HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Éloge funèbre de Mélèce

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] ἆρα μικρὰ τὰ συμβάντα καὶ μάτην παθαίνομαι; μᾶλλον οὐκ ἐφικνοῦμαι τοῦ πάθους, κἂν ὑπερφωνήσω τῷ λόγῳ; χρήσατε ἡμῖν, ἀδελφοί, χρήσατε τὸ ἐκ συμπαθείας δάκρυον. καὶ γὰρ ὅτε ὑμεῖς ηὐφραίνεσθε, ἡμεῖς τῆς εὐφροσύνης ὑμῖν ἐκοινωνήσαμεν. οὐκοῦν ἀπόδοτε ἡμῖν τὸ πονηρὸν τοῦτο ἀντάλλαγμα. Χαίρειν μετὰ χαιρόντων, τοῦτο ἡμεῖς ἐποιήσαμεν· Κλαίειν μετὰ κλαιόντων, τοῦτο ὑμεῖς ἀνταπόδοτε. (p. 445) ἐδάκρυσέ ποτε ξένος λαὸς ἐπὶ τοῦ πατριάρχου Ἰακὼβ καὶ τὴν ἀλλοτρίαν συμφορὰν ᾠκειώσατο, ὅτε τὸν πατέρα ἐξ Αἰγύπτου οἱ ἀπ´ ἐκείνου μετακομίσαντες πανδημεὶ τὴν ἐπ´ αὐτῷ συμφορὰν ἐπὶ τῆς ἀλλοτρίας κατωλοφύραντο ἡμέραις τριάκοντα καὶ τοσαύταις νυξὶ τὸν ἐπ´ αὐτῷ θρῆνον συμπαρατείνοντες. μιμήσασθε τοὺς ἀλλοφύλους οἱ ἀδελφοὶ καὶ ὁμόφυλοι. κοινὸν ἦν τότε τῶν ξένων καὶ τῶν ἐγχωρίων τὸ δάκρυον· κοινὸν ἔστω καὶ νῦν, ἐπεὶ καὶ τὸ πάθος κοινόν. ὁρᾶτε τοὺς πατριάρχας τούτους· πάντες οὗτοι τέκνα τοῦ ἡμετέρου εἰσὶν Ἰακώβ. ἐξ ἐλευθέρας οἱ πάντες. οὐδεὶς νόθος οὐδὲ ὑπόβλητος. οὐδὲ γὰρ ἦν θέμις ἐκείνῳ δουλικὴν δυσγένειαν ἐπεισάγειν τῇ εὐγενείᾳ τῆς πίστεως. οὐκοῦν καὶ ὑμέτερος ἐκεῖνος πατήρ, διότι τοῦ πατρὸς ἦν τοῦ ὑμετέρου πατήρ. Ἠκούσατε ἀρτίως τοῦ Ἐφραὶμ καὶ τοῦ Μανασσῆ, οἷα καὶ ὅσα περὶ τοῦ πατρὸς διηγήσαντο, ὡς ὑπερβαίνει λόγον τὰ θαύματα. δότε κἀμοί τι περὶ τούτων εἰπεῖν· καὶ γὰρ ἀκίνδυνον τὸ μακαρίζειν λοιπόν· οὐκέτι φοβοῦμαι τὸν φθόνον· τίγάρ με χεῖρον ἐργάσεται; [3] Est-ce donc un accident ordinaire qui nous surprend, et m’attendrirais-je sans motif ? Ou plutôt n’est-il pas vrai que je ne puis, même en enflant ma voix, déplorer dignement un tel malheur ? Prêtez-nous, mes frères, prêtez-nous les larmes de compassion. Quand vous étiez dans la joie, nous avons pris part à votre bonheur ; payez-nous aujourd’hui de ce triste retour. Se réjouir avec ceux qui se réjouissent, c’est ce que nous avons fait ; pleurer avec ceux qui pleurent, c’est ce que vous nous devez en échange. Jadis un peuple étranger pleura Jacob, et se crut atteint par le coup qui frappait autrui, quand les fils du patriarche, transportant hors d’Égypte, avec toute une nation, le corps de leur père, déploraient cette perte cruelle sur la terre étrangère, et prolongeaient leurs gémissements durant trente jours et trente nuits. Imitez ces enfants d’une autre race, vous qui êtes frères et ne faites qu’une famille. Alors les étrangers et les indigènes mêlaient leurs larmes ; qu’il en soit de même aujourd’hui dans un malheur commun. Vous voyez ces patriarches ; ils sont tous enfants de notre Jacob. Tous sont nés de la femme libre ; nul n’est bâtard ni supposé : car celui que nous pleurons ne pouvait pas introduire des rejetons d’esclaves parmi les nobles enfants de la foi. Il était donc aussi notre père, puisqu’il était le père de notre père. Vous venez d’entendre Éphraïm et Manassé vous raconter les merveilles de sa vie, dont le nombre et la grandeur sont au-dessus de tous les récits. Souffrez que je vous en entretienne à mon tour. Nous pouvons désormais célébrer sans danger son bonheur ; je ne redoute plus l’envie du démon ; que mal pourrait-elle me faire encore.


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Dernière mise à jour : 29/04/2009