté de Moïse, la justice
de Samuel, la vertu de Joseph, la science de Daniel, un zèle pour la foi égal à celui du grand
Élie, une pureté de mœurs pareille à celle du sublime Jean-Baptiste, une charité aussi
immense que celle de Paul ; elle vit tant de belles qualités réunies dans une seule âme, et elle
fut blessée d’un amour divin, et elle aima son époux d’une chaste et vertueuse tendresse. Mais
avant qu’elle eût contenté son désir et satisfait son ardeur, toute brûlante encore d’amour, elle
se vit abandonnée ; des temps d’épreuve appelaient l’athlète au combat. Tandis qu’il répandait
ses sueurs pour la piété, elle restait, comme une sage épouse, gardant la foi de l’hymen. De
longs jours s’écoulèrent, et des tentatives d’adultères menaçait la chasteté de la chambre
nuptiale ; mais l’épouse ne fut point souillée. Un second retour fut suivi d’un second exil, puis
d’un troisième encore, jusqu’à ce que le Seigneur, perçant les ténèbres de l’hérésie et faisant
luire le rayon de la paix, permit d’espérer quelque repos après ces longues fatigues. Les deux
époux se sont revus, ils ont goûté de nouveau les joies pures d’une la sainte alliance, leur
amour s’est rallumé, et voilà qu’aussitôt cette suprême séparation met fin à leur bonheur. Il
était venu pour célébrer votre union, et il a rempli l’objet de ses vœux : sa bénédiction a
couronné ce noble hymen ; il a imité le Seigneur. Oui, l’imitateur de Jésus-Christ a accompli
en ces lieux ce que fit Jésus à Cana, en Galilée ; il a rempli d’un vin pur ces urnes de la Judée,
pleines de l’eau de l’hérésie, changeant ainsi la nature des choses par la puissance de la foi. Il
a dressé souvent au milieu de vous le cratère de la sobriété, et sa douce voix versait à flot le
vin de la grâce ; souvent il vous a fait asseoir au banquet de la sainte parole. D’abord il
bénissait le repas, puis ces disciples vertueux distribuaient aux peuples les miettes de la
parole. Pour nous, nous étions dans la joie, car la gloire de votre race était aussi la nôtre.
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