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Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Éloge funèbre de Mélèce

Chapitre 1

  Chapitre 1

[0] ΓΡΗΓΟΡΙΟΥ ΕΠΙΣΚΟΠΟΥ ΝΥΣΣΗΣ ΕΠΙΤΑΦΙΟΣ ΕΙΣ ΜΕΛΕΤΙΟΝ ΕΠΙΣΚΟΠΟΝ ΑΝΤΙΟΧΕΙΑΣ. [0] GREGOIRE DE NYSSE - ELOGE FUNEBRE DU GRAND MELECE.
[1] (p. 441) Ηὔξησεν ἡμῖν τὸν ἀριθμὸν τῶν ἀποστόλων νέος ἀπόστολος, συγκαταψηφισθεὶς μετὰ τῶν ἀποστόλων· εἵλκυσαν γὰρ οἱ ἅγιοι πρὸς ἑαυτοὺς τὸν ὁμότροπον, τὸν ἀθλητὴν οἱ ἀθληταί, τὸν στεφανίτην οἱ στεφανῖται, τὸν ἁγνὸν τῇ ψυχῇ οἱ καθαροὶ τῇ καρδίᾳ, τὸν κήρυκα τοῦ λόγου οἱ ὑπηρέται τοῦ λόγου. ἀλλὰ μακαριστὸς μὲν πατὴρ ἡμῶν τῆς τε ἀποστολικῆς συσκηνίας καὶ τῆς πρὸς τὸν Χριστὸν ἀναλύσεως, ἐλεεινοὶ δὲ ἡμεῖς· οὐ γὰρ ἐᾷ μακαρίζειν ἡμᾶς τοῦ πατρὸς τὴν εὐκληρίαν ἀωρία τῆς ὀρφανίας. ἐκείνῳ κρεῖττον ἦν τὸ σὺν Χριστῷ εἶναι διὰ τῆς ἀναλύσεως, ἀλλ´ ἡμῖν χαλεπὸν τὸ διαζευχθῆναι τῆς πατρικῆς προστασίας. ἰδοὺ γάρ, βουλῆς καιρός, καὶ συμβουλεύων σιγᾷ· πόλεμος ἡμᾶς περιεστοίχισται, πόλεμος (p. 442) αἱρετικός, καὶ στρατηγῶν οὐκ ἔστιν· κάμνει ταῖς ἀρρωστίαις τὸ κοινὸν σῶμα τῆς ἐκκλησίας, καὶ τὸν ἰατρὸν οὐχ εὑρίσκομεν. ὁρᾶτε ἐν ποταποῖς τὰ ἡμέτερα. ἐβουλόμην, εἴ πως οἷόν τε ἦν, τονώσας ἐμαυτοῦ τὴν ἀσθένειαν συναναβῆναι τῷ ὄγκῳ τῆς συμφορᾶς καί τινα ῥῆξαι φωνὴν κατ´ ἀξίαν τοῦ πάθους, καθάπερ οἱ γενναῖοι πεποιήκασιν οὗτοι μεγαλοφώνως τὴν ἐπὶ τῷ πατρὶ συμφορὰν ὀδυρόμενοι. ἀλλὰ τί πάθω; πῶς βιάσωμαι γλῶσσαν εἰς ὑπηρεσίαν τοῦ λόγου καθάπερ τινὶ πέδῃ βαρείᾳ τῇ συμφορᾷ πεδηθεῖσαν; πῶς ἀνοίξω στόμα τῇ ἀφασίᾳ κεκρατημένον; πῶς προῶμαι φωνὴν εἰς πάθη καὶ θρήνους ἐκ συνηθείας κατολισθαίνουσαν; πῶς ἀναβλέψω τοῖς τῆς ψυχῆς ὀφθαλμοῖς τῷ τῆς συμφορᾶς γνόφῳ κεκαλυμμένοις; τίς μοι διασχὼν τὴν βαθεῖαν ταύτην καὶ σκοτεινὴν τῆς λύπης νεφέλην πάλιν ἐξ αἰθρίας λαμπρὰν ἀναδείξει τὴν τῆς εἰρήνης ἀκτῖνα; πόθεν δὲ καὶ ἀναλάμψει ἀκτὶς τοῦ φωστῆρος ἡμῶν καταδύντος; κακῆς σκοτομήνης ἀνατολὴν φωστῆρος οὐκ ἐλπιζούσης. [1] Le nouvel apôtre a augmenté la phalange des Apôtres, qui lui ont ouvert leurs rangs ; les saints ont attiré vers eux le saint, les athlètes l’athlète, les victorieux le victorieux, les cœurs purs l’âme sans tache, les serviteurs du Verbe le héraut du Verbe. Notre père est digne d’envie, lui qui habite avec les apôtres et qui s’est rendu auprès du Christ ; nous, nous sommes bien à plaindre : nous voilà devenus orphelins dans un temps qui ne nous permet guère de nous féliciter d’avoir eu un tel père. Il valait mieux pour lui quitter le monde et demeurer avec le Christ ; il est cruel pour nous d’être privés du père qui nous guidait. Voici le moment de délibérer, et celui qui nous conseillait garde le silence. Une guerre nous enveloppe, guerre soulevée par l’hérésie, et nous n’avons plus de chef. Le grand corps de l’Église est abattu par la maladie, et nous ne trouvons pas de médecin. Vous voyez où nous en sommes. Je voulais essayer de donner quelque vigueur à ma faible parole pour atteindre à la grandeur de notre infortune et faire entendre des accents dignes d’une telle affliction, comme ces nobles évêques qui ont gémi avec tant d’éloquence sur le malheur qui nous ravit notre père. Mais que puis-je ? Comment contraindre au ministère de la parole cette langue qu’enchaînent les lourdes entraves de la douleur ? Comment ouvrir cette bouche impuissante à trouver des sons ? Comment faire retentir cette voix qu’étouffent des plaintes et des gémissements arrachés par les souvenirs de l’amitié ? Comment élever les regards de cette âme voilée par les ténèbres du malheur ? Qui, perçant pour moi cet épais et sombre nuage de la douleur, me montrera encore, brillant dans un ciel serein, le rayon de la paix ? Où luira pour nous la lumière, maintenant que le flambeau s’est éclipsé ? Oh ! nuit funeste, qui n’espère plus d’aurore.


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Dernière mise à jour : 29/04/2009