HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Éloge funèbre de Mélèce

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] ἐλεῶ σε, ἐκκλησία· πρὸς σὲ λέγω τὴν Ἀντιόχου πόλιν· (p. 447) ἐλεῶ σε τῆς ἀθρόας ταύτης μεταβολῆς. πῶς ἀπεκοσμήθη τὸ κάλλος; πῶς ἀπεσυλήθη κόσμος; πῶς ἐξαίφνης ἀπερρύη τὸ ἄνθος; ὄντως Ἐξηράνθη χόρτος, καὶ τὸ ἄνθος ἐξέπεσεν. τίς ὀφθαλμὸς πονηρός, τίς βασκανία κακὴ κατὰ τῆς ἐκκλησίας ἐκείνης ἐκώμασεν; οἷα ἀνθ´ οἵων ἠλλάξατο. ἐξέλιπεν πηγή. ἐξηράνθη ποταμός. πάλιν εἰς αἷμα μετεποιήθη τὸ ὕδωρ. δυστυχοῦς ἀγγελίας ἐκείνης τῆς διαγγελούσης τῇ ἐκκλησίᾳ τὸ πάθος. τίς ἐρεῖ τοῖς τέκνοις ὅτι ἀπωρφανίσθησαν; τίς ἀπαγγελεῖ τῇ νύμφῃ ὅτι ἐχήρευσεν; τῶν κακῶν. τί ἐξέπεμψαν; καὶ τί ὑποδέχονται; κιβωτὸν προέπεμψαν καὶ σορὸν ὑποδέχονται. κιβωτὸς γὰρ ἦν, ἀδελφοί, τοῦ θεοῦ ἄνθρωπος· κιβωτός, περιέχων ἐν ἑαυτῷ τὰ θεῖα μυστήρια. ἐκεῖ στάμνος χρυσῆ, πλήρης τοῦ θείου μάννα, πλήρης τῆς οὐρανίου τροφῆς. ἐν ἐκείνῃ αἱ πλάκες τῆς διαθήκης ἐν ταῖς πλαξὶ τῆς καρδίας ἐγγεγραμμέναι πνεύματι θεοῦ ζῶντος, οὐ μέλανι· οὐδὲν γὰρ τῇ καθαρότητι τῆς (p. 448) καρδίας ζοφῶδες καὶ μέλαν ἐνεκέκαυτο νόημα· ἐν ἐκείνῃ ῥάβδος τῆς ἱερωσύνης ἐν ταῖς χερσὶ ταῖς ἐκείνου βλαστήσασα. καὶ εἴ τι ἄλλο τὴν κιβωτὸν ἔχειν ἀκούομεν, πάντα τῇ ψυχῇ τοῦ ἀνδρὸς περιείληπτο. Ἀλλ´ ἀντ´ ἐκείνων τί; σιωπάτω λόγος. σινδόνες καθαραὶ καὶ τὰ ἐκ σηρῶν ὑφάσματα, μύρων καὶ ἀρωμάτων δαψίλεια, γυναικὸς φιλοτιμία κοσμίας τε καὶ εὐσχήμονος· εἰρήσεται γάρ, ὡς ἂν καὶ ταῦτα γένοιτο εἰς μαρτυρίαν αὐτῇ, περὶ τὸν ἱερέα ἐποίησεν δαψιλῶς τὴν ἀλάβαστρον τοῦ μύρου τῆς τοῦ ἱερέως κεφαλῆς καταχέασα. ἀλλὰ τὸ ἐν τούτοις διασῳζόμενον, τί; ὀστέα νεκρὰ καὶ πρὸ τοῦ θανάτου προμεμελετηκότα τὴν νέκρωσιν, τὰ λυπηρὰ τῶν συμφορῶν ἡμῶν μνημόσυνα. οἵα φωνὴ πάλιν ἐν Ῥαμὰ ἀκουσθήσεται· Ῥαχὴλ κλαίουσα οὐχὶ τὰ τέκνα ἑαυτῆς ἀλλὰ τὸν ἄνδρα καὶ οὐ προσιεμένη παράκλησιν. ἄφετε, οἱ παρακαλοῦντες, ἄφετε. μὴ κατισχύσητε (p. 449) παρακαλέσαι. βαρὺ πενθείτω χήρα. αἰσθέσθω τῆς ζημίας, ἣν ἐζημίωται· καίτοι οὐκ ἀμελέτητός ἐστι τοῦ χωρισμοῦ ἐν τοῖς ἀγῶσι τοῦ ἀθλητοῦ προεθισθεῖσα φέρειν τὴν μόνωσιν. [5] Je gémis sur toi, ô Église ; c’est à toi que je m’adresse, ville d’Antiochus. Je gémis sur une catastrophe soudaine. Comment a été ravie cette beauté ? Comment a été arraché cet ornement ? Comment s’est détachée tout à coup cette fleur ? Oui, l’herbe s’est séchée et la fleur est tombée. Quel oeil jaloux, quelle funeste envie s’est déchaînée contre cette Église ? Quel changement dans sa fortune ! La source est tarie. Le fleuve est mis à sec. L’eau est une seconde fois changée en sang. Oh ! le triste message que celui qui va porter à Antioche la nouvelle de son malheur ! Qui apprendra aux enfants qu’ils sont orphelins ? Qui annoncera à l’épouse qu’elle est veuve ? Fatale destinée ! Qu’ont-ils envoyé ? et que vont-ils recevoir ? Ils ont envoyé une arche, ils reçoivent un cercueil. Oui, mes frères, c’était une arche que cet homme de Dieu qui renfermait en lui les divins mystères : là se trouvait le vase d’or rempli de la manne divine, de la nourriture céleste. Dans cette arche étaient les tables de l’alliance, écrites au-dedans de son cœur non avec de l’encre, mais par le souffle du Dieu vivant ; car aucune pensée noire ou ténébreuse ne s’imprimait dans la pureté de ce cœur. Dans cette arche étaient les colonnes, les bases, les chapiteaux, l’encensoir, le chandelier, le propitiatoire, les piscines, les tentures qui voilent les portes ; dans cette arche était la verge du sacerdoce qui avait fleuri dans ses mains ; enfin, tout ce que nous savons avoir été dans l’arche antique se trouvait réuni dans l’âme de cet homme. Que reste-t-il en échange ? Que la parole se taise ici. De brillantes étoffes, des tissus de soie, de riches parfums, de précieuses essences, présent magnifique d’une femme digne et vertueuse ; car il faut redire, pour lui rendre témoignage, ce qu’elle a fait en l’honneur du prêtre, répandant généreusement sur sa tête un vase de parfums. Mais que conservent tous ces apprêts ? Des ossements sans vie et qui avant la mort même s’étaient exercés à mourir, tristes monuments de nos malheurs. Oh ! quels cris on entendra encore dans Rama ! Rachel pleurant non plus ses enfants, mais son époux, et ne voulant point recevoir de consolation. Cessez, cessez, vous qui voulez la consoler. Ne vous mettez point en peine d’adoucir sa douleur. Que la veuve éclate en gémissements. Qu’elle sente toute l’étendue de sa perte. Et pourtant la séparation n’est pas pour elle chose nouvelle ; les luttes de l’athlète l’ont habitué à supporter l’isolement.


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Dernière mise à jour : 29/04/2009