[2] Ὡς ἀπεναντίον ἡμῖν ἐν τῷ παρόντι τόπῳ νῦν τε καὶ
πρώην οἱ λόγοι γίνονται. τότε γαμικῶς ἐχορεύομεν, νῦν
ἐλεεινῶς ἐπὶ τῷ πένθει στενάζομεν. τότε ἐπιθαλάμιον,
(p. 443) νῦν ἐπιτάφιον ᾄδομεν. μέμνησθε γὰρ ὅτε τὸν πνευματικὸν
γάμον ὑμᾶς εἱστιάσαμεν τῷ καλῷ νυμφίῳ συνοικίζοντες τὴν
παρθένον, ὑμᾶς, καὶ τὰ τῶν λόγων ἕδνα κατὰ δύναμιν ἡμῶν εἰσηνεγκάμεθα
εὐφραίνοντες ἐν τῷ μέρει καὶ εὐφραινόμενοι. ἀλλὰ
νῦν εἰς θρῆνον ἡμῖν ἡ χαρὰ μεθηρμόσθη καὶ ἡ τῆς εὐφροσύνης
περιβολὴ σάκκος ἐγένετο. ἢ τάχα σιωπᾶν ἔδει τὸ πάθος καὶ
ἔνδον ἀποκλείειν τῇ σιωπῇ τὴν ἀλγηδόνα, ὡς ἂν μὴ διοχλοίημεν
τοὺς υἱοὺς τοῦ νυμφῶνος οὐκ ἔχοντες τὸ φαιδρὸν τοῦ
γάμου ἔνδυμα ἀλλὰ μελανειμονοῦντες τῷ λόγῳ; ἐπειδὴ γὰρ
ἀπήρθη ἀφ´ ἡμῶν ὁ καλὸς νυμφίος, ἀθρόως τῷ πένθει
κατεμελάνθημεν, καὶ οὐκ ἔστι συνήθως καταφαιδρῦναι
τὸν λόγον τὴν κοσμοῦσαν ἡμᾶς στολὴν τοῦ φθόνου ἀποσυλήσαντος.
πλήρεις ἀγαθῶν πρὸς ὑμᾶς ἀπηντήσαμεν· γυμνοὶ
καὶ πένητες ἀφ´ ὑμῶν ὑποστρέφομεν. ὀρθὴν εἴχομεν ὑπὲρ
κεφαλῆς τὴν λαμπάδα πλουσίῳ τῷ φωτὶ καταλάμπουσαν·
ταύτην ἐσβεσμένην ἀνακομίζομεν εἰς καπνὸν καὶ κόνιν διαλυθέντος
τοῦ φέγγους. εἴχομεν τὸν θησαυρὸν τὸν μέγαν ἐν ὀστρακίνῳ
τῷ σκεύει· ἀλλ´ ὁ μὲν θησαυρὸς ἀφανής, τὸ δὲ ὀστράκινον
σκεῦος κενὸν τοῦ πλούτου τοῖς δεδωκόσιν ἐπανασῴζεται.
τί ἐροῦσιν οἱ ἀποστείλαντες; τί ἀποκρινοῦνται οἱ ἀπαιτούμενοι;
(p. 444) ὢ πονηροῦ ναυαγίου. πῶς ἐν μέσῳ τῷ λιμένι τῆς ἐλπίδος
ἡμῶν ἐναυαγήσαμεν; πῶς ἡ μυριοφόρος ὁλκὰς αὐτῷ
πληρώματι καταδῦσα γυμνοὺς ἡμᾶς τούς ποτε πλουτοῦντας
κατέλιπεν; ποῦ τὸ λαμπρὸν ἱστίον ἐκεῖνο τὸ τῷ ἁγίῳ πνεύματι
διὰ παντὸς εὐθυνόμενον; ποῦ τὸ ἀσφαλὲς τῶν ψυχῶν ἡμῶν
πηδάλιον, δι´ οὗ τὰς τρικυμίας τὰς αἱρετικὰς ἀπαθῶς
παρεπλέομεν; ποῦ ἡ ἀμετάθετος τῆς γνώμης ἄγκυρα,
ᾗ μετὰ πάσης ἀσφαλείας πεποιθότες ἀνεπαυόμεθα; ποῦ ὁ
καλὸς κυβερνήτης ὁ πρὸς τὸν ἄνω σκοπὸν διευθύνων τὸ σκάφος;
| [2] Combien sont différents les discours que nous tenions hier dans ce même lieu et ceux que
nous y tenons aujourd’hui ! Nous faisions entendre des chants d’hyménée, et nous gémissons
sur un coup terrible ; nous chantions un épithalame, aujourd’hui c’est un hymne funèbre ; car
vous vous rappelez comment nous avons célébré au milieu de vous cet hymen spirituel,
amenant la vierge au beau fiancé, et apportant à tous deux, selon notre pouvoir, l’offrande de
notre parole, charmant les autres en nous laissant charmer par eux à notre tour. Mais
maintenant notre allégresse s’est changée en deuil, et nos habits de fête en cilice. Fallait-il
peut-être imposer silence à notre douleur et tenir renfermé dans nos cœurs un désespoir muet,
afin de ne pas troubler les enfants de la chambre nuptiale, nous qui n’avons pas la joyeuse
robe de l’hymen, et dont la parole est couverte d’un vêtement de deuil ? Car, dès que le beau
fiancé s’est éloigné de nous, une sombre affliction a fondu sur nous soudain, et nous ne
pouvons plus orner notre discours, comme jadis, de couleurs riantes, puisque le démon nous a
dépouillés de notre parure. Nous sommes venus vers vous chargés de biens ; nous nous
éloignons pauvres et nus : le flambeau était droit au-dessus de nos têtes et brillait d’un riche
éclat ; nous le remportons éteint, et sa lumière s’est dissipée en fumée et en cendre. Nous
portions le précieux trésor dans un vase de terre ; mais le trésor n’est plus, et le vase est
conservé, vide de sa richesse, à ceux qui l’avaient donné. Que dirons-nous, nous qui l’avons
envoyé ? Que répondront ceux à qui on le réclame ? Ô fatal naufrage ? Comment notre
vaisseau s’est-il brisé au milieu du port de notre espérance ? Comment ce puissant navire,
englouti avec les trésors qu’il portait, nous a-t-il laissés dépouillés de tout, nous jadis si riches
? Où est cette voile éclatante de blancheur que conduisit toujours le souffle du Saint Esprit ?
Où est ce fidèle gouvernail de nos âmes, qui nous faisait passer sains et saufs au milieu des
tempêtes de l’hérésie ? Où est l’ancre inébranlable de cette sagesse, sur laquelle nous nous
reposions en toute sécurité dans nos tourmentes ? Où est l’habile pilote qui dirigeait le navire
vers le port céleste ?
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