[9] ταύτην ἔχοντες, ἀδελφοί, τὴν παράκλησιν ὑμεῖς οἱ
τὰ ὀστᾶ τοῦ Ἰωσὴφ ἐπὶ τὴν χώραν τῆς εὐλογίας μετακομίζοντες
ἀκούσατε τοῦ Παύλου παρεγγυῶντος· Μὴ λυπεῖσθε
ὡς καὶ οἱ λοιποὶ οἱ μὴ ἔχοντες ἐλπίδα. εἴπατε τῷ ἐκεῖ λαῷ,
διηγήσασθε τὰ καλὰ διηγήματα. εἴπατε τὸ ἀπιστούμενον
θαῦμα, πῶς εἰς θαλάσσης ὄψιν καταπυκνωθέντες ὁ μυριάνθρωπος
δῆμος ἓν ἦν κατὰ τὸ συνεχὲς σῶμα οἱ πάντες οἷόν τι
ὕδωρ περὶ τὴν τοῦ σκηνώματος πομπὴν πελαγίζοντες· πῶς ὁ
καλὸς Δαβὶδ πολυμερῶς καὶ πολυτρόπως εἰς μυρίας τάξεις
ἑαυτὸν καταμερίσας ἐν ἑτερογλώσσοις καὶ ὁμογλώσσοις
περὶ τὸ σκῆνος ἐχόρευεν· πῶς ἑκατέρωθεν οἱ τοῦ πυρὸς
ποταμοὶ τῇ συνεχείᾳ τῶν λαμπάδων οἷόν τις ὑδάτων ὁλκὸς
ἀδιασπάστως ῥέοντες, ἕως οὗ δυνατὸν ἦν ὀφθαλμῷ λαβεῖν,
παρετείνοντο. εἴπατε τοῦ λαοῦ παντὸς τὴν προθυμίαν,
τῶν ἀποστόλων τὴν συσκηνίαν· πῶς τὰ σουδάρια τῶν
χρωτῶν αὐτοῦ εἰς φυλακτήρια τῶν πιστῶν διετίλλετο.
προσκείσθω τῷ διηγήματι βασιλεὺς σκυθρωπάζων ἐπὶ τῷ
πάθει καὶ θρόνων ἐξανιστάμενος, καὶ πόλις ὅλη τῇ πομπῇ
(p. 457) τοῦ ἁγίου συμμεταβαίνουσα, καὶ παρακαλεῖτε ἀλλήλους ἐν
τοῖς λόγοις τούτοις. καλῶς ὁ Σολομὼν ἰατρεύει τὴν
λύπην. κελεύει γὰρ οἶνον τοῖς ἐν λύπῃ διδόναι, πρὸς ὑμᾶς
τοῦτο λέγων, τοὺς τοῦ ἀμπελῶνος ἐργάτας. δότε οὖν τὸν
ὑμέτερον οἶνον τοῖς λυπουμένοις, οὐ τὸν τῆς μέθης ἐργάτην
ἀλλὰ τὸν τὴν καρδίαν εὐφραίνοντα. ζωροτέρῳ τῷ κράματι καὶ
ἀφθονωτέραις δεξιοῦσθε τοῦ λόγου ταῖς κύλιξιν, ὥστε ἡμῖν
πάλιν εἰς εὐφροσύνην περιστραφῆναι τὸ πένθος ἐν Χριστῷ
Ἰησοῦ τῷ κυρίῳ ἡμῶν, ᾧ ἡ δόξα εἰς τοὺς αἰῶνας. ἀμήν.
| [9] Puisque vous avez, mes frères, de tels sujets de consolation, vous qui allez porter les
ossements de Joseph dans la terre de bénédiction, écoutez le précepte de saint Paul : Ne vous
attristez pas comme le font les autres hommes qui n’ont point d’espérance. Parlez à ce peuple
que vous allez voir, racontez-lui tant de merveilles, dites-lui comment, par un incroyable
prodige, un peuple innombrable, semblable à une mer, ne faisait qu’un seul corps, tant la foule
était dense, et venait entourer de ses flots la pompe des funérailles ; comment le vertueux
David, se partageant entre mille chœurs divers, dansait autour du cercueil au milieu de
compatriotes et d’étrangers ; comment des deux côtés, deux rivières de feu, sillons immenses
formés par des milliers de torches, s’étendaient aussi loin que l’œil pouvait découvrir.
Redites-leur l’empressement de tout le peuple, dites-lui qu’il a partagé la demeure des
Apôtres ; comment les fidèles se partageaient, pour les conserver, les linges qui avaient
touché son visage. Ajoutez à vos récits l’empereur plongé dans l’affliction et se levant de son
trône, la ville entière faisant cortège au saint, et consolez-vous les uns les autres par ces
discours. Salomon enseigne un excellent remède contre le chagrin ; car il ordonne de donner
du vin à ceux qui sont dans la douleur, et c’est à nous qu’il s’adresse, à nous ouvriers de la
vigne. Donnez donc de votre vin aux affligés, non pas de ce vin qui produit l’ivresse, attaque
la raison et nuit au corps, mais de celui qui réjouit le cœur, et que le prophète indique quand il
dit : Le vin réjouit le cœur de l’homme. Offrez-leur un mélange plus pur, présentez-leur plus
généreusement les coupes de la paroles, afin que notre deuil fasse de nouveau place au
contentement et à la joie, par la grâce du Fils unique de Dieu, par qui la gloire appartient à
Dieu le Père dans les siècles des siècles. Amen.
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